lundi 29 mars 2010

Tartuffe (ou L'imposteur)


Molière a écrit cette comédie en 5 actes en 1664 pour le compte du roi.

Il écrivit cette pièce en réaction aux agissements de la Compagnie du Saint-Sacrement. Elle ne comportait alors que trois actes. Quoiqu'ayant plu au Roi Louis XIV , elle fut aussitôt interdite sous la pression des dévots qui accusaient Molière d'impiété et lui reprochaient de donner une mauvaise image de la dévotion et des croyants.

Molière, entretemps, écrira et fera représenter plusieurs autres pièces célèbres: Dom Juan ou le festin de Pierre en 1665, qui sera vite interdite sous la pression de la cabale des dévots; puis Le Misanthrope ou l'Atrabilaire Amoureux en juin 1666, puis plusieurs autres divertissements, pastorales et comédies (dont L'Avare en 1668). Ce n'est qu'en 1669, après trois appels adressés au Roi et une fois la pièce entièrement remaniée, que celle-ci fut autorisée et connut un immense succès.

Orgon est un personnage assez important tombé sous la coupe de Tartuffe, un hypocrite et faux dévot. Il est le seul (avec sa mère) à en être dupe. Tartuffe réussit à le manipuler en singeant la dévotion et a réussi à devenir son directeur de conscience. Cet aventurier se voit proposer la fille de son bienfaiteur en mariage, en même temps qu’il tente de séduire Elmire, beaucoup plus jeune que son mari. Démasqué grâce à un piège tendu par Elmire afin de convaincre son mari de l'hypocrisie de Tartuffe, il veut ensuite chasser Orgon de chez lui grâce à une donation inconsidérée que celui-ci lui a faite de ses biens. En se servant de papiers compromettants qu’Orgon lui a remis, il va le dénoncer au Roi. Imprudence fatale : le Roi a conservé son affection envers celui qui l’avait jadis bien servi. Il lui pardonne et c’est Tartuffe qui est arrêté.

En écrivant cette pièce, Molière s’attaque à un bastion très influent : les dévots. Parmi eux se trouvent des hommes religieux corrects, sincères et innocents mais aussi des hommes sans aucune morale d'esprit et qui profitent de ce rôle sans pitié. C’est cette seconde catégorie que Molière tente de critiquer.

Même si sa préface semble indiquer qu’il a installé une sorte de vision manichéenne, Molière laisse peser l’ambiguïté sur l'hypocrite : il a tout fait pour « bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot ». On peut supposer que Molière a été lui-même hypocrite sur cette affirmation, parce qu’il voulait voir sa pièce jouée, mais Tartuffe n’est pas seulement un faux dévot mais également un libertin. Il trouve avec le Ciel des « accommodements » et sait se servir de ce Ciel, comme un fils qui aimerait son père mais saurait, en cas de besoin, se servir de lui. Malgré tout ce qu’il a pu dire, Molière n’est pas tombé dans une vision manichéenne, et ces personnages du vrai et du faux dévot se retrouvent tous deux dans Tartuffe. Ce personnage est le résultat d’une société qui condamne amour et plaisirs, qui force les hommes à agir sous chape, et lorsque leur renommée en dépend, ils sont prêts à mentir, à être hypocrites pour la conserver. Le monde dévot est à l’origine de sa propre perversion, en condamnant le plaisir, ils se retrouvent avec des hypocrites, qu’ils soient dévots ou non, le vice du siècle trouve une explication, Molière combat ce vice et donc les bigots qui en sont à l’origine.

Clotaire a écrit cette comédie en 5 actes en 2010 pour le compte du roi Régis.

Il s'en explique sur l'heure du lunch.

« La vertu, dans le monde, est toujours poursuivie ;
Les envieux mourront, mais non jamais l’envie" dira le premier.

« Juste retour, Monsieur, des choses d’ici-bas ;
Vous ne vouliez point croire, et l’on ne vous croit pas. » dira l'autre.

Le public devrait bien rigoler.

Coût de la représentation 300 000$.

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