mardi 13 mai 2008

La belle errance




Ma fille m'a fait le cadeau d'avoir la scarlatine.


Me voila donc "forcé" de "travailler" a partir de chez moi.
Apres avoir gosser autour de la piscine, lu quelques chapitres de mon livre, joué avec ma fille et fait 30 minutes de tapis roulant il fallait donc que je mette a la tache.


J'ai donc choisi de visionner "My Blueberry Nights" du cinéaste Taiwanias Wong Kar-Wai.

Le cinéma de Kar-Wai c'est des cartes postales, des flashs visuels, des effets stylisés. Le cinéma de Kar-Wai n'est en rien scénaristique faut pas lui chercher une histoire, il raconte sensiblement toujours la meme chose. Que ce soit Chungking Express, Happy Together, In The Mood For Love ou My Blueberry Nights, Kar-Wai filme continuellement la errance. Des effets de ralentis, des effets d'accélérés, des villes la nuit, des tons de bleus, différents supports cinématographiques, filmé en super 8, en vidéo, en 16 millimetres, en film, toujours avec une trame sonore soignée et toujours accrocheuse. Remarquez que je ne parle toujours pas d'histoire. Son cinéma ce n'est pas un cinéma d'histoire, c'est un cinéma de rencontres. Des rencontres dans des lieux de passages. Des aéroports, des restaurants, des trains, des bars, des casinos, des appartements a louer. Toujours en voie de filmer l'état de grace, l'étincelle entre deux personnages, le moment ou deux regards, deux levres, deux corps se rejoignent dans des moments de haute voltige visuel.
Faut jamais attaquer les films de Kar-Wai en se disant qu'on sera flabbergasté par le récit. Kar-Wai c'est la forme. Bien qu'il signe ses "scénarios" c'est d'abord et avant tout un cinéaste. Un méchant bon cinéaste comme il y en a peu. Un de ceux qui maitrise son art a la perfection. Comme Lynch ou Malick.

Kar-Wai c'est le cinéma du beau et le beau ici commence par Jude Law et Norah Jones. Deux excessivement photogéniques personnages. Impossible pour une fille de ne pas craquer pour le beau Jude et impossible pour messieurs de ne pas etre touché par la beauté de Norah Jones. Jones, chanteuse de son état, occupe ici son premier role au cinéma. Elle n'y chante pas, elle pose. Jouer dans un film de Wong Kar-Wai c'est d'abord et avant tout savoir poser. Jones & Law le font a merveille. On ne se lasse pas de les regarder et la caméra le leur rend bien.

Rencontres/séparations/road movie/départ, pour son premier effort Américain(ses autres films étaient tournés avec des acteurs asiatiques) Kar-Wai s'est aussi adjoint les services des excellents David Straitharn (Dolores Claiborne, Good Night & Good Luck) Rachel Weicz & Nathalie Portman. Tous supportant des accents du Sud des États-Unis, affectation qui semble fasciner les réalisateurs étrangers ( Ang Lee avait lui aussi choisi de forts accents sudistes chez les personnages de Brokeback Mountain).
J'ai vu aussi l'étonnant "Atonement" (dure journée quand meme). La on a tout le contraire. Un film qui se démarque par un excellent récit qui situe l'action dans l'Angleterre de 1935 a 1939. Une quadruple découverte tout a fait formidable. Tout d'abord l'auteur Ian McEwan qui nous donne envie de visiter son oeuvre par le génie de son récit. Ensuite la jeune Saoirse Ronan qui y joue une époustoufflante ado de 13 ans (elle en a elle-meme 12!! et joue déja comme un pro!). Son talent a d'ailleurs été souligné en étant nominée aux oscars ce dernier printemps. James MacAvoy est ma troisieme découverte. Excellent dans un role exigeant au coeur de l'intrigue. Physiquement C'est tout a fait Russell Crowe 15 ans plus jeune. Et finalement ma quatrieme fascination est le réalaisateur Joe Wright qui énergise un récit qui aurait pu etre relativement plat visuellement et effectue un tour de force avec un plan tout a fait magique de plus de 5 minutes qui défie toutes les lois de a gravité. Juste pour ce plan le film en vaut l'écoute.


Aaaaaaah! petite Punkie chérie(ma fille) soit malade plus souvent.
Errer ainsi c'est me faire vivre plus longtemps.

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