lundi 25 août 2008

Clo


Il y a 20 ans je faisais une rencontre amoureuse qui allait changer ma vie à jamais.

Elle avait l'un des plus beaux visages que je n'avais jamais rencontrés. L'un de ses regards noisette si intelligent que tu veux côtoyer pour longtemps. Elle me paraissait si belle que jamais au plus jamais je ne m'imaginais qu'elle soit "dans la même ligue que moi".

Pendant que ja batifolais avec une autre jeune fille, elle nous appelait en plein party pour s'informer discrètement de l'état de mon couple. Elle rôdait toujours autour de nous et dans le même cercle d'amis. On s'étais obstiné sur la valeur du film Dirty Dancing. Elle disait que c'étais un grand film, je disais que c'étais de la pornographie pour jeunes filles. Elle avait du caractère et ça me plaisait. Quand ma relation avec ma blonde du moment c'est effondrée comme seules les relations adolescentines le font si bien je ne savais toujours pas que ces beaux yeux à elle rayonnaient surtout en ma présence. Ça faisait 9 mois qu'on se côtoyaient "en amis" et ça m'as pris une bonne semaine de célibat absolu avant de réaliser qu'elle me m'ouvrais les portes de son château.

Elle étais ballerine. Elle dansait dans une petite troupe improvisée qui faisait la tournée des écoles primaires sur des heures de cours. Une petite chorégraphie déguisée en citrouille sur une chanson instrumentale de Suzanne Vega. Toujours avec moi écrasé dans les matelas dans le fond du gymnase avec mon walk man dans mon coat de jeans à écouter The Smiths. Question de supporter mon nouvel amour, question de sécher le dernier cours, juste pour imaginer les enfants que nous pourrions avoir ensemble. Si mes enfants avaient ses yeux, son teint, sa vitalité...mais déjà je jouais trois coups trop vite...

J'avais tout plein d'amis chez les nerds et tout autant chez les gens plus populaires. J'avais le meilleur des deux mondes. Et à mon avis la plus belle fille de l'école à mon bras. Je poussais la folie jusqu'à escalader la galerie de sa maison pour aller lui déclarer mon amour par sa fenêtre de chambre tard le soir. Le plus cliché des Roméos. Mais ça lui plaisait.
J'étais des classes dites "enrichies" qui étaient peuplées presqu'exclusivement de filles. Ces cours avaient l'avantage de partager le même groupe dans les cours d'education physique. En pleine totale testostérone, les 5 gars de la classe que nous étions étaient toujours surexcités pour le cours de piscine et restions dans le creux pendant les explications du prof afin de cacher les bosses qui peuplaient nos maillots. Bosses que surveillaient les filles avec attention, sourire en coin. Je m'en moquais éperduement puisque j'avais déjà ma belle. Pas dans la même classe mais dans une autre. Et je ne me doutais pas qu'elle préparais déjà son agenda de son côté.




Comme je suis du type "qui résiste à toute directive" et qu'elle étais du genre "petit boss" le couple étais appellé à s'éteindre. J'aurais dû m'en douter alors que chez elle, Maman et ses deux soeurs faisaient la loi et que papa passait par là en s'il-vous plait. Je m'en amusais mais je ne l'ai jamais vu venir. Un soir où j'avais poussé la connerie jusqu'à voler des fleurs fraiches dans un cimetière pour elle, elle m'a quittée deux heures plus tard. Comme si la tombe sur laquelle j'avais piqué les fleurs annoncait la mort de notre couple. C'étais la première fois qu'on me laissait tomber et non l'inverse. Ou peut-être que non. En tout cas c'étais la première fois que ça m'affectais.


On s'est écris pendant plusieurs années. On s'est revu ici et là par amis interposés. Moi toujours plus fragile en sa présence, moi toujours plus tenté par sa personne. On est redevenu un couple le temps d'une chanson mais j'ai vite compris qu'il fallait que je sois son employé et la deuxième rupture(venant d'elle encore) fût moins difficile.

Son visage est si joli qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait avec ses cheveux. Courts, longs, au carré, à la "Corey Hart", tapés sur la tête, bruns, noirs, blonds, roux, rouges, mauves avec ou sans bandeau, barrettes, cerceaux je sais aujourd'hui que c'est elle qui m'a rendu si amoureux de la créativité et de l 'audace dans les chevelure féminines. elle n'arrivait jamais avec la même coupe de cheveux (ou presque). Une journée je voyais Audrey Hepburn, une autre Edie Sedgwick, une autre Claudia Cardinale.

Si on juge les relations sur la base qu'ils nous ont fait grandir cette relation fût déterminante dans ma vie. Ça m'as pris 4 ans avant de m'y remettre avec sérieux et maturité. Ironiquement l'année où je rencontrais celle qui allait l'éclipser à jamais à tous les niveaux, je quittais la ville de Sherbrooke et elle s'y installait.

Deux fois je l'ai revue dans des rencontres de retrouvailles de finissants. Les deux fois je l'ai trouvée si belle, si scintillante, alccol aidant; j'ai fais un total imbécile de moi-même. Comme pour montrer que je n'étais vraiment pas un parti interressant des fois qu'elle me trouve elle aussi désirable. La première fois en lui racontant qu'un tel serait apparement gai (Et alors? aurait-elle pu me répondre...) et la seconde fois en lui soulignant que j'avais mis au recyclage toutes les lettres qu'on s'étaient échangées.

Dans le misérable on ne fait pas mieux.

Mais elle a toujours une partie de mon coeur en sa possession. Peut-être pour s'essuyer les pieds mais une partie de mon coeur quand-même.

Aujourd'hui c'est son anniversaire.
Bonne fête Clo.
XXX





Aucun commentaire: