Il existe plusieurs versions de la mort du troublé peintre Vincent Van Gogh.
Certains pensent même que lorsqu'il s'est dramatiquement tranché une partie de l'oreille, par dépit amoureux, il en aurait succombé fatalement.
À l'âge de 37 ans, la mort de Vincent Van Gogh est survenue le matin du 29 juillet 1890, dans le lit de sa chambre d'auberge du village de Auvers-sur-Oise, dans le Nord de la France. On croit largement qu'il s'est tiré une balle, l'ayant même confessé sur son lit de mort.
Mais on doute aussi.
Son fragile état mental était connu depuis des années. Il terminait un an de séjour dans un asile où il y avait peint ses toiles les plus connues de nos jours, dont La Nuit Étoilée. Il souffrait visiblement de variations d'humeur déstabilisantes pour lui et pour tous. Une montagne russe émotive dont il ne se sortait pas. Une journée tout à fait normale où il envoyait des lettres optimistes à son frère était souvent suivie d'une autre lettre lettre où il allait raconter les souffrances de son état d'esprit.
Le 29 juillet 1890, VVG revenait à l'auberge autour de 21h. Se tenant l'estomac. La famille tenancière de l'auberge s'est tout de suite inquiété de son état. Il lui aurait demandé si il était malade. Ce à quoi il aurait répondu que non, mais qu'il aurait tenté de se tirer dessus. Qu'il avait installé son lutrin habituel dans les champs, pour peindre, mais avait ensuite choisi de se tirer une balle dans la poitrine, près du coeur, et ensuite perdu connaissance. Qu'il aurait été ranimé par la fraîcheur de la nuit tombée, aurait chercher en vain son fusil afin de compléter son suicide proprement et serait revenu à l'auberge où il est mort, deux jours plus tard.
Ce témoignage repose sur celui d'Adèle Ravoux, fille des propriétaires de l'auberge. Elle avait alors 13 ans. En 1953, alors qu'elle avait 76 ans, elle a raconté la mort de Van Gogh, mais son histoire a souvent varié. Presque 130 ans plus tard, la mort de Van Gogh reste nébuleuse.
Les auteurs, gagnants de Pulitzer, Steven Naifeh et Gregory White Smith, ont écrit une biographie du célèbre peintre développant une toute autre théorie. La nature de la blessure ainsi que les relations avec son frère, Théo, pointent ailleurs.
Théo reçevait une lettre toute en optimisme, lettre envoyée le jour même de sa blessure. Rien d'une lettre de suicide. Une lettre saine et régulière.
De plus, les annonces de la mort de Van Gogh, dans les journaux, ailleurs, en 1890, ne mentionnent pas clairement l'idée du suicide. On dit simplement qu'il se serait blessé. Qu'il était blessé à son arrivée. Personne ne pouvait non plus trouver d'explications sur la manière dont Van Gogh aurait pu se procurer une arme. On a jamais retrouvé ses canevas du jour, ses toiles, son équipement, pas plus qu'un fusil.
Les médecins et obstétriciens de l'époque se sont aussi montrés relativement confus face à la nature de ses blessures.
Qui, voudrait se tuer en se tirant dans la poitrine pour souffrir pendant 20 heures?
Les biographes pointent vers Gaston et René Secrétan, deux jeunes étudiants adolescents en 1890, qui, en 1957, confirmaient que Van Gogh avaient mis la main sur un fusil leur appartenant. René était un reconnu intimidateur de l'époque. Son héros était Wild Bill Cody, qui était passé à Paris un an avant. Il émulait ses comportements. Il avait même acheté des costumes copiant ceux de Buffalo Bill. Voilà pourquoi il avait, lui-même, un fusil. Assez minable. Qui tirait parfois tout seul.
À l'été de 1890, Van Gogh était le sujet de ridicule et de moqueries publiques. Il déambulait dans des habits de clochards, avec sa moitié d'oreille et son drôle d'équipement un peu partout au village. Il buvait beaucoup. Et se mettait en brouille facilement avec tout le monde dans un croisement de français et d'allemand incompréhensible.
René rencontrait Van Gogh au café, parlait art avec lui, lui payait des drinks, et ensuite malmenait l'étrange artiste pour faire rire son entourage.
René Secrétan est ensuite devenu un respecté financier et hommes d'affaires français, un chasseur émérite et un gentleman. Sans surprises, lorsque confronté, il avait nié toute implication dans la mort de Van Gogh. Autre que celui d'avoir été le propriétaire du fusil qu'il avait utilisé pour se tirer lui-même. Confirmant que le fusil ne fonctionnait que lorsque ça lui tentait. Et que ce fût un de ces jours quand Van Gogh lui a volé son fusil. Qu'il était lui-même hors de la ville ce jour-là.
Et il y a ce témoignage d'une femme de famille distinguée d'Auvers qu'on a toujours négligé de souligner, peut-être à leur demande, qui disait qu'elle a avait entendu le coup de fusil et que VVG était alors loin du champs où il peignant mais plutôt sur la route menant à la villa des Sécretan.
L'historien John Rewald a interviewé, dans les années 30, des gens du village qui lui disaient qu'il était entendu, au village, qu'un groupe d'adolescents avait tiré par erreur le peintre moqué. Les jeunes ne l'auraient jamais avoué afin de ne jamais être accusé de meurtre et Vincent les auraient protéger dans un dernier geste de martyr, il se complaisait parfois dans ce rôle.
Il aurait même dit sur son lit de mort: "N'accusez personne (...) c'est moi qui voulait me tirer dessus".
Les mythes resteront toujours épaissement opaques.
Ce qui entoure la maladie mentale souvent aussi.
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