dimanche 16 février 2014

Sans Appétit À la Table de Claude & Pauline

Prenons un exemple tout simple.

Disons L'entrepôt où je bosse. Un employé dirait "Jones, a eu un "deal" avec le boss pour avoir une semaine de vacances de plus". Ce qui est faux.

Disons que je laisse passer une journée. Les gens parlent. Je ne dis rien, je ne me défend pas, ce n'est pas vrai. je ne dis même pas que ce n'est pas vrai, ça n'en vaut pas la peine. Pourquoi commenter un mensonge. Je ne remets même pas le gars qui a colporté la rumeur à sa place, c'est trop con. Mais au troisième jour, les gens en parlent encore, et y croit. Ben vous savez quoi? Là je me défendrais. Pas plus tard qu'après deux jours de commérages. Parce que si je ne le fais pas, ça pourrait laisser sous-entendre qu'il y a un fond de vérité.

Dans un enregistrement effectué par la police au téléphone entre Michel Arsenautl, alors Président de la FTQ et Jean Lavallée ex-président de la FTQ, Arsenault parlait d'un deal passé avec Claude Blanchet.

La conversation allait comme suit:
Lavallée: "Si ils veulent faire une enqûete sur les syndicats, va falloir que tous les deux on s'assoie, pis parler à nos amis du PQ. Faut pas que le PQ embarque dans ça à cause que si ils embarquent dans ça, ils vont se faire ramasser eux aussi"
Arsenault répliquait alors du tac au tac: "Ben, ils sont mal pris en ostie, parce qu'on a un deal avec Blanchet!"

Arsenault est resté très vague sur ce "deal". Parlait-il de l'assurance de la part de Blanchet, mari de Pauline Marois, actuelle Première Ministre du Québec (alors dans l'opposition), que Pauline et son parti ne pousserait pas en faveur d'une commission d'enquête sur le milieu de la construction ou bien parlait-il d'un "deal" financier avec Capital BLF, l'entreprise (alors) de Claude Blanchet.

Blanchet a quitté ses fonctions quand sa femme est devenue Première Ministre en 2012. Le frère de Mme Marois était aussi impliqué dans Capital BLF et a vendu l'ensemble de ses participations dans l'entreprise au même moment. Le fils de la Première ministre a aussi participé à la gestion de Capital BLF.

Quand Arsenault est passé à la commission et qu'il a été entendu de tous "qu'il y avait rumeur de magouille", bien entendu, tout le monde a voulu savoir la teneur de ce deal.

Qu'elle a été la réaction de Blanchet?
Silence radio.
Pendant un jour.
Puis deux.
Trois.
Quatre.
Cinq.
Six.
Sept.
Et au huitème jour, Claude créa la vérité.
SA vérité.

Il a pris 8 jours pour "réfléchir" à sa vérité.

Pourquoi ne pas avoir réagi plus tôt?
Pour pouvoir parler avec Arsenault?
Pour pouvoir parler avec Pauline?
Pour pouvoir parler avec leurs conseillers légaux, politiques?
Pour pouvoir parler à ses manipulateurs de l'opinion publique?
Pour pouvoir trafiquer la vérité?
Pour mesurer ce qu'on dit et ce qu'on retient?
Pour manipuler les chiffres dans les archives informatiques?
Pour ensuite pratiquer nos menteries?

Et puis quoi au 8ème jour?
une conférence de presse?
MAIS NON!
Un fax!
Un texte écrit!
Un communiqué!

Pour qu'on ne puisse pas lire l'honnêteté ou son contraire dans les yeux de celui qui se défend.
Pour qu'on ne puisse pas lire son non-verbal.
Pour que les mensonges passent mieux.

C'est con mais moi, aussi Péquiste que je sois, je ne boirais pas de leur soupe.
Je ne toucherais pas plus à l'entrée.
Et je quitterais avant le dessert.

Je les trouve trop bêtes.

Les culottes de l'honnêteté ne sont jamais une corvée à enfiler.

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