dimanche 27 janvier 2013

Vulgaire Vomi Visuel et Vocal

C'était les années 90.

Une amie nous avait invité à sa crémaillère. C'était une activité de jour et je m'y étais rendu avec deux autres amis, Justine et Maverick, aussi invités. Nous avions déjà travaillé ensemble tous les 4 et nous soupçonnions depuis toujours que celle qui nous invitait avait déjà eu un faible pour moi. Just et Mav qui m'accompagnaient avaient déjà été "une unité amoureuse" par le passé et nous tenions le silence de Justine, quand Mav et moi faisions des allusions au fait qu'elle avait peut-être déjà eue des rêves de princesses à mon égard, comme un aveu de fantasme.

Ça, à lui seul, aurait dû me rebuter derechef. Jamais je n'avais même éffleuré le même désir, même que bien souvent je voulais lui arracher la tête et ce sont quelques cours universitaire en commun, qui nous avaient forcé à travailler en équipe quelques fois, qui n'avait qu'empirer la situation. La confusion devenait totale. Elle comprenait de signes que je n'envoyais jamais Elle me voyait tant dans sa soupe qu'elle allait prendre beaucoup de transports en commun, un soir, pour venir me rendre visite chez moi, moi seul, la veille d'un départ prolongé vers l'Europe. Nous avions discuté, sans plus. J'avais été plutôt froid, comprenant sur le tard qu'elle espérait peut-être plus. Même si ça avait été le cas, il aurait été idiot de ma part de lui donner une potentielle raison de s'ennuyer avant un départ prolongé.

J'avais donc des prédispositions à quitter les lieux avant même d'arriver à sa crémaillère. Mais la perspective de voir d'autres amis, d'être avec Justine et Maverick, de rendre cette amie qui nous reçevait heureuse, avait pris le dessus. Je m'y étais rendu. Même si chaque fois que je pensais à elle, je sacrais un peu par en dedans car elle m'était plus souvent qu'autrement tombée sur les nerfs.

Après une heure ou deux sur place, je me rendais compte qu'elle tentait de me rendre jaloux. Elle disait "C'est lui" énigmatiquement à ses parents comme si elle leur avait longuement parlé de moi de par le passé. Elle était en compagnie de son amoureux, j'étais très heureux pour elle (et pour moi). Nous avions tous l'impression qu'il s'agissait d'une rencontre pré-sexe tellement ils se minouchaient. Ils avaient franchement l'air hyper amoureux l'un de l'autre et ça en devenait inconfortable car ils se bécottaient inlassablement. Dans le cou, sur la bouche, sur la main, dans le dos...quelqu'un avait échappé dans la langue de Shakespeare "get a room, guys". Les parents (huppés) de cette amie étaient aussi sur place. Inconforts de partout et pour tous.

Alors que le malaise était bien installé, son amoureux a saisi une guitare acoustique et sans prévenir, a monopolisé toute l'attention en s'agenouillant devant l'amie tout en lui chantant une chanson qui la faisait rougir de plaisir. La chanson racontait l'histoire d'un garçon qui courtisait une fille et qui au bout du compte réalisait que c'était un homme qu'il courtisait depuis le début. Nous étions déchiré entre croire que c'était un aveu de son homosexualité ou encore si il allait la demander en mariage devant tout le monde à la fin de son interminable chanson. Les parents étaient trop attentifs. L'amie trom comblée.

Nous étions très très TRÈS inconfortables, ça c'est sûr. Comme on le serait en regardant deux étrangers faire l'amour sous nos yeux.

Just, Mav et moi avons échangé un regard qui voulait dire ce que l'on s'est confirmé en quittant les lieux plus tard. "Jamais nous n'aurions voulu être invité à un tel party, pourquoi une telle torture?".

Comme atteri au milieu d'une pub de Tim Horton.
Un party animé par Justin Trudeau.

Elle a dû le sentir, plus jamais ne l'avons-nous vue ou nous sommes nous recontactés.

La vie a surement été meilleure pour l'un et pour l'autre, l'un sans l'autre.

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C'était 2013.
Un peu 1962 aussi.
Quand au Québec, ne faisant aucunement confiance à nos propres talents artistiques, nous achetions des chanson anglophones pour les traduire et les chanter chez nous.

En 2013, C'était les émissions de télé qu'on achetait.

Il y avait ces trois juges, dont une qui avait une carrière professionnelle de chanteuse de tout juste 10 ans, et un humoriste raté mais bien investi dans de beaux draps.

Ils nous offriraient du gluant human interest, du pathos, du misérable, du people, de la larme aérobique, du miel fondant, de la melasse, du pet caramélisé, du vomi végétal.
On ne copierait pas simplement le concept des États-Unis, on en copierait même les pires moments. Comme ces gros plans sur un juge larmoyant à l'écoute d'un castra.

Cette semaine à l'émission, Oliver Twist, Aurore l'enfant martyr et Élisa T.

Jamais je n'aurais voulu avoir été témoin d'un tel party.
Pourquoi une telle torture?

Plus jamais ma télé ne sera ouverte un dimanche soir à syntoniser TVA.

Ma vie ne peut qu'être meilleure sans cette vulgarité rance.

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