Une fois par mois, un très très personnel musée sonore d'incontournables albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatres mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatres disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.
"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
THE ARTISTRY OF... de FREDDIE HUBBARD
1962.
À 20 ans, à New York, le trompettiste jazz a joué avec Phillie Joe Jones, Quincy Jones, Sonny Rollins et Eric Dolphy.
Ornette Coleman lui fait une place en décembre 1960 sur son album Free Jazz après qu'il l'eût entendu joué avec Don Cherry. À partir de ce moment, Blue Note le signe et Hubbard ne lésine pas enchainant coup-sur-coup 4 albums en tant que leader:
-Open Sesame (Avec Tina Brooks, McCoy Tyner, Sam Jones et Clifford Jarvis)
-Goin' Up (avec Hank Mobley, McCoy Tyner, Paul Chambers et Philly Joe Jones)
-Hub Cap (avec Julian Priester, Jimmy Heath, Cedar Walton, Larry Ridley et Philly Joe Jones)
-Ready For Freddie (avec Bernard McKinney, Wayne Shorter, McCoy Tyner, Art Davis et Elvin Jones)
Ce dernier album lui forge une très bonne réputation. Il est encore classé parmi les essentiels du bebop. Coltrane, qui a déjà Dolphy dans son studio, fait appel à Hubbard (et Dolphy) pour deux albums consécutifs.
Coltrane enregistre sous l'étiquette Impulse! Armé d'une assurance qu'il n'avait pas il y a 5 ans, Hubbard ose s'aventurer le temps d'un album enregistré au New Jersey sous l'étiquette Impulse!. Pour ce faire, il retient les services d'Art Davis à la base, de Curtis Fuller au trombone, de John Gilmore au sax tenor, de Tommy Flanagan au piano, de Louis Hayes à la batterie et de lui-même à la trompette, bien entendu.
Il ne fera qu'un seul autre album sous cette étiquette, au printemps suivant, The Body & The Soul. C'est ce qui rend l'album The Artistry... si rare.
Hubbard remplace Lee Morgan dans les Jazz Messengers d'Art Blakey tout en rejoignant son ami Wayne Shorter du même coup pour les 4 prochaines années avant de former ses propres bands et de mener une brillante carrière solo jusqu'en 2001.
J'entends Bob's Place au travail un jour et me jure de mettre la main sur l'album. Pendant facilement 10 ans, je cherche et ne trouverai jamais cet album. On m'explique qu'il faudrait que j'écrive à Impulse! et gnagnagna...trop flanc mou, je ne fais rien. Mais plusieurs autres se sentent peut-être aussi dépossédés que moi. Trois ans après la mort du prodigieux trompettiste en 2008, l'étiquette Impulse! cède sous la pression (ou flaire la bonne affaire) et offre pour le prix d'un seul disque les deux seuls enregistrements de Freddie Hubbard dans son coffre aux trésors musicaux: The Artistry of Freddie Hubbard/The Body & The Soul. 14 morceaux de pure bonheur.
Je ne vous parle que The Artistry...car je ne veux pas m'éterniser et me suis promis d'être plus concis cette année, mais, amateurs de ce type de musique, je vous conseille vivement les deux albums dont le second offre aussi du grand Wayne Shorter.
Entre juillet 1962 et mars 1963, Freddie Hubbard était fort inspiré.
Un délice auditif pour le trompettiste de 1984-85-86 raté que j'aurai été.
Caravan est un classique de Duke Ellington, plus de 350 versions de cette chanson ont été enregistrées. Hubbard commence avec une valeur sûre, un confort renouvelé.
Le second morceau est l'une des trois compositions de Freddie. Tele que mentionné précedemment, mon coup de coeur.
Happy Times clotûrait le premier côté de la galette. Effectivement, ce morceau me rend heureux. Signé F.H. aussi.
Deux morceaux de plus de 10 minutes pour faire la face B. Le premier morceau est le classique des frères Gershwin. L'album est enregistré au New Jersey mais Manhattan n'est que de l'autre côté de l'Hudson dans la lucarne.
The 7Th Day ferme l'album et est la troisième et dernière composition de Hubbard sur cet album. Ce morceau me rappelle le tempo du Bolero de Ravel.
Pour amateur de jazz, de trompette, de hard bop, de sextet jazz, de vendredi après-midi avec un verre de fort dans le pif.
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