mardi 25 août 2020

Et Si Ça Résistait?

 Le soir du 7 novembre 1876, aux États-Unis, le résultat des élections présidentielles, mettant aux prises le gouverneur démocrate Samuel Tilden et le gouverneur républicain Rutherford B.Hayes, allaient créer le chaos. Alors que le pays en arrivait à son centenaire. Il menaçait de s'écrouler. Une panique économique, trois ans plus tôt avait laissé des millions de citoyens sans emplois, provoqué des grèves, et plongé le pays dans la morosité. L'administration sortante du président républicain Ulysse S.Grant était marquée par les scandales de corruption répétitifs et quelques mois avant les élections, les Sioux avaient vaincus les soldats du gouvernement à Little Bighorn. Hayes, coursant dans la foulée de Grant, était considéré comme une misère. Et la reconstruction semblait promise autour de Tilden. 

Avec la simple insistance sur la corruption républicaine, les démocrates de Tilden se voyaient gagner. Tilden s'était fait une réputation, dans une ancienne vie, de nettoyer les services de chemin de fer de la corruption et tout le monde souhaitait ce même type de ménage au gouvernement. Les résultats en Floride, en Caroline du Sud, en Louisiane étaient ponctués d'intimidation, de fraude, de républicains empêchant la population noire de voter et de compteurs de vote "malhabiles" qui perdaient des ballots de votes. Les démocrates allaient gagner l'élection, et quand ça a semblé se confirmer, les Républicains frauduleux au pouvoir, allaient voler la présidence. Mais la fraude était si évidente, Tilden a dit à ses candidats de la Floride, la Caroline du Sud et la Louisiane de ne pas concéder la victoire. De partout, on savait que les démocrates avaient une légère avance. Mais un habile manipulation des votes a transformé cette avance en légère avance pour les Républicains. Les résultats des votes des trois États ont été envoyés d'une main républicaine qui avait à peu près tout contrôlé. Principalement le compte des votes. 

Mais au moment d'aller en chambre, Hayes et Tilden clamaient tous les deux être le nouveau président. Et à une époque où les fusils étaient encore plus publics que de nos jours, on a passé si près de se tirer dessus à la Maison Blanche que tout le monde s'était caché sous les étages. La Louisiane a été, au final, corrompue avec succès par les Républicains et Hayes est devenu le nouveau président.

Presque 125 ans plus tard, c'était toujours en Floride qu'on allait tricher quand Al Gore allait gagner les élections mais que la Floride, dont la chef de campagne de George W. Bush était responsable du recomptage, n'allait quand même pas verser vers les démocrates dans son recomptage. Même si tout indiquait que la Floride devenait démocrate. Cette fois, on ne menaçait pas par la violence, mais à coups d'avocats, et les obscénités d'avocats, bien que véreuses et viles, se cachent mieux et se fondent mieux en société. 

Gore finirait par concéder la victoire assez vite. Même si tout le monde savait qu'on donnait le gouvernement à des tricheurs.

Le résultat de l'élection prochaine aux États-Unis, le 3 novembre, ressembleront probablement davantage à la réaction plus animale de 1876 qu'à celle plus "civilisée" de 2000. (Bon, des sous-classes de fraudes!)

L'administration Trump annonce déjà des excuses de défaite mais prépare aussi une révolte dormante. On parle déjà de résultats truqués en raison de l'idée de voter par courrier,on accuse les démocrates de voler les élections, sans preuves de rien. Puisque les sondages avantagent de plus en plus les Démocrates. Trump ne passe pas une journée sans critiquer le service des postes. Il a même souligné que les postes n'avaient pas les moyens de fournir pour les élections. DUH! comme si ce n'était pas lui qui pouvait justement les aider! Il prend les gens pour des crétins finis.
Même si il invente 90% de ce qu'il raconte sur le service des postes ou sur la "fraude démocrate" plusieurs finirons par y croire.. On a raconté qu'en cas de défaite, Trump resterait dans la Lincoln Bedroom comme Al Pacino dans la peau de Tony Montana à la fin de Scarface.  Plus vrai encore est le refus, lors de sa victoire comme président, d'un jour accepter que le vote populaire a été gagné par Hillary Clinton. Encore aujourd'hui, il ne le reconnaît pas. Ça c'est quand il gagne. Imaginez si ce loser perd! Que fera-t-il. Que ferons ses soldats de l'ignorance?

Pour légitimiser ses propres craintes sur le vote postal, il a empêché les services de postes d'améliorer leurs services afin que le vote postal soit facile et accessible. Oui le service postal a été lourdement ralenti en raison de la pandémie, mais Trump a tout fait pour que ça reste ainsi, que ce soit même pire, sinon ses propre dires ne fonctionnent plus. 

On parle de problèmes avec les machines à vote, des compteurs de votes déjà identifiés comme incompétents, des organisateurs officiellement corrompus. de l'interférence claire de pays étrangers, la crise de la Covid-19 ajoutée à tout ça, un président qui n'est pas complètement fâché que ça se produise puisque ça corrompt dans le bons sens et que si les rails peuvent être peu fiables, ça fera exister le déraillement.

Il y a eu quelques élections aux États-Unis entre janvier et maintenant. Quelques fois des votes en personne et quelques fois des votes électroniques et par la poste. Les votes en personne ont semblé favoriser les Démocrates. Les votes par la poste et ceux électroniques ont semblé favoriser les Républicains. Les Démocrates disent alors que ce serait aussi plus facile de tricher si on ne voit pas celui ou celle qui vote.

Personne n'est donc content du vote par la poste. Et il ne fait aucun doute que ce sera un vote présidentiel unique et 100% inhabituel. Les démocrates pourraient aussi résister au résultat final. 

Le comité des élections, prétendument neutre, est aux prises avec un cercle très difficile à mettre en boîte. 

Ce sera, le 3, un X très dur à inscrire quelque part, aussi. 

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