vendredi 22 mai 2009

Santiago, Susan, nous et l'ombre autour


Cette semaine les argentins ont traité en héros national un de leur chauffeur de taxi.

Il a trouvé une importante somme d'argent sur la banquette arrière de l'un de ses passagers et le lui a rendu.

Santiago Gori, 49 ans est aussitôt devenu une sensation.

Et comme toute sensation, la lumière ne savait pas faire absatrction de l'ombre autour.

Bien que l'Argentine soit un pays extrèmement pollué par la corruption, de notre point de vue n'est-ce pas tout à fait NORMAL que le chauffeur ait agi ainsi?
Ne serais-ce que sur un point technique il aurait assurément été assez facile de la part de celui qui a égaré l'importante somme de retracer le nouveau porpriétaire de ses biens. J'ai déjà récupéré ma carte de crédit de cette manière quand un chauffeur de taxi niait l'avair gardé en Ontario. Quand j'ai menacé Ali de la trainer en cour la carte a soudainement apparu dans ses affaires. Ça a marché et je ne suis rien alors si le gars est puissant... Santiago a dû d'abord faire dans sa culotte.

Je n'enlève rien au gars, c'est très bien ce qu'il a fait et ça mérite d'être souligné. Par son employeur et par le mec qui a retrouvé sa fortune. Mais par le pays entier? Pour n'avoir été qu'honnête? Moi qui fait de l'honnêteté ma première vertue serais-je totalement utopiste?

Le gars a été honnête.
C'est si remarquable? Ça veut dire que le pays nage dans la crosse en maudit.

Je ne peux m'empêcher de voir ceci de la même manière que si on récompensait à outrance un homme marié duquel on aurait prouvé sa fidélité.

Ouin. Pis. That`s suppose to be. Move along.

Ça me fait penser aussi au phénomène Susan Boyle

Là où tout le monde avait été ému j'y avais senti un très très profond malaise. Oui avec les effets télés, le montage, les violons, les réactions paysannes et la voix correcte de madame Boyle il était facile de se sentir touché par ce qui se passait.
Mais ce qui m'avait d'abord et avant tout frappé c'était de constater que pratiquement tout le monde avaient fait la même équation "physique désavantageux=
zéro talent".

Alors qu'au contraire si une télévision prend la peine de me montrer un laideron et que dès l'ouverture on rit de la fille au sourcil unique, il y a de bonnes chances que ce soit pour qu'ensuite on veuille me faire ravaler ce crachat qui ne demandait qu'a s'expulser de ma bouche.

Ce que ce clip m'a dit chaque fois que je l'ai vu c'est que nous sommes drôlement malade de penser que le côté peu soigné d'un individu doit en faire un automatique raté. Il faut être esclave de l'image de manière irrévocable. (Boyle a d'ailleurs subi un léger makeover depuis)

Remarquez à quel point les zooms sur la barbie des juges cherchent les larmes qui ne viennent jamais et qui feraient de la bien meilleure télé. La barbie doit d'ailleurs se décevoir un peu de ne pas être en mesure de mieux jouer la surprise. Car il y a des pré-sélections et ils devraient quand même être légèrement dans le coup.

Ils auraient dû être en mesure de l'avoir vu venir. Surtout depuis l'épisode Paul Potts de l'an dernier. Réunissant les mêmes clowns et les mêmes clowneries.

Ce que ce clip révélait au delà de toute chose c'est que la vraie laideur était ailleurs.

Elle était dans notre manière toute naturelle d'associer des choses qui n'ont rien à voir ensemble.

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