Je n’aime pas l’été.
Mais pas du tout du tout.
C’est la seule saison où mon amoureuse et moi nous nous disputons pour des stupidités.
« Ne devrais-tu pas te baigner puisqu’il fait si chaud ? »
« euh..non ça va chérie je vais me baigner si j’en ai envie ce qui me pogne rarement car cette piscine est une tare dans ma vie. »
« Pourquoi reste-tu en dedans il fait si beau ? »
« Chérie mon film ne se transporte pas dehors »
Et autres échanges ennuyeux comme seules les discussions à composantes météos peuvent engendrer.
Y a la piscine qu’il faille perpétuellement entretenir comme on change la couche de son bébé. Notre voisin a l’exacte même piscine. De la chambre de notre plus vieux à l’étage on peut voir les deux piscines côtes à côtes. On peut aussi constater quand la nôtre est (toujours) plus verte que la sienne je m’en contresacre autant qu’un non-amateur de hockey puisse se sacrer du numéro que portera Alex Tanguay avec les Canadiens l’an prochain.
Le syndrome du voisin gonflable ne pogne que quand celui-ci tond son gazon et que je ne tond pas le mien. Là ça a l’air fou. La piscine m’en sacre. C’est une source de frustration qui me place le visage dans les tons de gris instantanément. Que ce soit pour l’aspirateur que j’y passe et qui me ramène tout le sable même après un backwash ou le chlore qui me demande de me changer sous peine de ruiner un morceau de linge (plusieurs fois déjà) en passant par ma fille qui est tellement capable de nager mais qui hésite encore à le faire ; la piscine pour moi est aussi agréable que de marcher un clou dans le pied.
Dommage que je ne puisse la donner à quelqu’un qui saurait vraiment l’apprécier, j’en connais des tonnes qui la voudrait. Moi et la piscine c’est chien et chat.
Il y a les multiples merdiques travaux sur le terrain qu’il faille aussi faire occasionnellement. Comme tailler les haies ou les branches qui penchent chez le voisin. Toujours, toujours, TOUJOURS le samedi au moment où mes projets de week-end excitants se bousculent dans ma tête et viennent se faire tasser par ses tâches anihilantes de plaisirs.
Mais surtout ce qui me tue l’été c’est que les gens deviennent idiots. Parfaitement imbéciles et que c’est relativement bien accepté ainsi.
Comme moi présentement à me plaindre de ce qui fait le bonheur de la plupart.
Un autre exemple ? les émissions de radio de remplacement sont toutes peuplés d’épouvantables talents et les émissions de télévision sont pires. Les chansons les plus « collectives » sont toujours au menu et tant mieux si on a inventé une danse qui vient avec, ça occupera les matantes. Pas grave pour la télé il fait beau et on ne l’écoute pas beaucoup l’été me direz-vous mais même si on voulait on aurait de grosse chances de tomber sur une émission achetée en France de « drôles » de vidéo vieux d’au moins 18 ans où l’humour y est inexistant ou sur un programme où quelques mal-aimés sont prêts à s’humilier publiquement pour 1000 dollars ou sous la supervision de David Hassseloff & Sharon Osbourne.
Et que dire des théâtres d’été et des films qui semblent s’appliquer à faire descendre les quotients intellectuels.
De plus je préfère de beaucoup le concert de souffleuses, qui à la limite me délivrera de quelque chose, à la mélodie des travaux paysagers qui se rythment à coup de scie ronde, de hurlements d’hommes des cavernes et de tondeuses. Dans mon coin l’été se passe la tête sous les voitures. Un jeune homme entre 16 et 66 ans peut passer une journée entière dans/sous/sur sa voiture…Ça me déprime profondément et ça me rappelle la ville de motés que j’habite mais surtout la ville agréable que j’ai quittée où la musique de Manu Chao qui sortais d’un 3 et demie venait te happer et pouvait te faire jaser avec un(e) pur(e) étranger(e).
L’été nous amène aussi dans le monde des fourmis qui sont innombrables, envahissantes et insupportables. Et là je ne parle pas juste des petits amis d’en face qui viennent quêter un hockey, un jeu de Playstation ou une trempette dans notre piscine à toute heure du jour ; je parle aussi des vrais fourmis plein notre comptoir à 20 centimètres des pièges à fourmis comme pour prouver que cela ne marche pas.
Dans notre province de macaque où on se plaint 9 mois par année du froid, dans les trois seuls mois de chaleur on met la climatisation dans le piton ce qui me fait éternuer jusqu’à 12 fois en ligne avec une violence toujours renouvelée. Faut négocier avec notre employeur et lui faire comprendre que l’on a chaud nous aussi alors « fait pas chier avec mes bermudas sinon demain je viens avec sa mini-jupe à elle ! ». En ce qui me concerne je ne souffre que très rarement du froid mais la chaleur me garde éveillé pendant trois mois (3 heures de sommeil hier).
Au boulot, chaque semaine a son nouvel employé en vacances ce qui, malgré les multiples réunions et les mises-en-garde aux backups, place continuellement la compagnie dans de sérieux problèmes pouvant friser le million de dollars de dommages simplement parce que l’absence de l’un a rendu son département caduque pendant 10 jours.
Y a bien les feux d’artifices mais ils commencent à 22heures en ville ce qui nous amène vers minuit chez soi. Les enfants comme les parents sont de véritables merdes le lendemain toute la journée sacrifiant le dimanche au profit de l’impatience et de l’irritation facile.
Non l’été c’est toujours par le travers de la gorge qu’il faille me le rentrer et cette année ne fait pas exception.
Je rêve d’automne.
Et de fun.
Septembre arrivera.
Une semaine après mes sévères allergies qui me font m’arracher les yeux.
Comme si l’été me disait une dernière fois :
« Tu me hais hein ? Prend ça dans le gueule avant que l’on se quitte buddy ! »
Y a pas de place pour nous deux, été.
Ce sera toi ou moi encore cette année.
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