dimanche 15 juin 2008

Paternité (en trois temps)


Octobre 1998
" On s'essaye tu pour un ti-cul?"
C'étais le plus proche que je pouvais m'aprocher de la demande en mariage.
Un mardi soir. Le divan de notre 2 et demie en avait fait les frais. La télé était ouverte sur "Black Out au Lion D'Or " émission de débat animée par Robert Gilet a TQS. C'étais avant que l'on sache ce que l'on sait de ses perversions. Nous concoctions alors les nôtres.
Tout juste avant une soirée d'halloween entre amis, ma belle me(se)convaincait que voila...ceci expliquant cela...son retard dans ses menstruations, ses envies de vomir...eh bien voila...ça y étais...on le découvrait ensemble avec la complicité de Jean Coutu, notre statut allait changer à jamais. Ma belle a pleuré j'ai recommencé à fumer sur-le-champs après deux ans et demie de très disciplinaire cessation.
Nous avons gardé le secret d'un bout à l'autre du souper meurtre et mystères entre amis et avons joués nos rôles jusqu'au punch final que nous avons volé avec notre nouvelle. Elle déguisée en voyante moi en bourgeois tombeur de ses dames. Ce soir là on faisait la connaissance pour la première fois d'une amie qui donnerait deux enfants elle-même a l'un de nos meilleurs potes.

9 mois plus tard je fumais toujours et Monkee voyait le jour à 3h33 du matin en pleine grêve des infirmières. Nous étions 12 à accoucher pour 9 chambres. Bien entendu nous sommes passés les derniers, 21 heures(éveillées) plus tard que prévues. Il naissait le jour même de la naissance de la nouvelle concubine de mon beau-frêre, que nous rencontrions pour la première fois et qui lui donnerait elle-aussi deux enfants. Décidément Monkee était l'amorce de bien de choses...

Comme ma douce savait faire les choses finement elle s'était organisée pour être enceinte jusqu'aux oreilles pour notre déménagement en 1999. Comme j'aime me compliquer la vie non seulement je coordonais le déménagement mais je devais aussi m'adapter à un nouvel emploi.

Nouveau dans le quartier de mes rêves, nouvel employé dans un nouvel environnement, neo-papa.

Le plus beau petit singe au monde

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Août 2002.

On se négocie l'achat d'une maison. Je commence un nouvel emploi. Ma belle est relocalisée dans son emploi tout près de là où on pourrait acheter. Le prix est formidablement naif. Le proprio s'en voudra de nous la laisser pour si peu.
Nous sommes excités et nerveux, notre première maison... ma belle en vomit. Je cours à la pharmacie lui acheter des Gravols.
"Serais-t-elle enceinte?" me demande la pharmacienne.
"Oh que ce serait cool!" lui répondis-je. Ça ne m'avait pas du tout effleuré l'esprit. La maison, un nouvel emploi, j'avais la tête ailleurs. La maison, un nouvel emploi, les ingrédients étaient pourtant les mêmes...

Le lendemain, après avoir beaucoup bu avec un ami qui vivait une séparation douloureuse, à mon retour dans les petites heures de la nuit je sentais bien qu'elle ne dormait pas.
"Qu'est-ce qu'il y a? C'est lui qui a conduit pas moi je te jure"
Elle s'est contentée de rire et de pointer le test sur la commode. Stupeur, tremblement, joie j'ai été fumer dans une violente tempête de pluie avec mon ami heureux pour nous, oubliant sa propre désolation.

9 mois plus tard la rebelle se retournait la veille de sa sortie prévue pour choisir de remonter vers le nombril de maman. Premiers signes d'anarchie. Ce sera une Césarienne. Ce sera 100 fois plus facile qu'au premier. Punkie est née.

J'ai cessé de fumer sur-le-champs. Ça parait noble comme ça "j'ai cessé de fumer pour ma fille" et j'avoue que je l'utilise souvent pour redorer mon image. Mais mon image est plus près de celle du chien que de celle du chat. La vrai raison c'est que je ne pouvais plus me les payer à 8 dollars.

La plus belle rebelle au monde.

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Juin 1971.

Papa, maman, la Floride, des pensées cochonnes, des actes cochons.

9 mois plus tard je poussais mon premier cri. Dans une grande tempête de neige qui paralysait toute le province. Je voyais le jour dans le décor exotique de Victoriaville. On est pas certain encore si mon premier cri était "Veut la paix!" ou "Combien tu me donnes?" mais on est certain que c'étais un ordre. Dont on s'est foutu bien sur. Mon père a pris une grosse brosse ce soir de Février là et a entrainé des amis de bar en bar afin d'annoncer la nouvelle à tous. Les papas n'avaient pas accès aux chambres d'hôpital à cette époque alors aussi bien faire la galère. Quand ma grand-mère maternelle m'a vu elle a refusé de croire que j'étais qui j'étais "Il est bien trop laid avec son mohawk" furent ses premiers mots à mon égard.
Je ne l'ai pas vraiment connue. Je ne lui en aurait pas voulue. On est apparement pareil.

Ce que mon père et moi ne sommes pas beaucoup.
Pareil.
À part sur photo.

Mais on s'aime pareil.
Pas "pareil" mais "quand même".
Des journées comme aujourd'hui.
Ensoleillée avec passages nuageux.

Merci 'pa
Pour les trois plus grands cadeaux de ma vie
Monkee
Punkee
et toi.
Toi et toute ta débrouillardise dans ton énergie de ti-cul.

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