vendredi 26 décembre 2008
Harold & Eartha: le bout de la Route
C'est étrange comme le temps des fêtes a souvent tourné au tragique dans les dernières années.
Pierre Péladeau décédé un 24 décembre, George Harrison attaqué au poignard par un désaxé un 31 décembre, un tsunami avalant des millers de gens entre Noël et le jour de l'an.
Avant-Hier c'est Harold Pinter qui perdait sa bataille contre le cancer.
Pinter étais un écrivain, dramaturge et metteur en scène britannique de grande importance. Il est l'homme derrière les pièces The Room, The Basement, No Man's Land.
Il fût aussi le scénariste qui adapta The Servant en 1962 d'après le roman de Robin Maugham. Le film est réalisé par Joseph Losey, tout comme Accident et The Go-Between). Pinter écrit aussi le scénario de The French Lieutenant's Woman d'après le roman de John Fowles, et publie, à la demande de Joseph Losey, un script basé sur le roman de Marcel Proust, À La Recherche du Temps Perdu, qui ne sera jamais porté à l'écran. Plusieurs des pièces de Pinter furent adaptées pour le cinéma : The Caretaker (1963), The Birthday Party (1968), The Homecoming (1973) et Betrayal (1983).
Pinter fût reconnu comme la plus éminente figure du théâtre anglais de la seconde moitié du XXe siècle. Ses pièces sont depuis longtemps devenues des classiques et des monuments incontournables pour les études de théâtre et d'art dramatique. Le style inimitable de l'auteur, empli de perturbations langagières absurdes d'où sont issue un certain humour, a même donné naissance à un adjectif couramment utilisé dans le domaine artistique: « pinteresque ». On peut aussi parler de « pinteresquerie » pour définir une pièce de théâtre à l'atmosphère oppressante ou située dans un milieu particulier.
L’œuvre de Pinter a dès le début été marquée par l’influence du théâtre de l'absurde et de Samuel Beckett. Par la suite, les deux hommes sont même devenus amis.
Ils sont surement en train de trinquer au paradis.
Eartha Kitt, "la femme la plus excitante au monde" selon Orson Welles, a pour sa part quitté notre monde hier soir à l'âge vénérable de 81 ans.
Chanteuse de variétés, fortement influencée par le jazz, avec sa voix rauque et suave, Eartha Kitt chantait en 10 langues différentes et s'est produite dans une centaine de pays. En 1967, elle joue Catwoman dans la populaire série télévisée Batman, un ancrage pop indélébile, maintes fois imité, jamais égalé. Elle s'était fait connaître dans Mrs. Patterson en 1954-55. Elle a remporté deux Emmy Awards. Eartha Kitt était connue pour sa polyvalence artistique. Parmi ses titres-phares, I love a man, repris en français avec Voulez-vous coucher avec moi ce soir, My Funny Valentine, Where is my man, son album C'est si bon et son Santa Baby, repris chaque année à Noël.
En 1968, la carrière de « Miss Kitt » prend un coup. Lors d'un déjeuner organisé par la Première Dame à la Maison-Blanche, elle se prononce contre la guerre du Vietnam. Jusqu'en 1974, elle est obligée de travailler à l'étranger, classée sur la liste noire des États-Unis.
Sa dernière apparition sur les scènes de Broadway remonte à fin 2003. Elle s'est éteinte au Connecticut hier soir.
Pour ses deux outils au grand véhicule de la culture mondiale, c'était hier la fin de la Route.
Justement dans mes cadeaux de Noël j'ai reçu La Route de Cormac McCarthy.
Je commence la mienne...
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