(à Dad)
Inspiré par cet album d'Arcade Fire qui selon moi, fait déjà légion et dont je ne me lasse pas encore, je vous propose, et ce une fois par mois, un très très TRÈS personnel musée sonore d'incontournables albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatres mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques m'habitent complètement. J'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits toujours nouveaux même si les sons restent les mêmes. Ils atterissent juste à des endroits différents selon la météo mentale et physique.
"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de parution.
J'aurais pu rajouter The Suburbs d'Arcade Fire mais je m'accorde le droit de recul. Peut-être que dans 10 ans le voyage me paraîtra banal.
(tiens je viens de vous faire un top 5 vite fait sans m'en rendre compte!)
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, ç'est B.I.B.I., c'est-à-dire, moi.
C'est aussi la terminaison finale du mot "habibi" qui, en Irak, veut dire "mon amour".
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
RUBBER SOUL des Beatles
En 1965, les Beatles sont au sommet de leur art. Ils viennent de tourner le film Help! et l'album qui accompagnera le film est lancé au mois d'août connait un succès immense. La compagnie de disque tente de faire le moton et presse les quatres garçons dans le vent de composer d'autres morceaux pour la sortie d'un autre album à temps pour une sortie à Noël. Les Beatles fument beaucoup de Marijuana cette année-là. Ils consomment aussi du LSD qui n'est pas encore considérée comme une substance illicite. Ils ont rencontré Bob Dylan ce qui a influencé leur style d'écriture, style qui passe de chansons amoureuses standards à des morceaux plus complexes dans des textes plus subtils et à double sens. Forcé de composer rapidement, Lennon et McCartney s'offrent tous les deux des moitiés de chansons complétées par l'autre. Les Beatles sont si bigs qu'ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent en studio. Et ils feront un malheur, encore.
L'album s'ouvre sur un très joli morceau de guitare 12 cordes avant d'enchaîner sur un beat uptempo et rarement Lennon et McCartney n'auront sonné aussi country.
Suit un morceau où John Lennon se croit subtil en parlant d'une affaire qu'il a avec une autre femme que son épouseCinthya. La beauté de ce morceau se trouve dans l'utilisation de la sitar par George Harrison qui venait de découvrir la musique de Ravi Shankar.
Paul McCartney avait comme amoureuse l'actrice Jane Asher depuis 5 ans. Après une de leurs multiples chicanes, il lui a écrit ceci.
George Harrison y va d'un de ses(alors) rares morceaux sur la chanson suivante. Paul fait passer le son de sa base dans une boite de distortion. Harrison écrira de plus en plus d'album en album. Les Beatles expérimenteront de plus en plus avec le son aussi.
Groovy beat sur The Word où Lennon, McCartney et Harrison se partagent la voix. Le producteur George Martin y joue de l'harmonium. Tout à fait british, tout à fait sixties.
Étudiant, Lennon invitait régulièrement McCartney à des soirées entre amis où McCartney prenait sa guitare et faisait semblant de chanter en français, inventant même des mots. Lorsqu'il demande à une amie, prof de français, de lui trouver un nom qui rimerait avec "ma belle" elle lui trouve "Michelle" qui font aussitôt dire à McCartney "These are words that goes together well" (ce que la femme lui a aussi traduit par la suite). Lennon a proposé le passage "I love you". Gros succès chez nous et en France aussi bien entendu. Chanson de l'année aux États-Unis.
Sur Help! en Europe sur cet album en Amérique, la chanson qui ouvre l'ancienne "Face B" était LA chanson que Lennon détestait le plus, celle qui n'aurait jamais voulu avoir écrite. Principalement parce que tout rimait platement et ça lui tombait sur les nerfs. Pourtant une très jolie mélodie. Harrison joue de la pédale pour créer le son de sa guitare.
La chanson suivante est l'une de leur plus belle. Lennon a le tour de se lancer dans des harmonies vocales dont les lignes semblent sortir directement de son coeur torturé. Harrison et McCartney, sous l'emprise de la Marijuana, feignent l'innocence dans les choeurs en chantant "tit, tit, tit, tit, tits"...
Quand l'amoureuse de McCartney (Asher) part en tournée de Théâtre à Londres, il lui écrit ceci. Bien que riches, enregistrer est coûteux pour les Beatles, si bien que lorsque des pépins techniques surviennent (comme McCartney échappant son tambourin à 1:21) le bruit est intégré à la chanson.
In My Life est un autre trésor de Lennon. Il demande à George Martin de lui jouer un morceau baroque inspiré de la musique classique (1:45 à 2:03) Lennon y évoque avec émotion, Stu Sutcliffe, un ami (Pete Shotton) et sa tante Mimi qui l'a partiquement élevé. Plus le sujet des chansons de Lennon est personnel, plus il est remarquablement touchant. La chanson préférée des Beatles de George Harrison.
La chanson suivante était prévue pour Help! mais devint locataire de cet album quand les Beatles ont eu peur de manquer de chansons pour une sortie du temps des fêtes.
Inspiré par Elvis, Lennon a écrit ce morceau dont la première ligne est une référence directe à une chanson de Presley.
Pour amateur de mélodies, de somptueuese harmonies, de swinging sixties et de grands élans d'inspiration.
Pour mon père.
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