vendredi 23 septembre 2022

Le Premier de Classe

Le début de la carrière de Steven Spielberg a presque coïncidée avec mon arrivée sur terre. Duel a été lancé en 1971. Je suis atterri ici, en 1972. 

Je n'ai jamais vu The Sugarland Express, inspiré de l'histoire de Ila Fae & Bobby Dent, qui avaient kidnappé un policier, et fuyaient dans le but de garder l'enfant dont ils allaient perdre la garde. Toujours magiquement technique, Spielberg tourne le tout premier film en caméra Panaflex Panavision avec celui-là. Quand Steven tourne Jaws, le monde entier ne nage plus jamais en mer de la même manière. Close Encounters of the Third Kind, un film sur la magie du cinéma plus que sur l'arrivée d'extra-terrestres (J'en sais quelque chose, je suis un rare vrai extra-terrestre) l'idée de la rencontre touche tout le monde. j'ai tant aimé ce film, je l'ai acheté. Je n'ai pas vu 1941, comédie sur le Vietnam. J'ai vu Raiders of the Lost Ark vers mes 12 ans, aimant très modestement, contrairement à mes amis. E.T. je l'ai toutefois vu en salle, à 10 ans, c'est peut-être aussi le tout premier film que j'ai vu en salle. Cette fois, il bouleverse le monde entier et je suis emporté dans la vague.

Indiana & The Temple of Doom sera aussi vu en salle et c'est peut-être autour de là que je questionne la valeur des suites, en général, péjorativement. Steven y trouve la femme de sa vie qu'il fait crier tout le film. The Color Purple est un film très différent de sa part, mais très intéressant, et je le vois travaillant de nuit dans un club vidéo quelques 10-12 ans plus tard. Empire of the Sun me plait beaucoup car je lis J.G.Ballard et ce film raconte une partie de la jeunesse étrange de l'auteur.  J'ai vu Always mais en suis resté assez froid. Indiana Jones & The Last Crusade était un rendez-vous manqué double pour moi. Je n'en voyais pas la nécessité et la belle Anick n'a pas voulu venir le voir avec moi, en salle, où je me promettais d'essayer de lui voler un potentiel baiser. Hook était pour les enfants. Pas vu, j'avais 17 ans, je visais le monde adulte. Jurrassic Park ne m'a intéressé en rien. Dès le départ. Jamais vu, jamais eu envie. Trop juste pour les yeux. Je suis peu impressionné des yeux de cette manière.

Mais la même année, l'un des 2 meilleurs films à vie (selon moi) de SS, je l'ai vu, revu, acheté. Devoir de mémoire. Et ce film est à une scène d'être tout simplement parfait. (La scène de larmes de Schindler a coûté l'Oscar à Neeson, selon moi). J'ai pas vu la suite de Jurrasic Park, c'était un double désintérêt: une suite et de la poudre aux yeux. J'ai vu Amistad que j'ai trouvé un peu didactique et scolaire. Saving Private Ryan m'a touché de la mauvaise manière.  J'ai méprisé l'armée du début à la fin n'arrivant pas à comprendre la logique de ramener le dernier frère si les 4 autres sont morts au combat. Ne le comprends toujours pas. J'ai attendu un punch là-dessus qui n'est jamais venu, mais cette illogique règle martiale existe pour vrai. On en débattra sur le champs de bataille., un autre tantôt si vous voulez. SS gagne un second Oscar pour sa réalisation, ce qu'il méritait amplement. 

Les 5 films qui ont suivi ne m'ont pas intéressé au point de ne pas tous les voir. Spielberg et ses vues m'avaient perdu. Mais Munich m'a extraordinairement plu. Vu, lu, revu, acheté. Je savais même pas qu'il y avait eu un 4ème Indiana Jones. Ou peut-être l'ai-je su, mais jamais ça ne pouvait m'intéresser. J'ai été voir son Tintin, pour me rappeler mes B.D. d'enfants, mais je n'y ai vu qu'effets spéciaux des années 2010 et jeux vidéos. M'a si ennuyé que pour War Horse, j'ai même pas considéré. J'ai aimé Lincoln parce que j'y voyais un rare Daniel Day-Lewis sobre. J'ai vu Bridge of Spies parce que les frères Coen avaient scénarisé, mais je m'y suis passablement ennuyé. Si bien que ses 4 derniers, je ne m'y suis pas intéressé du tout.   Une comédie musicale ? tu me perds. Un remake, encore pire. 

Mais là, il me promets une partie de sa jeunesse.

Steven, dans son métier, a été un premier de classe. On le reste toujours un peu, à sa manière, toute sa vie. On a une confiance, une assurance, une manière de se sortir de tout. de toujours arriver à se rendre la vie plus facile assez aisément. Et adulte, on touche à la plus haute marche du podium quelques fois, encore. Steven n'a plus rien à prouver depuis longtemps. Et si on l'a suivi comme je l'ai suivi, on le connaît presqu'intimement. 

La bande annonce de The Fabelmans à elle seule m'a donné envie de revenir en salle. Je les ai fréquenté toute ma vie les premiers de classe, je sais les reconnaître. Je crois que Steven nous exposera tout ce qu'on devinait déjà de lui, mais en plus précis. Ce sera un rendez-vous d'initiés. Je les connais biens les premiers de classe. J'en étais. Je les ai beaucoup fréquenté. 

Le fait encore. Le suis quelques rares fois, maintenant, ici et là.

J'ai aussi été cet enfant qui a subi l'épiphanie, au cinéma. 

C'est un film qui fera la genèse de l'homme qui tourne depuis plus de 50 ans. 

 Et qui a toujours les aptitudes du premier de classe.

Je revisterai ses racines et un peu des miennes, aussi. J'irai voir le vieux nerd que j'ai connu en cinéma enrichi.  

Ne nous chercher pas le vendredi 25 novembre prochain. 

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