lundi 17 février 2014

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable************Tin Machine de Tin Machine

Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps, vous sera offert sur ce site.

Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.

J'ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.

Blonde" pour Blonde on Blondede Bob Dylan.
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.

Par ordre de création.

Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.

C'est aussi la terminaison du mot habibi quien dialecete irakien veut dire Mon amour.

Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.

Ce que le musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.

Tin Machine de Tin Machine

1988.

La tournée The Glass Spider Tour faisant la promotion du dernier album de David Bowie n'avait impressionné personne. Les trois derniers albums du Thin White Duke non plus d'ailleurs. Après un peu plus de 20 ans dans le métier Bowie trouve lui-même qu'il a perdu sa vision d'artiste. Bowie veut refaire de la musique pour lui et non pour un anonyme public. Depuis Let's Dance, il est désorienté et écrit pour plaire et moins par plaisir. Il croise par hasard Tony Sales, qu'il avait connu en travaillant avec les Stooges au début des années 70 et le convainc d'à son tour convaincre son frère Hunt à le joindre pour partir quelquechose ensemble. Déjà certain de travailler avec le guitariste Reeves Gabrels, Bowie fait se rencontrer tout ce monde. Dès le départ, Bowie est clair, il n'est pas le patron. Contrairement aux Spiders From Mars, il veut que l'écriture musicale vienne des quatre membres du band, pas seulement de lui. Les profits seront séparés en quatre parts égales, tout ce qu'il y a de plus démocratique, de la même manière que l'on veut le développement artistique de toute façon. 

Bowie refusera d'être le centre d'attention et exigera que lorsqu'interviewé, au minimum, un autre membre du band y soit aussi. Ce n'est pas "son" band, c'est UN band. 

Inspiré des Pixies, Gene Krupa, Charlie Mingus, Jimi Hendrix, Glenn Branca, Cream, The Jeff Beck Group et Mountain, les frères Sales pousseront vers la spontanéité punk, Gabrels vers la drive et l'expérimentation de la guitare et Bowie vers la non-censure.

 Bowie arbore la barbe pour se rendre plus anonyme et le band, malgré un son brut, portera le chic des grands couturiers. Déterminé à ne pas être l'inévitable centre d'attention, Bowie se place second sur la pochette, après le bassiste Tony Sales. Sur la pochette de la cassette, il est premier mais de côté, laissant Reeves Gabrels, Hunt & Tony Sales beaucoup plus visibles. Sur ma copie CD, Bowie est carréement dans le fond au loin, laissant les trois autres plus près en avant.

Une partie (non spécifiée) de cet album sera enregistrré à Montréal (!)


La première pièce est aussi la toute première écrite et jouée par le band dans les 30 premières heures de jam à Nassau aux Bahamas. Blues, la seconde guitare de type hawaienne de Reeves Gabrels est fort agréable. Bowie la compose seul et Kevin Armstrong fait l'effort de la seconde guitare.

Après que le band eût contemplé les idées de s'appeller The Four Divorcés, Alimony Inc., The Archaic ils s'arrêtent sur le nom de cette chanson composée par les 4 membres du band. Pas ma préférée, mais la chanson baptême du band.

La consience sociale de Bowie est nette dans l'écriture de cet album. Sur le troisième morceau, l'un des meilleurs de l'album et facilement un de mes préférés, Bowie nous parle de sa relation avec son amoureuse de l'époque Melissa Hurley.

La chanson 4 fait référence aux dépendances passées de Bowie et des frères Sales . Hunt en sera encore dépendant et sera la raison pour laquelle le band se séparera trois ans plus tard. Les premiers enregistrements du band sont faits à Nassau aux Bahamas, un endroit où l'extrême richesse côtoie le totalement crasseux, le lugubre et le très drogué. D'où l'idée, Crack City. Bowie signe seul ce morceauaux accords très inspirés des Troggs.

L'une de mes chansons préférées de cet album est celle-ci composée par Bowie et Gabrels. Elle sera encore meilleure retravaillée pour le film The Ice Storm en 1997. Elle nous parle de remords et d'agonie, quand les choses tournent mal et que revenir à la maison n'est pas tellement mieux et que tu n'as plus envie de quoi que se soit; l'état de tout ça est bien livré dans le nonchalant refrain.


Premier extrait de cet album éponyme, cet hymne pseudo punk recharge encore mes batteries quand je me sens mou aujourd'hui. When you was gone THERE WAS WAR! This is the West get use to it. White trash avec une cravate et un tux. Bowie la signe seul et n'a jamais eu autant de gueule.

Amazing ouvre la seconde moitié de l'album avec une intro rappelant les (rares) moments doux de Cream. Bowie et Gabrels signent le morceau qui porte bien son titre.

Le 8ème morceau sera le second enregistré par le band, à la demande de Bowie dont c'est une des chansons préférées de John Lennon. Tony Sales y va d'une jolie création à la base bien secondée par son frère à la batterie. Ce ne sont pas toute les reprises qui sont bonnes, mais ça arrive quand on réussit à réinventer le morceau en respectant l'esprit original. Je trouve que c'est le cas ici.

La chanson suivante n'est pas une reprise des Hollies mais plutôt une création de Bowie et Gabrels d'une courte minute et 41 secondes. Mais tout comme Breaking Glass. Elle est suffisament riche pour donner l'impression d'être beaucoup plus longue.

Bowie fait de l'intertextualité avec un de ses titres mais les harmonies et le texte y sont complètement différents. Trash David.

La chanson suivante aurait pu être composée par Van Halen en 1982. Mais je ne suis pas un fan de Van Halen. Gabrels est plein d'inventivité dans sa guitare mais est-ce que ça en fait une bonne chanson? bof... C'est peut-être pour ça que la copie originale anglaise a négligée de la placer sur l'album celle-là.

Run est au contraire l'une de mes préférées et étrangement elle aussi a été esquivée sur la copie originale anglaise.

L'avant dernier morceau  été composée par Bowie et les frères Sales. La batterie de Hunt Sales et la base de son frère Tony sont fort créatives. La guitare de Gabrels brille également. J'M.

Le dernier morceau est l'un de mes préférés car il met tour à tour le talent de chaque membre à contribution. Bowie la signe toutefois seul, mais fait briller tout le monde.

Pour amateurs de Bowie, de Sonic Youth croisé avec la guitare de Robert Fripp, de grunge avant l'heure, de punk, des Stooges, de spontanéité et d.exploration guitaristique et de hard rock.

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