jeudi 3 juillet 2008

Твоите удоволствия*


19h53. La ville est chaude et humide. Les gens sont forcés de s'habiller léger.
Je stationne la voiture rue Roy Est en face de la grosse église Foi et Mission.
L'un de mes spots favoris pour marcher la ville.
Je crois que c'est ce qui me rend le plus heureux: marcher la ville. Spécialement lors du "magic hour" Quand le soleil force les ombres à embrasser les murs de la ville. J'adore marcher un coin que je connais par coeur pour y avoir travailler/étudié/habité. Un coin où j'ai grandi quoi.
En marchant je valide que les femmes du Québec sont vraiment les plus belles au monde. Suffit d'en sortitr pour s'en rendre compte. Ou sont-elles toutes du Québec? j'entends des accents nordiques, des accents français, des accents haitiens. La Bibliothèque Nationale me fait encore de l'oeil. Pas autant que les putains de l'hôtel de la rue St-Laurent dont j'avais un peu oublié l'errance avec le temps. Elles ne m'oublient pas et me font un solide "eye contact" pour tester leur potentiel profit de la soirée.
Le festival de jazz est en branle. Je me fonds à la foule. Un band de blues qui se donne à fond devant une foule bigarée. Des visages connus qui se donnent rendez-vous devant le TNM. Des téléphones cellulaires légaux (parce qu'usager à pied pas en voiture) dans la main et l'oreille. Je suis emporté par le bain de foule. Je croise un ami de longue date lui jase du bon vieux temps. Du merveilleux temps de la soirée. Nous prenons connaissance des merveilleuses tenues de ville ensemble. La ville s'habille si bien en ce moment.
Je réalise que je ne suis pas parti dans la bonne direction. Le spectacle que je vais voir ce soir est dans l'autre direction. Ceci me force à repasser devant les putes, je toise leur regard à nouveau sans le vouloir. Ceci ne passe pas inaperçu chez ses gens qui me prennent alors pour un client hésitant pusique je suis passé deux fois en peu de temps. Deux d'entres elles se lèvent, me suivent. Quand l'une d'elle me sourie, tremblante de ses 80 livres et avec son rouge à lèvres mal appliqué dévoilant ses neuf dents je m'engloutis dans ma salle de spectacle.
Seul il est beaucoup plus facile de se faufiler là où on veut. Je me glisse le tout premier au balcon le long du stage, debout mais avec une vue imprenable des artistes une fois sur scène. Ce ne sera pas un band à écouter assis de toute façon.
Datarock, formation Norvégienne, nous offrira une première partie énergique fortement inspirée des années 80 avec écran géant nous montrant des images de Molly Ringwald dans Pretty In Pink , de jeunes skaters en folie ou de La gang des BMX qui avait mis une jeune Nicole Kidman adolescente sur la scène internationale.
Suivra Ladytron qui jouera surtout son dernier album Velocifero mais aussi les incontournables Playgirl, Destroy Everything You Touch, Seventeen, Discotraxx.
Reuben Wu est anglais mais a un prénom Allemand et des traits asiatiques, Hunt est aussi anglais mais ressemble à un Russe avec sa petite moustache et sa coupe de cheveux nulle à chier. Mira est Bulgare, Helen écossaise même si elle a la tête d'une française. Les deux sont adorables avec leur visage sans sourire. Très Kraftwerk dans les tons de noirs.
Norvège, Allemagne, Asie, Angleterre, Russie, Bulgarie, Écosse, Montréal...le tour du monde en quelques coups d'oeil.
Le public leur réservera un accueil chaleureux toute la soirée et ceci semblera leur plaire puisqu'elles ont cédé à quelques sourires en toute fin de spectacle. Impossible de ne pas taper du pied sur cette musique qui bouge continuellement. Impossible de ne pas succomber au charme des deux chanteuses.
23h46. Sur le chemin du retour je remonte St-Hubert. Splendide rue déserte. Je devine que le coiffeur Jazzy's se meurt d'absence de clientèle la semaine. Vraiment trop mal placé.
23h51. Coin Jean-Talon et Crémazie une famille qui faisait l'entretien ménager d'une banque sort ayant probablement terminé son travail. Ou auraient-ils proprement volé la banque en rabarrant la porte poliment derrière? L'homme et la femme sont accompagnés de leur petite de 3 ans. Bien réveillée. En voilà une qui ne fait pas ses nuits par obligation. Connais déjà son chemin à la banque.
Je m'écrase dans mon lit pour mon 5 heures de sommeil. La tête pleine de rêves, la ville dans le coeur.
Montréal, ma maitresse.
ne se couchera pas.
Car elle vibre sans arrêt.
Pour le meilleur et pour le pire.
*Plaisirs Urbains en Bulgare.

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