vendredi 1 août 2008

Dégueulasseries

En entrant dans les toilettes du bureau j’ai entendu venant d’une cabine : « DROP ! DROP ! »
Un peu hésitant je me suis demandé si je ne m’imposais dans une conversation entre un homme et sa crotte têtue.

Toutefois convaincu de déranger j’ai choisi de changer d’endroit pour faire ce que j’avais à faire.

Y a pas une loi qui interdit de jaser au téléphone cellulaire sur la canne ?

Retourné à mon bureau J’ai eu tout droit devant moi, quelques centimètres tout juste au–dessus de mon écran d’ordinateur et directement dans mon champ de vision, un employé de bâtiment qui faisait un tapage effroyable en tentant de fixer un problème de climatisation. En fait ce que j’avais plus directement en plein visage c’était sa craque de fesses du haut de son escabeau. Tout l’avant-midi.

Après le diner j’ai rencontré un de mes multiples patrons. Ils se multiplient ceux-là .Semble que je n’ai que ça des patrons moi. On me dit les mots « ton boss » et j’ai 6 ou 7 faces qui me viennent à l’esprit. Le plus lutin mental de ses « boss »tenait à me rencontrer pour des gugusses inutiles justifiant son emploi du temps. C’est pourtant moi qui anime la discussion puisque qu’il semble dépourvu de ligne directrice. Je lui débite les tâches que Popol devra assumer pendant mon absence en vacances la semaine prochaine. Il se retourne soudainement sans avertissement et me montre son dos. Je continue à parler à son dos. Il se retourne tout aussi subitement après avoir fouillé dans son bureau. Il m’apparait avec un fil de soie dentaire dans les dents d’en haut et le voilà qu’il scie ardemment face à moi la bouche grande ouverte….
Devant cet étrange spectacle j’hésite et rigole de timidité.
« Ekchcuze-moi ‘ai ‘u pou’et d’pogné » me dit –il au comble de l’absurdité.
Cet Incompétent me raconte ensuite « sa vision des choses » ce qui est bien souvent un exposé où il s’écoute parler de sa voix charismatique. Il a aussi la fâcheuse tendance à renifler de toutes ses forces quand il a l’impression de marquer un point fort de son monologue. Je suis sorti de son bureau épuisé de cette rencontre informelle et avec une certaine nausée.

M’en allant en vacances la semaine prochaine les réunions se multiplient afin que le déluge n’inonde pas le département comme chaque fois que j’ai quitté mon bureau plus de 48 heures. Dans ce nouveau meeting il y a un employé porcin qui a eu la mauvaise idée d’apporter son tardif diner donnant à la pièce une odeur de bacon inappropriée. Non seulement est-il passablement inutile à la réunion mais n’émane que de lui d’épouvantables bruits de bouche en train de saper comme ces annonces de manger pour chien où le chien mange à même la poche pendant 15 secondes et qui donne envie de frapper dans le mur. A plusieurs reprises je n’entends que son café qui est englouti bruyamment dans sa gorge. Cet homme mange le repas du condamné. Il mange aussi brutalement sans manière que je lui planterais mon poing dans le visage.

En quittant le bureau à bout de nerfs en fin de journée je m’immobilise dans le ponctuel trafic des constructions de la 13. On avance à 10 km/h mais je me console en chantant Elvis Costello à tue-tête. En regardant à mes côtés pour voir si on me voit jouer à American Idol comme un joyeux chien barbet je découvre dans la voiture d’à côté un homme se fouillant dans le nez jusqu’au coude. Ça me coupe complètement l’élan en plein refrain de I Can’t Stand Up For Falling Down.
En passant au compte goutte près des travaux un homme nous dirigeait vers un détour. Baissant ma vitre afin de savoir où ça nous menais tout ça (car il me dirigeait en sens inverse de mes objectifs) j’ai rencontré la pire haleine au monde. Un croisement de goudron, de tabac et de dents pas brossées depuis trois jours.

Arrivé à la maison j’ai ramassé la poubelle que les vidangeurs avaient catapulté chez le troisième voisin à moitié vidée et rependant une partie de son contenu sur les terrains avoisinants (on les prend dans nos plus grande universités nos macaques dans mon coin de vie). J’ai réalisé que j’avais pas vidé la litière la veille. J’ai alors choisi ce moment pour le faire mais mal choisit mon sac pour transvider le stock. Trop petit, trop faible. Il s’est fendu et son contenu s’est déversé sur mes pieds. J’ai ouvert la télé Stephen (W) Harper sur une chaine, Stéphane Laporte à une autre, une jeune fille assassinée viollement, une homme qui décapite à Winnipeg, TVA…J’ai refermé avec l'envie de vomir.


Ma journée avait été assez dégueulasse comme ça.

J’ai pris une bonne douche ça me semblait la chose à faire.

En sortant de la douche j’avais un message sur mon répondeur.

Un message propre et hygiénique.

Un prochain rendez-vous.

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