mardi 13 septembre 2022

La Reine Arc-En-Ciel

Pas eu envie de vous parler d'Elizabeth II, puisqu'on le fera pendant 10 jours sous absolument tous les angles. 

Et je ne suis sujet d'aucun roi et d'aucune reine. L'unique prince de mon entourage a 4 pattes, est un Nebelung bleu, et parfois la nuit, quand ma main pend du lit, et que je sens sa tête pousser dans ma paume, j'accepte de lui gratter les oreilles avant qu'il ne reparte reconquérir la nuit. 

 Je n'ai jamais eu de réel intérêt pour Eli Two, j'en aurai encore moins pour Chucky Three. 

Mais ce n'est pas 100% vrai. J'ai eu, dans la fiction télé, un regard excessivement intéressé et que je revisiterai peut-être, en famille cette fois, sur Netflix. Les 4 premières saisons, je les ai écoutées en solo. 

The Crown. Série créée par Peter Morgan, dramaturge qui avait aussi signé du matériel sur la Reine au théâtre et au cinéma, a vu la télévision présenter sa fiction, inspirée de la famille royale, depuis 2016. La première saison nous parle des années 50. La seconde, des années 60. Claire Foy est l'actrice dans la peau de Lizbeth 2. Dans la troisième nous survolons les années 70 et dans la quatrième, les années 80. Avec l'oscarisée Olivia Colman. Helen Mirren avait aussi gagné l'Oscar remis à la meilleure interprète féminine, en 2007, dans la peau d'Elizabeth II, placées dans le contexte tout juste après le décès de Lady Diana, dans The Queen.


Morgan écrit avec une grande intelligence et une admirable subtilité. Je ne serais pas capable de ne pas m'enthousiasmer en vous recommandant chaudement cette série, dont la saison 5 devrait être disponible, dès novembre. Avec le décès de celle qui orne nos 20 dollars et dont le profile se retrouve sur toutes les faces B de notre monnaie, on a choisi de suspendre le tournage, les 10 jours de deuil prévu dans le protocole, de ce qui restait à tourner pour 2023. 

Que l'on soit en faveur de la monarchie ou non, c'est au plan humain que se dessine cette série, et on retrouve pas mal tout le monde prisonniers de leur univers grotesque. La cinématographie et les performances d'acteurs et d'actrices sont aussi grandioses que la monarchie le souhaiterait. Ils ne sont pas admirables de par leurs titres, pour lesquels ils n'ont rien fait, sinon naître au bon endroit, au bon moment, mais admirables parce qu'excessivement faillibles. Franchement imparfaits. Je ne suis pas du tout en faveur de la monarchie et n'aurait aucunement placé notre drapeau en berne pour saluer son départ vers le ciel. Et après visionnement des 4 premières saisons, suis restés sur cette position. 

Mais j'y étais comme au zoo. Et c'était un zoo formidable. Aussi enchanteur que déplorable. Drôle. Atrocement triste par autres moments. J'ai très hâte de voir comme on traitera Andrew lorsqu'il sera plus adulte. Oseront-on faire un clin d'oeil à ses crimes allégués ? et à 80% confirmables ? On compte se rendre jusqu'au décès de Diana Spencer.  Mais une simple scène avec un Andrew accompagné d'une femme très jeune...enfin...

La première saison a été votée favorable à 88%. La seconde, à 89%. La troisième, à 90%. La 4ème et dernière disponible, à 95%. Selon l'important site Rotten Tomatoes qui fait juger tous les internautes.

La 4ème saison a été critiquée par certains journalistes et par la famille royale comme trop fictive et presqu'anti-monarchique. Le prince Harry, qui s'est dissocié complètement de sa famille, avec son épouse, vivant même, en Amérique du Nord, a dit pour sa part que oui, c'était inspiré de gens et de faits réels, et que les idées et les types d'angoisse à Buckingham Palace, sont bien réelles et donnent une excellente idée de ce qui s'y passe. Que ce qui était représenté était moins diffamatoire que propre à la réalité qu'il a connu (à partir des années 80, quand même...). 

Nos regards deviennent forcément différents quand on réalise le piège monarchique dans lesquels ils sont tous trappés. 

L'écriture, la cinématographie, la musique, le jeu des acteurs, c'est ce qu'il y a de plus admirable dans ce film.

Elizabeth de Windsor était abnégation, dignité, ignorance, humilité, et elle portait, par choix le plus de couleurs possibles. Presque toujours dans le pastel. Voilà pourquoi on l'appelait, la reine arc-en-ciel. 


Ça ne s'invente pas, le jour de sa mort (ou était-ce le lendemain?), non pas un, mais un double arc-en-ciel peuplait le ciel de Londres. (enfin oui, ça s'invente aussi, ça se photoshop...)

C'est quelque chose de la pleurer, mais n'oublions jamais qu'elle était aussi négrière jusqu'à la fin des années 60, qu'elle était à la tête de colonies, qu'elle protège un fils client de Jeffrey Epstein, et que les minorités ne pouvaient pas travailler pour elle et sa famille, puisqu'elles en étaient bannies. 

   Malgré tout ça, on a que des bons mots pour elle. Mais là aussi, il faut à notre tour avoir quelques oeillières...

Il serait grand temps de ranger la monarchie au vestiaire de ce côté-ci des frontières. 

Rien de naturel n'est Québécois, issu de cette royauté. Tout est forcé. 

Et demandez à Lucien, ici, on force pas. 


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