vendredi 12 décembre 2008

Étoile de Décembre








Il y a des journées comme ça où on est un peu découragé de son Québec.

On tombe sur ce publisac appellé journal de Montréal et on y découvre une pleine page de Marie-Elaine ti-boutte et la simple mention "une voix en or!". Pas même la mention "nouvel album en magasin" ou la mention "disponible chez les bons disquaires". Dans le monde de la convergence, l'inceste est tout à fait normal. Pub et information ne font qu'un. Mais là on avait ni l'un ni l'autre. Même plus l'effort de nous demandez les sous. Juste "Marie-Elaine une voix en or".
Bien, d'accord.
En or?
Ça pique quand tu tousses?

Puis en revenant d'une journée pathétique au bureau on écoute l'émission Le Cercle et pour la troisième fois de la semaine, en répondant de son salon, on se rend à la finale et on aurait gagné 5000 $ . On se dit qu'il faudra vraiment suivre le conseil de sa famille qui l'encourage à participer à cette émission mais en même temps on se dit aussi que de perdre ce même montant sur une question ignoble comme "Prénom du personnage que joue Isabel Richer dans Les Soeurs Eliott" ou "Elle incarne Joanie dans le téléroman La Promesse" ou PIRE "nommez le plus de chansons de Marie-Elaine Tiboutte" serait tellement une défaite insupportable et innaceptablement convergente qu'on en serait malade de rage pendant des semaines. Alors on se désole un peu et on se prend une lappée de whisky enveloppée de liqueur Diète.
De toute façons, le boulot ne laisserait jamais bibi quitter son emploi une semaine.
On tombe ensuite sur une pub télé Vidéotron et là on tombe carrément dans la déprime. Le message, l'éxécution du message publicitaire, ces atroces bebittes qui chantent le karaoké en dansant sur un autre beat. Wach! on a soudainement envie de se brosser les dents et de cracher dans l'évier.
Notre Québec peut tellement goûter mauvais des fois. Surtout quand il nous est rentré dans la gorge de force.

Puis on insère un film dans le lecteur dvd, un film appellé Continental-Un Film Sans Fusil . On se rappelle que le réalisateur est aussi l'homme derrière le groupe musical au sensationnel nom Avec Pas D'Casque.
On écoute le film, on danse un continental de solitudes aux splendides longs plans séquences. On tombe amoureux de Fanny Malette pour la 38ème fois. Toutes les fois où on l'a vue, regardée, entendue. On fantasme à être tout seul avec elle, tranquille. On se dit qu'on pourrait mourir juste à avoir son sourire à 1 pied du sien.
On regarde le film de Bruno Lafleur et on pleurerait de joie tellement on est content de voir que le Québec regorge de talents ainsi. On en vient des fois à croire qu'il n'y a que Véronique Cloutier dans la belle province.
On comprend que ce film soit si délicieux en voyant que TVA ou Québécor n'y est pas impliqué.
On se félicite que le Québec soit encore capable de chef d'oeuvre.
Longue vie aux Bruno Lafleur, Patrice Sauvé, Denis Côté et combien d'autres encore capables de lire le monde et de le redessiner à leur façon sans avoir de putes qui rôdent autour de leur commerce.
Jamais un continental n'aura été aussi touchant.
Mon Québec est soudainement plein d'espoir.
La lumière de cette journée peut s'éteindre. Elle est venue d'un Bossé, d'une (La)fleur, d'une Mallette.
Quelle belle étoile dans mon ciel de Décembre.

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