mercredi 18 juin 2008

Blackout au Parc St-Michel

Un incident s’est produit hier soir au match de soccer de mon fils.
Mais commencons il y a un an.

L’ an dernier mon fils avait comme instructeur un drôle de moineau. Plus occupé à faire un spectacle pour les parents que de s’occuper adéquatement des jeunes de 7 ans dont il devait s’occuper. Il avait de très désordonnées impulsions qui semaient l’émoi là où il voulait semer autre chose. Un exemple ? Un de nos joueurs fait un but d’une beauté exceptionnelle pour un jeune de 7 ans. Tous les parents on réagi de manière spontanée en applaudissant et en criant bravo. L’instructeur a impulsivement sauté sur le terrain en hurlant « JE TE DONNE LE BUT !!! JE TE DONNE LE TERRAIN !!! JE TE DONNE L’ÉQUIPE !!! » freinant le joueur dans son élan glorieux le transformant en enfant terrifié et confus. Lorsque l’instructeur s’est retourné vers les parents pour calculer l’effet de son one-liner il a retrouvé la même confusion chez les parents. Tout, tout, tout ce qu’il faisait lors d’un match de soccer était orienté pour un public qui était les parents. Il ne semblait jamais noter notre inconfort. Il était très dur à suivre.

Un soir, alors que l’arbitre ne s’est pas présenté à un match et que les deux équipes de jeunes étaient toutefois prêtes à jouer, un adolescent, frère d’un de nos joueurs s’est proposé pour arbitrer. L‘autre équipe n’étais pas certaine de vouloir jouer le match car il avait un impact important sur le classement. De savoir que le frère d’un de nos joueurs pourraient favoriser notre club les indisposaient.La réaction de notre entraineur a été de péter les plombs et de hurler son mécontentement à deux pouces du visage de l’autre entraineur. Une réaction qui a placé tout le monde dans un état fort inconfortable. Surtout nous, ses parents qui ne lui donnions aucun appui au contraire. Lorsque le match a finalement débuté et que l’arbitre a décerné un carton jaune (mérité) à l’un de nos joueurs, l’instructeur a à nouveau brûlé un fusible et s’est mis à hurler comme un chien en direction de l’arbitre (amateur)le traitant de tous les noms. Le frère de l’un de nos joueurs je le répète, donc que nous potentiellement pouvons revoir match après matchs et dont la maman est restée ahurie.

J’ai alors compris que cet homme étais probablement malade.

On a fini la saison en tentant d’éviter les contacts avec lui le plus possible ce qui ne l’a pas empêché de sauter sur le terrain et de prendre mon fils sur ses épaules en courant autour du terrain après un but qu’il avait marqué ou de nous envoyer un long e-mail élogieux à l’endroit de fiston à la fin de la saison. Ce courriel étais écrit des fois en majuscules des fois non(selon ce que les impulsions de son cerveau lui commandaient) un courriel élogieux mais d’une fabuleuse incohérence.

Nous étions heureux de le quitter.


Toutefois cette saison on l’a retrouvé comme instructeur d’une autre équipe (ouf !). Celle des rouges. Il y a 4 équipes. Les verts, les oranges et les mauves qui offrent toujours des matchs serrés. Et ses rouges à lui qui se font crémer solide. Genre 8-2, 8-1, 7-1. Ce n’est pas parce qu’il coach mal (quoique…) c’est surtout l’effet du hasard des joueurs de son équipe. L’an dernier nous avions une bonne équipe qui perdait très peu alors son travail étais pas mal simple. Mais cette année, soupçonnant sa condition mentale fragile et avec sa terrible équipe, je plaignais d’avance les pauvres enfants qui composaient son club. Les parents aussi. La saison n’étant jeune que de trois semaines, la situation ne s’améliorant pas pour son équipe, son état mental étant…je ne sais pas dans quelle condition mais fragile assurément ce qui devait arriver arriva. La marmite a à nouveau explosé hier.

En arrivant au match je voyais bien que quelque chose ne tournait pas rond. Il faisait pratiquer son équipe dans le silence le plus total, le regard hagard du pêcheur revenant de la tempête en mer. Lui qui est habituellement verbomoteur, surtout vis-à-vis des parents (« si ton fils est bon c’est parce qu’il avait un bon coach l’an dernier hein tu l’sais ça ? ») Le voilà tapi dans le silence, taciturne. La fissure était amorcée...
Quand le match aurait dû commencer il est resté assis dans l’herbe, boudeur. Refusant inexplicablement que ses joueurs passent à l’évaluation de l’arbitre(un jeune garçon de 14 ans) ensuite refusant de donner un ballon à l’arbitre pour que le match débute (ce que nous avons finalement fait à sa place) puis refusant de mettre 6 joueurs sur le terrain ce que quelqu’un a lui a finalement forcé à faire. Il avait une quelconque crotte sur le cœur que tout le monde, surtout les enfants et cet ado de 14 ans devaient subir. Le match à débuté avec 15 minutes de retard. Lors du premier arrêt de notre gardien, il a voulu effectuer un changement. Semblerait qu’au soccer les changements ne s’effectuent pas n’importe quand. L’arbitre lui a signalé et là ce fût la bombe. Il a sauté sur le terrain s’est dirigé vers l’adolescent, transgressant toutes les règles de bonne conduite qu’on nous remet entre les mains en tant que parent (IL EST COACH !), et lui a lancé un très senti « BEN Là Là TABARNAK C’EST QUOI TON PROBLèME ? » ce qui a heureusement fait réagir tous les parents dont deux ont sauté sur le terrain pour le freiner/raisonner. L’arbitre a pris la bonne décision en l’expulsant sur-le-champs, expulsion qu'il a refusé d'honorer, restant assis dans l’herbe à distance se permettant même quelques insultes supplémentaires pendant le match.

J’ai bien vu quelques parents aller discuter avec lui mais je l’ai surtout vu seul.

Ou peut-être en groupe avec ses araignées au plafond.

Mais sans ses médicaments c'est sur.

Mon attention s’est surtout concentré sur son fils dans l’équipe des rouges.

Que retient-il de tout ça ?

Que son père est victime d’une injustice ?

Que papa est en punition là-bas tout seul dans l’herbe et qu’il l’a bien cherché ?

Comment s’est déroulé le trajet de retour à la maison ?

C’est ça que je ruminais, inconfortable sur mon chemin du retour.
Ça fait réfléchir.
Moi, bouillant Québécois au sang d’Irlandais dont un boulon se dévisse au moins une fois par semaine.
En privé au possible.
Et par en dedans de mon moi-même.
Ce qui ne diminue en rien l’intensité et la violence qui m’habite mais creuse très certainement les cernes sous mon regard.

Qu'es-ce que je sers mes enfants dans mes bras depuis deux jours...

Let’s all take Tea, shall we ?

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