dimanche 17 mai 2009

Le Jules & Jim de Woody


Pour François Truffaut, très souvent la vie c'était l'écran.

Il tourne La Peau Douce au moment où il tombe amoureux de Françoise Dorléac. Même chose pour La Femme d'à Côté dont l'être désiré est cette fois Fanny Ardant. Il tourne son enfance dans Les 400 Coups. Ses amours dans tous les "Doinel".

Woody Allen n'a jamais été insensible aux réalisateurs de la nouvelle vague. Aux réalisateurs de toute l'Europe d'ailleurs.

Quand il tourne Stardust Memories c'est Federico Fellini qui nous vient spontanément à l'esprit. Quand il tourne Interiors, Ingmar Bergman est définitivement évoqué.

Vicky Cristina Barcelona est de toute évidence hautement influencé par le Jules & Jim de François Truffaut. Il y a même beaucoup de La Maman et La Putain de Jean Eustache.
Quand Truffaut tourne son film mettant en vedette Jeanne Moreau en 1961, il raconte l'histoire de Henri Roché. Histoire que Truffaut aurait voulu sienne de deux hommes épris de la même femme et qui sont partagés dans le libertinage acceptable d'adultes consentants.

Vicky Cristina Barcelona raconte l'histoire d'un puzzle amoureux entre deux touristes américaines éprises tout deux du même suave peintre Espagnol incarné par Javier Bardem. À eux se greffe l'ancienne amoureuse du peintre, la bouillante Pénélope Cruz qui revient vivre avec le peintre et sa compagne d'un été après une tentative de suicide.

Ce film plus sensuel que drôle m'a beaucoup rappelé l'une des nouvelles de Woody Allen (Reminiscences, Places & People,~1978 ). Nouvelle qui narrait les souvenirs d'un hommes qui avaient eu une liaison avec une mère puis sa fille. Dans une harmonie toute Bill Wymanesque.

Je me rapelle aussi une anecdote lors de son premier tournage avec Scarlet Johansson (il s'agit de leur troisième projet commmun) où dans une entrevue le vieux Woody avouait être "fasciné" par les histoires d'aventures amoureuse que lui racontait Scarlet. J'avais traduit cette fascination par un voyeurisme fantasmique de la part du vieux libidineux. On pourrait aussi supposer que Allen aurait souhaités siennes les anecdotes sexuelles de Johansson.

Woody Allen, dont la sexualité débridée est assez publique, nous offre donc un long fantsame masculin où les belles se partagent les baisers amoureux et où le seul homme pris dans ce chassé croisé se tape la part du diable en scorant partout.

On navigue donc dans le fantasme absolu.

Un Woody Allen reste toujours pour moi un film au-dessus de la moyenne et celui-ci ne fait pas exception. On entend même le titre du prochain film (Whatever Works)dans une réplique.

Vicky Cristina Barcelona emprunte largement à Jules & Jim avec entre autre la même scène de bicyclette à trois. À sexe inversé toutefois (deux femmes pour un même homme).

Son fantasme visuel se laisse regarder aussi facilement qu'un verre de vin rouge se glisse dans la gorge (Ils doivent bien en boire 140 dans ce film!). Certains le trouveront agréable. D'autres imbuvables. D'autre arrangé avec le gars qui vend le produit.

Je me range dans la permière catégorie.

Pour Woody Allen, sa vie c'est très souvent aussi l'écran.

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