vendredi 25 février 2011

Parti Politique Cherche Leader

Caqueter: Glousser en parlant de la poule.

Depuis que Claude Legault et Charles Sirois se sont à nouveau pointé le nez pour nous parler du vent il s'en est trouvé plusieurs pour les traiter d'agaces-pissette.

La Coalition Action-Québec (CAQ) a fait une conférence de presse cette semaine. Legault et Sirois ont parlé d'un "manifeste", les mots "nouveau parti politique" n'ont jamais été prononcés mais on a renvoyé tout le monde à l'automne pour la suite des évènements.

Personne n'est con, il s'agit bien de la création d'un nouveau parti politique. C'est comme ce recensement soudain annoncé et ce nouveau chef de campagne électoral chez les Conservateurs au Fédéral. Quelqu'un croit encore qu'on ne se dirigera pas vers des élections d'ici l'automne?

L'impression que cette main tendue me donne depuis le début, c'est que nous avons devant nous les #2 et 3 d'un parti futur. "Les défricheurs", ceux qui creusent ce qui pourrait être à la fois une fondation, à la fois leur propre tombe. Que le vrai leader de ce parti, le Jean Lesage ou le René Lévesque en devenir n'est pas encore là.

Amir? C'est toi Amir?

On a des transfuges du parti Libéral, des transfuges du parti Québécois, l'ADQ parle depuis cette semaine de potentiel d'association, le PQ est secoué, pourquoi? parce que d'autres réfléchissent aussi? ont un lien de parenté avec eux? ils n'aiment pas ce feeling de peut-être, eux aussi, quitter le bateau Marois?

Sain. Les gens pensent.

Legault & Sirois ont quatre visées:

1-L'éducation. Nécessairement une augmentation (par le fait même un revalorisation du métier) des conditions salariales des enseignants. Ce milieu est actuellement en déconfiture, il faut faire quelque chose pour les étudiants qui en sont les premières victimes, pour les parents qu'il est si convenable de blâmer et pour ce creux générationnel qui sévit entre jeunes et moins jeunes dans les corps professoral. Enseigner au secondaire en ce moment est probablement le piège à con le plus pernicieux au Québec (tout près derrière:être infirmière ou aidant dans le milieu de la santé). Il y a certes beaucoup à faire dans un milieu qui n'est pas foutu de mettre des résultats clairs sur des bulletins.

2-La culture. Peut-on être contre la culture? La culture définit ce que nous sommes. Je ne parle pas du domaine des arts nécessairement, je parle de notre identité, de notre langue, de nos manières d'êtres et de se représenter à travers le monde.

3-Croissance de la performance dans les secteurs public, donc un nouveau pacte avec les médecins. S'attaquer à ce mythe (qui est devenu un fait) que les gens de la fonction publique, fonctionnaires et autres, puissent se pogner le beigne? Offrir des méthodes d'évaluation des performances des médecins? ici où on a donné une énorme quantité de mauvais diagnostics du cancer du sein, où on meurt facilement sur la chaise de chirurgie plastique où les urgences sont toujours en surcapacité? Qui peut être contre?

4-Économie. Le nerf de la guerre. L'incontournable.

Qu'y voit-on de mal?
Ce sont des évidences. Vagues et abstraites qui ne proposent rien vraiment de concret en plus. Oui, mais on ne réinventera pas la roue.
J'entendais cette semaine quelqu'un dire "on a besoin d'un remède de cheval pas d'un band-aid!". Les remèdes de cheval nous ont guidé dans les chaos actuels du milieu de l'éducation et du milieu de la santé. Comme un club de hockey ayant perdu depuis trop longtemps revenons aux jeux de bases, c'est-à-dire les 4 points nommés plus haut.
Une bonne sortie de zone, une bonne première passe et on pensera compter des buts.

Ce qui a trouvé écho chez une grande portion silencieuse de la population québécoise c'est que la question de la souveraineté est totalement évacuée. ET ON NE S'EN PORTE PAS PLUS MAL. Legault aurait plus de 35% des votes si des élections avaient lieues demain. Un parti inexistant récolterait plus du tiers des votes au pays-qui-refuse-d'être. Ce ne sont pas tous des votes anti-PQ ou anti-PL, ça pourrait être des votes pro-quelque chose. Des votes qui donnent une chance. À un parti sans leader.

 Amir? je te vois là-bas...Tu viens Amir?

"You want the truth? you can handle the truth" était une réplique célèbre d'un film sur la justice des États-Unis. Drôle d'ironie, c'est aussi ce qu'ont appris les juristes et les procureurs de la couronne cette semaine. Zont demandé la lune. La même que celle qu'avait demandé les enseignants, les médecins et les infirmières. Zont frappé un mur. Une seule question pour ses gens: "à 80 000$ par année comment font-ils pour ne pas arriver?". Il s'agit du double de ce que gagnera l'enseignant, Comment font les enseignants pour "survivre?". "Ces gens-là tiennent le système à bout de bras depuis trop longtemps" a-t-on dit des procureurs. Vous n'avez jamais entendu ses mêmes mots de la bouche des infirmières ou des enseignants?

Tout les bébés têtent le même sein. Certains plus goinfres que d'autres.

The truth c'est aussi que la souveraineté n'est pas réalisable dans un avenir proche. Notre province est hyper endettée qui peine à se payer un super hôpital ou un colisée et on se taperais un pays aux lendemains incertains?

Le triste épouvantail du Saguenay a récolté 53 000$ pour sa chasse aux sorcières. Pour défendre "nos valeurs". Ce ne sont pas des dons qui viennent nécéssairement du Saguenay. C'est du racisme qui vient de partout au Québec. C'est le Québec que vous voulez?

Amir, je sais que c'est toi, montre toi, tends leur la main...

À 8 maison de la mienne sur la rue il y a un drapeau de la République Arabe Islamique.
Ça ne m'imspire pas la haine, ça m'inspire le dialogue.

C'est ce que Legault et Sirois tentent d'installer au Québec, un dialogue.
"On est 6 millions, faudrais se parler" vous vous souvenez?

C'est peut-être du vent que nous a offert le tandem du CAQ cette semaine, mais c'est un vent frais.
Un vent qui pourrait donner des ailes ou les faire se brûler sur le soleil. Mais laissons-le souffler.

Et si Amir ose se pointer sur la coque du navire, le navire pourrait voguer ailleurs que sur les eaux des ceintures fléchées ou sur celles des pourris.

C'est la couleur de l'eau que ses gens cherchent.
Et quelques plongeurs.

Je trouve ça sain.
Ça m'agaçe aux bonnes places.

2 commentaires:

Aimgie a dit...

Un chef qui a le coeur à gauche pour un parti tirant vers la droite? Tu es sûr? La suggestion me semble intéressante mais serait plutôt étonnante.

Y a quelques dictateurs qui se cherchent un poste ces temps-ci! Sans blague, ce nouveau parti moi je n'y crois pas trop mais c'est ma modeste impression.

Un petit propos hors contexte, je voulais te dire combien j'apprécie le choix de tes photos pour étoffer tes propos, tu fais naître un sourire chaque fois et ça, monsieur c'est un travail de chef.

Jones a dit...

Tout le monde est à gauche dans l'opposition. On n'y voit que ce que l'on veut bien voir.

Au pouvoir on a la réalité en pleine bouille. Sans passer complètement du blanc au noir, je crois qu'Amir pourrait patauger dans le gris.

Je crois que, si il rêve d'avoir un réèl impact majeur (et si il s'en sait capable), il devrait réfléchir à tout ça.

(Photos: Ma formation en cinéma n'aura pas été complètement vaine:)