J'ai beau vivre la solitude de la dame du kiosque à faire goûter dans l'épicerie de ma région, je ne tiens pas à devenir le cafard de La Métamorphose de Kafka.
Je ne suis pas Gregoire Samsa. Pas assez pauvre intérieur pour ça.
Quand je file une passe difficile, quiconque me lit, me connais, sait que j'investit alors dans la culture afin de m'évader. Et ironiquement, de me retrouver.
Sur les trois dernières années, j'ai amassé plusieurs cartes cadeaux et des sous de parents, amis, amours, à investir dans ce qui me passionne: les livres, les films ou les cds.
La musique, je n'investit plus que Spotify. Ma voiture (une 2019) n'a même pas d'entrée de cd. La musique ne sort plus que de mon téléphone. J'explore sans cesse. je vous écris ceci sur du J.S. Bach. Moi qui suis si peu classique.
Les livres, je les prends à la bibliothèque, que j'appelle aussi la Vievliothèque tellement elle me donne le coup de barre pour me garder vivant.
Ce que j'ai souvent moins le temps de consommer avec le temps, ce sont les films. L'amoureuse, Punkee & Monkee, et moi, nous investissons de plus en plus dans les séries télés. J'essaie de me gorger de plusieurs films, que je réécoute volontiers dans mon précieux sous-sol, souvent le matin, quand tout le monde dort. Ou tard le soir, quand le même trio dort, et ces dvd's sont devenus, avec le temps, objets de collection.
J'ai presqu'une vingtaine de films de Woody Allen. Plusieurs Scorcese. Au moins 6 Coppola. Presque 10 films des frères Coen. 3 fameux Fellini, 3 Antonioni et ainsi de suite.
À Noël, j'ai souvent surtout demandé, depuis 3 ans, du livre ou du dvd. Le livre a souvent été privilégié et a été offert dans le moderne, le récent. Parce que plus facile à trouver.
Le DVD que je proposais, dans les échanges de cadeaux, étaient des regards vers le passé.
C'était beaucoup plus dur à trouver. On optait alors souvent pour une carte cadeau ou de l'argent pour me les procurer moi-même. Ce qui est plus facile pour moi, le recherchiste de formation.
Et comme mon anniversaire n'est qu'une quarantaine de jours après Noël, on a souvent rejoué dans la liste proposée à Noël pour me resatisfaire, Ou redonner de l'argent ou des cartes cadeaux. 3 ans comme ça, ça fait 6 accumulations d'argent et/ou de cartes.
Qui se sont empilé depuis 3 ans, sans que je ne trouve le temps de le traduire en achats.
Ce que j'ai finalement fait.
Tout en DVD.
J'ai acheté
Ainsi:
The Wall d'Alan Parker.
En écoutant la station radio CHOM au travail, l'album culte de Pink Floyd y joue un extrait, souvent deux, au moins tous les jours. Ça m'a rappelé le génie de cet effort artistique musical croisant théâtre, musique, drame et nostalgie. J'ai écouté l'album sans relâche, adolescent. J'en avais presque oublié le film de 1982 de Parker et les fameux dessins de Gerald Scarfe. Scarfe est un dessinateur que j'aime encore beaucoup. Le film m'avait laissé une grande impression vers 1984 lors d'un premier visionnement. Le spectacle de Waters sur les plaines d'Abraham il y a quelques années, tout autant. Le produit acheté est d'une réelle beauté. Bob Geldof y est toujours hantant.
Graffiti Bridge de Prince
L'an dernier, Spotify m'a indiqué que l'artiste que j'avais le plus écouté avait été Prince. Vrai. Quand on a lancé une trentaine de ses enregistrements sur Spotify, je les longuement exploré sur plusieurs mois. Redécouvrant sa part de génie. J'avais déjà son film Purple Rain depuis longtemps chez moi, acheté pour moins de 10$ dans une épicerie. J'ai commandé ces deux autres films, que j'avais aimés dans leur absolues imperfections. De vrais films cotés 6 et qui méritent cette cote. Mais le charme de la poétesse et photographe Ingrid Chavez et l'esprit de liberté mal contrôlée par Prince m'attiraient dans cette suite absurde de Purple Rain.
Under The Cherry Moon de Prince
J'avais commandé les deux films en me disant qu'ils seraient fort probablement là où se trouve le film de sa tournée Sign O the Times*, soit dans les limbes. J'ai été surpris de savoir que je les aurais rapidement, directement envoyé du Minnesota, là où Prince est mort et né. L'esthétique de ce film sauve la pauvreté de la mise en scène. Et Kristin Scott-Thomas, à ses touts débuts, y est absolument adorable. Prince perdra tant d'argent dans ses deux films suivant Purple Rain qu'il n'en fera jamais plus.
Solaris d'Andrei Tarkovski
J'adooooooooooooooooooooore Tarkovski. Il me fallait un de ses films. Que je revisiterai souvent. Tourné l'année de ma découverte de votre terre.
Atonement de Joe Wright.
J'ai tant aimé ce film. Ce plan-séquence phénoménalement mémorable. Cette jeune actrice irlandaise devenue star. Ce scénario sentimental et tout en subtilité dans une époque brutale. Joe Wright est un réalisateur largement sous-estimé.
Say Anything de Cameron Crowe.
Là je triche, je l'ai acheté à l'épicerie. 3$. Il y a 4 films de Cameron Crowe qui me collent à la peau: Almost Famous (reçu à Noël il y a deux-trois ans), Singles, Jerry Maguire et celui-là. Cameron Crowe me ressemble à bien des niveaux. Ici, j'avais leur âge: 17 ans. Je vivais ces moments. Et grand fan de Donovan, je l'étais aussi de sa fille.
One Flew Over The Cukoo's Nest de Milos Forman
Lui, aussi, 3$ à l'épicerie. Formidable film sous toute ses formes.
Play It Again, Sam de Herbert Ross
La traduction française de ce film, Tombes-les filles et tais-toi ! est un parfait non sens au Québec. Les traductions de France des films de Woody Allen ont souvent été des catastrophes (Woody & Les Robots? CHRIST le personnage qu'il incarne dans Sleeper s'appelle Miles Monroe!). En 1972, encore, Woody confiait l'adaptation de l'une de ses pièces à Herbert Ross, phénomène rare dans sa cinématographie. Film qui me fait encore beaucoup rire.
Butch Cassidy & The Sundance Kid (with The Longest Day, The Hustler, The Sand Pebbles).
On m'avait dit que ce film ne se distribuait plus en DVD. J'en avais fait mon deuil. Par pur hasard, cherchant autre chose, j'ai compris pourquoi. Parce qu'on l'avait "caché" dans un dvd présentant 4 films de Fox Distribution. Et qu'on voulait vendre ce film à des ploucs comme moi qui ne s'intéressaient qu'à Butch et le Sundance Kid.
*****
Commandés mais pas reçus encore:
Fear & Loathing in Las Vegas de Terry Gilliam.
J'en ai le livre. J'en avais adoré l'adaptation de Gilliam. Un peu comme dans The Wall de Parker, les dessins (de Ralph Steadman cette fois, mais qui sont cousins de ceux de Gerald Scarfe) viennent s'introduire dans ce grand portrait de la débauche et de la démesure. Ce film est une danse sur deux cerveaux en pleine psychose. Hallucinant. Fascinant.
JFK d'Oliver Stone.
J'ai tant exploré tout ce qui entourait le bref passage de JFK comme président des États-Unis que je me suis étonné de ne jamais avoir acheté ce film de Stone, dont j'ai aussi Platoon et Wall Street.
L'Eclisse de Michelangelo Antonioni.
J'aime éperdument ce réalisateur. Comme j'avais Blow-Up, un incontournable, sur deux ans je me suis aussi gâté en me procurant (ou reçevant) L'Aventurra et La Notte. Afin de compléter la non officielle trilogie de la errance du grand Michelangelo, je me suis aussi commandé L'Eclisse. Qui arrive de loin. À prix d'or. Un jour j'irai peut-être me chercher Zabriskie Point et The Passenger.
Dans mes déserts moraux, je n'ai pas besoin de compliqués oasis.
Un seul de ces films me suffit.
*DVD Que je recherche toujours activement.
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