vendredi 27 novembre 2009

Placards & Ultramâles


C'est drôle cette nouvelle ne m'étonne pas du tout.

Ce n'est pas une nouvelle de toute façon autant qu'une information sur la vie personelle de quelqu'un.

Et bien franchement ce n'est pas du tout de nos affaires.

Je devrais donc m'arrêter là. Mais non. Je souligne à double trait. Comme un François Paradis déglingué.

C'est que j'ai toujours eu une théorie. Théorie secondée par un ami gai qui me confirmait que oui, son coming out s'était déroulé ainsi. Il y a d'abord eu déni de sa nature, puis une période très "rough & tough" où il jouait le dur, le "goon" l'ultra-mâle caricatural avec la froque de cuir et la virilité affichée démesurée. Puis il a abdiqué et a finalement donné raison à sa nature homosexuelle en lâchant prise et en la vivant ouvertement. Il a cessé de se mentir.

Mais il a dû passer par la phase ultramâle où il jouait le "rough & tough". Certains hommes semblent être resté coincé dans la phase utlramâle de manière si caricaturale qu'ils en sont risibles.

Comme Brian Burke. Comme Pat Quinn. Comme Don Cherry. Comme Norman Mailer.

Tous des hommes qui ont surutilisés leur côté viril au point de devenir de vrais farces sur pattes. Tous des avocats de la bataille à coups de poings pour rêgler ses comptes.

Burke en tant que directeur général des Maple Leafs de Toronto a composé son détestable club de batailleurs. Ils sont de loin le pire club de la ligue nationale mais ils savent se battre. Burke a aussi menacé maintes et maintes fois le directeur général des Oilers d'Edmonton d'avoir "volé" un de ses joueurs en lui faisant une offre que le joueur a accepté. Cette technique est tout à fait usuellle dans la ligue nationale de hockey mais cet olibrius de Burke a décidé qu'il faisait son "goon" avec le directeur des Oilers et continue toujours jusqu'à ce jour à faire l'imbécile et à menacer verbalement le DG des Oilers.

Pat Quinn a aussi été DG des terribles Maple Leafs. Il était aussi entraineur de ce club de morons. En route vers le bureau du préfet de discipline de la ligue avec lequel Quinn avait rendez-vous il a saisi un journaliste par la gorge pour l'écarter de sa route. Cette année encore, à la barre des Oilers d'Edmonton il a été mis à l'amende pour avoir dit, après que Jarome Iginla eût bléssé un de ses joueurs avec une mise en échec par derrière, que "dans son temps on aurait sû comment rêgler le cas d'un coup salaud du genre". Quinn, à l'époque où il était lui-même joueur s'y connaissait en coups salauds.

Don Cherry est probablement le seul "gai dans le placard" du lot. Doug Gilmour en sait quelque chose. Cherry est un chaud partisan des batailles, des coups d'épaules, des "beautiful canadian boys" et des soldats qui le font pleurer en ondes. Rien n'émeut plus Cherry que le visage tuméfié d'un jeune hockeyeur en séries éliminatoires. Plus il y a du sang, moins il y a de dents, plus il salive.

Norman Mailer était de taille très réduite. Un tout petit homme qui se voyait plus grand que nature. Dans ce clip à 3 minutes 42 il lance la ligne la plus juvénile au monde. Quand sa femme s'inquiète de sa blessure causée par un Rip Torn intoxiqué et plus ou moins désaxé, il lance "Il est bléssé plus que moi!" . Mailer était un incorrigible amateur de boxe et habitait Cape Cod. À un jet de pierre de la parade de travesti annuelle estivale.

Je ne suis pas en train de dire que tous ses machos qui jouaient les ultramâles sont gais.

Tout ce que je laisse supposer c'est qu'ils sont peut-être restés dans l'antichambre de leur masculinité.

Là où il y a peut-être des placards.

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