vendredi 8 mars 2019

12 films avec (ou de) Robert Redford

En regardant The Milagro Beanfield War, son second effort de réalisation, un film de 1988 racontant la lutte d'un petit village de 426 habitants contre les développements d'industriels, j'ai (à nouveau) été séduit par l'intelligence de Robert Redford.

L'action se déroule au Nouveau-Mexique et Redford (et ses scénaristes) ont été assez habiles pour intégrer une bonne dose de réalité magique, propre à la communauté américo-latine. Et ce, dès le plan d'ouverture.

Robert Redford a toujours fait des choix que j'ai trouvé intelligents. Il a acheté une station de ski pour faire écho à une passion à lui. La montagne y a été rebaptisée Sundance et il y a fondé son célèbre festival de cinéma indépendant. Il est aussi propriétaire d'une maison de production de films et de projets télé. Il est un ardent défenseur de l'environnement, des droits des premières nations et des droits des membres LGBTQ.

Et il n'a pas fait souvent de mauvais choix de films.

En voici une caisse de 12 qui m'ont particulièrement plu et pourquoi.

A River Runs Through It (1992)
Bien que tourné au Montana, j'y ai reconnu beaucoup du Québec avec ses formidables lacs et rivières. La pêche est aussi un art bien d'ici. L'histoire de deux frères et de leur père, près des rivières, est tirée du livre semi autobiographique de Norman MacLean. L'excellent Phillippe Rousselot a gagné l'Oscar de la meilleure cinématographie pour ses splendides images. Brad Pitt y livre une performance qui lance alors sa carrière pour vrai. Je possède ce film.

Quiz Show (1994)
Le scandale autour du quiz télé 21, où l'issue du jeu questionnaire était arrangé en coulisses par les producteurs, a marqué les esprits en Amérique. Il pose la question, sans complètement y répondre "Give the people what they want". Obligeant le débat. Le casting, qui inclut Rob Morrow, Ralph Fiennes, John Turturro, David Paymer, Paul Scofield, Hank Azaria et Mira Sorvino est tout simplement parfait. J'ai aussi ce film.

Ordinary People (1980)
Le tout premier film, en tant que réalisateur, de Robert Redford, se concentre sur une famille de la banlieue de Chicago devant composer avec le deuil précipité d'un des leurs. Bouleversant et tellement humain. Oscar du meilleur film et de la meilleure réalisation, pas mal pour un débutant. On y traite avec beaucoup de justesse de choc post-traumatique, de culpabilité, mais surtout de survie. Un autre casting exceptionnel avec Donald Sutherland, une remarquable Mary Tyler Moore, Judd Hirsch et Timothy Hutton. Ce dernier a aussi gagné l'Oscar du meilleur acteur pour un rôle de soutien. Alvin Sargent se méritant l'Oscar du meilleur scénario adapté pour ce qu'il a fait du livre de Judith Guest de 1976. Tiens, j'ai trois films tournés par Robert Redford dans ma vidéothèque...

Jeremiah Johnson (1972)
Film préféré de Bobby R.Au 19ème siècle, un ermite choisit de vivre en montagne. Pour assurer son territoire, il doit faire face à d'hostiles indiens qui ne l'entendent pas ainsi. Inspiré de Johnson-le-mangeur-de-foie, il s'agit d'un film de Sidney Pollack, avec lequel Redford travaillera 7 fois. Le film sera tourné en partie dans la montagne de Redford, en Utah. L'hiver sur grand écran, c'est toujours fascinant. Je...je possède aussi ce film... J'en ai donc 4.

Out of Africa (1985)
Adapté d'histoires de Karen Blixen, un autre projet avec Sidney Pollack qui a charmé à peu près tout le monde. De 7 à 77 ans. Robert y tient un rôle secondaire, celui de l'amour de la vie de Blixen, un film qui a beaucoup gagné aux Oscars, mais avec Meryl Streep, on se trompe peu. Elle aussi fait peu de mauvais choix. Le décor y est un fameux personnage. La peur de Streep, face au lion, dans le film, est tout à fait réelle, elle l'a jugée trop près d'elle pour la scène. C'était bien avant les images de synthèses par ordinateur.

The Candidate (1972)
Un choix relativement prémonitoire. Et toujours traité avec beaucoup d'intelligence.

Barefoot in the Park (1967)
L'adaptation de la pièce de Neil Simon paraît un peu datée avec ses craintes homophobes et ses personnages extrêmement genrés. Mais c'était 1967. Et RR avait même choisi de quitter le milieu du cinéma après trois échecs successifs. C'est parce que Jane Fonda (une amie) a été acceptée au projet (après que Nathalie Wood l'eût refusé), et que RR avait joué le personnage qu'il allait incarner dans ce film au théâtre, qu'il a accepté de se donner au film. Bonne idée, le film a été un gros succès et l'a placé comme tête populaire et recherchée. L'histoire d'un jeune couple s'installant en appartement reste toutefois très légère. Et plutôt surannée. Mais on se surprend à rire. Rares seront les comédies claires dans la carrière de Robert. Toujours y sera la chimie. Beaucoup ici.

Three Days of the Condor (1975)
Un autre projet heureux avec Sid Pollack qui met aussi en vedette Faye Dunaway, Cliff Robertson et Max Von Sydow. Un thriller politique, dont l'action se déroule à Washington, D.C., et qui place Redford dans la position de recherchiste pour la CIA, revenant de son heure de dîner pour retrouver ses collègues assassinés. Une trame narrative qui exploite les limites de la confiance que l'on peut faire aux autres.

The Natural (1984)
Le livre de Bernard Malamud avait été publié en 1952. Mais la passion du baseball, aux États-Unis est plus ancestrale encore. L'histoire du fictif joueur de baseball Roy Hobbs raconte les succès et les échecs en Amérique du Nord. Et reste l'un des plus intéressants films de sports, même si on aime pas ce sport. On y apprend que RR est gaucher. Le personnage du "naturel" est inspiré en partie d'Eddie Waitkus, des Phillies de Philadelphie et de Shoeless Joe Jackson. On ignore, à la toute fin, si on doit célébrer ou railler le personnage. Très intelligent encore.

Butch Cassidy & The Sundance Kid (1969)
Le film débute majestueusement alors que le leader d'un gang (Butch/Paul Newman) mate une rébellion dans sa propre équipe de hors-la-loi, vers 1810, dans le far-west du Wyoming. Parmi cette gang, mais de son côté, Le Sundance Kid (RR), une rapide gâchette, qui l'inspire à voler les passagers de train. Lors d'une scène à trois, avec l'excellente Katharine Ross, on se surprend à penser que nous sommes maintenant au coeur d'un fameux film. La fin est moins réussie, mais la chimie Newman/Redford est si bonne (Robert chimise avec tout le monde) quue George Roy Hill les reprendra, toujours charmants filous, 4 ans plus tard. Viens de l'obtenir. J'en ai donc 6.

The Sting (1973)
Le film gagnera 6 Oscars l'année suivante, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original et de la meilleure adaptation musicale. Ici, trois filous, dont RR et Paul Newman, arnaquent un grand bandit de la pègre irlandaise, histoire inspirée d'une réelle arnaque du genre perpétrée par Fred & Charley Gondorff. Gagnera 7 Oscars, dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleure musique. Le style de piano de Scott Joplin a d'ailleurs été ranimée par le succès de ce film. Que j'ai aussi...j'en ai 5 avec (ou de) Robert Redford.

All The President's Men  (1976)
Bon...j'en ai 7. Film retraçant les brillantes enquêtes de Bob Woodward et de Carl Bernstein sur le scandale du Watergate qui ont mené à la destitution de Richard Nixon. On suit tout ça du point de vue des deux jeunes journalistes. C'est palpitant comme un thriller. C'est un de mes films préférés que je peux revisionnier aux deux ans. Ça a aussi tout gagné aux Oscars en 1977.

C'est un film qui pourrait se répéter suite à la présidence Étatsunienne actuelle...

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