jeudi 18 août 2011

Cette Maladie Passagère Qu'est l'adolescence (en odorama)

Mon fils est dans une école de hockey du 418.

Une école qui se targue d'avoir des jeunes qui viennent la fréquenter de partout dans le monde. C'est vrai que c'est bien organisé. On les prend en charge comme des proffessionnels, leur équipement reste dans le vestiaire toute la semaine à leur place assignée et on lave leur stock sale. Comme parents, on les laisse le matin autour de 8h00 et on les reprends en soirée vers 21h30. Leur journée est 100% hockey. Entrainement hors-glace, jeux sur le site universitaire, repas sur place, tests physiques, cours sur les habitudes de vie du sportif, cours sur l'alimentation, cours sur le hockey, films sur le hockey, entrainements sur glace bien sûr(deux fois par jour) et un match en soirée.

Pour réèls passionnés de ce sport. Comme mon fils.

On comprend que des petits culs d'Israël ou de Finlande aient envie de fréquenter cette école. Les premiers, qui ne voient presque jamais de neige, vivent en Amérique une extraordinaire expérience. Les autres viennent apprendre chez les meilleurs au monde le (parfois)merveilleux monde du hockey.

À cet âge (12) le hockey est merveilleux. Pas chez les plus vieux.

Un camp de vacances entièrement hockey. Il adore. C'est sa seconde année (et demie) donc, au camps de hockey. "Et demie" car il y a deux ans, il s'était cassé le poignet. Il avait bien essayé pendant deux jours de faire le camp avec son plâtre mais en vain. On nous avait fait crédit pour l'année suivante (l'an dernier). Il a tant aimé qu'il a demandé à la refaire cette année.

À 12 ans, Monkee, transpire l'adolescence.

Quand son grand-père maternel lui a souligné qu'il avait les cheveux longs, il a répondu comme si ça allait de soi: "Ben c'est sur, je suis un ado, et j'ai des boutons en plus".

Effectivement il commence à faire de l'acné. Il tient ça du côté de l'amoureuse. Il commence aussi à avoir des comportements qui donnent raison à mon dicton qui dit souvent que "L'adolescence c'est une maladie passagère". La mienne l'était. J'étais un ignoble adolescent, arrogant à souhait, à qui, si je m'étais connu à cette époque, j'aurais pêté la gueule. Je n'ai encore rien vu de celle de mon fils qui a un 12 ans tout neuf et pour qui les filles ne sont que des êtres qui aiment se prendre en photos et qui ne veulent jamais jouer aux mêmes jeux que lui (elles disent la même chose de lui sur ce dernier point). Ça changera dès le mois prochain.

Pour moi ça avait changé dès la 5ème année. Sophie "m'aimait" selon Elizabeth. Je n'ai jamais oublié ce moment. Quelqu'un étudiait mes faits et gestes? Quelle drôle d'idée. S'intéresser à moi? Meuh! Mes gestes n'ont plus jamais été les mêmes, il y avait des témoins.

Mais revenons à mon ado, appel aux parents de jeunes ados, est-ce la guerre pour leur faire prendre une douche? Moi j'ai dû imposer des règles dictatoriales autour de la douche. Je prends 1$ dans son portefeuille chaque fois qu'il se plaint où qu'il négocie ou qu'il réagit négativement quand je lui dit "c'est le moment de prendre ta douche". Il préfèrerait manger les selles d'un chameau que de prendre sa douche.

À l'école de hockey, il ne doit pas être le seul dans cette condition (Car il s'agit bien d'une condition maladive).

Quand le directeur de l'école de hockey a fait la présentation (au "tu", toujours bizarre) aux parents et aux joueurs lors du premier jour, j'étais assis entre mon fils et son cousin. Devant moi se trouvait deux autres petits garçons au niveau de mes genoux dans les gradins plus bas. Les 4 petits bonhommes avaient tous joués deux fois au hockey dans la journée et, visiblement, aucun n'avait choisi de prendre sa douche. Mon fils, crevé, me collait comme il n'aura bientôt plus le droit de le faire au secondaire sans courir le risque de devenir la risée de son grade scolaire. Son cousin était plus distant mais moi, propre, j'étais cerné. Coincé dans Nausée City. Ça puait de partout.

De plus, un des petits gars devant moi passait son temps à monter un verre de liqueur à sa gorge. Ce faisant, il plantait ses cheveux (mouillés) sur l'un de mes genoux en se laissant tomber la tête par en arrière. Ça ne semblait pas l'importuner le moins du monde. À force de boire comme ça il a fini par échapper un rot qui a ajouté aux odeurs ambiantes.

C'est dans ce parfait parfum de merde que je trempais et croyez-moi, j'adore mon fils, mais là je voulais mourir. Pour ajouter l'insulte à l'injure quelqu'un a échapper un pet et là je voulais vraiment fuir à toutes jambes.
Mes yeux fuyaient comme pour chercher la sortie de secours quand je suis tombé sur cette maman. Une très jolie maman, rousse, aux airs de Laura Prepon. Mes yeux étaient très ravis, mes narines profondément meurtries, elle semblait seule, elle m'a remarqué la remarquer. Elle a rougi.

À la pause, quand les enfants ont quitté pour le vestiaire, je l'ai approché car elle me dévisageait.

"Ton fils est dans le pee-wee?" lui ai-je demandé.
"Oui c'est la première fois ça parait hein? je vous ai vu me regarder, je dois avoir l'air perdue"
"Avez vous envie de faire des petits bébés avec mwé?"

Bon...
Cette dernière ligne, je l'ai inventée mais elle résumait bien ce que mon cerveau brassait.

L'adolescence ça s'attrape même chez les grands.


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