lundi 18 août 2008

Le Roi Déchu

Avant que Michael Phelps ne réinvente la natation et en devienne son Dieu un autre roi régnait sur ce sport.

Mark Spitz est né dans un bassin d'orgueil. De sa californie natale, son père lui trouve un entraineur non pas pour qu'il s'amuse et ait du plaisir, même pas pour qu'il gagne des compétiitons de natation; pour qu'il batte des records. Olympiques si possible.

Spitz progresse et compte déjà trois records du monde avant les Jeux olympiques de Mexico et cinq titres lors des Jeux Panaméricians de 1967 à Winnipeg. Rempli de l'orgueil familial il annonce très publiquement qu'il fera mieux aux Olympiques de Mexico que celui qui était son entraineur à Santa Clara, là où il s'entraine:Don Schollander. Schollander avait obtenu 4 records Olympiques aux olympiques de Tokyo. Spitz en promet pas moins de 6 pour Mexico en 1968.

Il revient toutefois avec seulement quatres médailles et deux titres olympiques . L'or même pas gagné tout seul(en relais) . Spitz récolte en solo de l'argent sur 100 mètres papillon et du bronze en 100 mètres nage libre. Ces médailles sont quand même remarquables mais Spitz avait mis la barre si haute que ses exploits sont perçus comme une défaite. La honte est si grande, il est tant moqué par la presse, que son club de natation de Santa Clara en Californie le juge comme indésirable et l'expulse. C'est l'Université de l'Indiana qui lui offre un nouveau speedo et une piscine pour le faire travailler.

Le décor discret est parfait pour préparer le retour du lion. L'Indiana n'a pas les réflécteurs de la Californie et Spitz y enchaîne les records tout en restant humble. Il prépare sa revanche olympique en silence. 4 ans loin des feux de la rampe en préparation pour Munich.

1972. Les jeux olympiques de Spitz commencent mal. Il a pris froid et est sous antibiotiques. Malgré ce souci médical, il remporte sa première finale sur 200 mètres papillon en battant le record du monde. Il enchaîne ensuite titres olympique et records du monde. Des douleurs dorsales sèment ensuite le doute, et Mark pense même un temps renoncer au 100 mètres nage libre. Il est non seulement finalement au départ mais remporte sept titres olympiques en signant autant de records du monde, exploit alors unique dans les annales du sport (jusqu'à cette année).

Spitz, décidement pas né pour le triomphe public, ne profitera toutefois qu'une seule nuit de ses exploits. Fou de joie après l'une de ses victoires et voulant remercier l'un de ses principal commandiatires, agite une paire de chaussures au-dessus de sa tête (51ème seconde ici: http://www.youtube.com/watch?v=V59zCvlf42w) ce qui est jugé en 1972 comme de la publicité sauvage et contraire à l'esprit Olympique (ha ha! que les temps ont changés!).

Le CIO n'a pas le temps de donner suite à cette affaire avant que le massacre de Munich ne soit perpétré. Le cauchemar de tout évement à saveur Internationale se produit. 11 sportifs israéliens sont assassinés lors d'une prise d'otages qui tournent mal. Spitz, le Juif sur laquelle toute l'attention est portée durant ses jeux, est alors mis sous la protection du FBI et est rapatrié d'urgence aux États-Unis.

Spitz prend sa retraite à son retour et se retire au sommet de son art comme le roi des Jeux et de son sport. Il tente bien un retour en 1992 à l'âge de 42 ans pour se rendre aux jeux de Barcelone (orgueilleux je vous disais) mais se rend vite compte qu'il fera de lui-même une risée si il se rend au bout de son projet.

Mark Spitz n'aura jamais participé aux championnats du monde, ayant arrêté sa carrière en 1972, la première édition des championnats du monde de natation a eu lieu en 1973.

Il sera toutefois resté le roi de la natation pendant 40 ans.

Avant qu'un dauphin ne viennent effacer les exploits du Grand juif de Munich.



























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