mardi 23 mars 2010

Mériter sa Ville


Sa ville c'est ce qu'on en fait.

Comme à peu près tout dans la vie. Son couple, sa vie, son travail, ses enfants, sa situation.

En vieillissant je m'aperçois que certaines personnes brandissent le nom de leur ville comme bouclier afin de la défendre.
"Québec c'est...",
"Montréal c'est...",
"Sept-Îles c'est",
"Le Lac c'est...".

Pour toutes ses régions une réponse précise ne peut toujours être que réducteur pour la ville.

Ta ville c'est que tu choisis d'en faire.

Je regarde Montréal se plaindre du "Montréal bashing" et je trouve difficile de ne pas freiner un sourire amusé.

Ce qu'on a choisi de faire de notre ville n'est pas tellement chinois. Quand les citoyens ont mis Gérald Tremblay au pouvoir en Novembre 2001 c'était en pleine crise des fusions. Une crise majoritairement huilée par les maires des municipalités qui perdaient non seulement leur job mais aussi leur cour de récréation où ils pouvaient faire absolument tout ce qu'ils veulent. Du gros party de Noël financé par les citoyens aux absences répétées au conseil de ville. Comme ce maire de Candiac qui passe 10 semaines par années en Floride. Encore aujourd'hui ne le chercher pas il a les pieds dans le sable.

Quand Tremblay a été mis au pouvoir c'étais surtout parce qu'il était suffisament naif, relativement aimable du public et l'homme parfait pour prendre le pouvoir et laisser tous les anciens petits Pol Pot de quartier faire comme avant. Tout ce qu'ils veulent, à leur rythme et avec leurs réseaux de contacts. Parce qu'à l'origine TOUS les maires des arrondissements voulaient sauver leur cul en se présentant contre Pierre Bourque. Ils ont choisi le plus placide, ce qui peut leur permettre de se voter des règlements idiots comme servir des amendes aux citoyens qui jouent au hockey dans la rue à Dollards-Des-Ormeaux (sérieusement faut-il être bête?)

La vérité actuelle, presque dix ans après le flop des fusions, c'est que Montréal mérite de se faire basher. Pas une grosse correction. Mais perdre une série 5-3 contre Québec.

Genre, style, comme.

Ses routes sont toujours aussi déplorables, sa méthode de déneigement des rues toujours aussi innefficace, sa gestion de projets si nulle en générale que d'entendre le maire dire "Des projets devront être mis de côté" est en soi une bonne nouvelle. Incapable de s'imposer au sein des propirétaires de l'île, la ville les laisse abuser des tarifs de location de manière indécente. Sans parler de ses nouveaux parcomètres-voleurs ou des perpétuelles augmentations du tarif du transport en commun sans justification réèlle.

Montréal c'est ce qu'on en fait et encore aujourd'hui, attiré par la carotte, les ânes qui dirigent notre ville ont encore cédé devant le roi pia$$e.

Le conseil municipal de Montréal a adopté ce matin, par 35 voix contre 22, la modification du règlement de zonage permettant la transformation du couvent des soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie en appartements de luxe.

Création de logements? où est le problème me direz-vous, ce couvent est situé en plein sur le Mont-Royal. Si les miteux 2 1/2 de la rue Parthenais peuvent se permettre de louer au dessus de 1000$ par mois sous prétexte qu'ils sont sur le plateau Mont-Royal, imaginez combien seront loués ses condos de luxe sur le Mont-Royal...

Et vous croyez que ce sera nous qui les loueront? Le Vieux-Port est peuplé de 60% de propiétaires des États-Unis ou du Canada Anglais justement parce que les prix de location sont immondes. Ils viennent y loger l'été pour profiter de nos nombreux festivals.

Et de plus le contrat de construction est donné à Frank Catania l'un des personnages les plus douteux du "milieu" Montréalais.

Sa ville c'est ce qu'on en fait.
On a des fois ce qu'on se mérite.

Aucun commentaire: