jeudi 25 juillet 2024

Totalement Tubulaire

J'ai 52 ans. J'essaie de le dire le plus souvent possible car en vieillissant, on a de moins en moins de raisons de parler de notre âge et quand on me demande mon âge, je finis toujours par hésiter, souvent me tromper. Je dois faire un calcul mental (2024-1972=...) et je sais qu'il y a une partie de moi qui, passé 25-26 ans, peut-être avant, peut-être après, a cessé de vouloir se rappeler de son âge. On a l'âge de notre coeur.

À mon âge, j'ai vu la musique évoluer, j'ai vu les artistes diriger du mieux qu'ils peuvent leurs carrières. Avec parfois la chance de leur côté, le talent souvent aussi. Parfois pas.

Dans les années 80, j'avais entre 8 et 17 ans. Les artistes qui s'y trouvaient ne savaient pas combien de temps leur carrière allaient durer. Peu le savent avec assurance encore de nos jours. Le succès est toujours une recette compliquée ponctuée de plusieurs facteurs et impondérables. En 2024, plusieurs d'entre eux réalisent que leur rythme de vie leur a coûté cher, et que maintenant qu'ils ne sont plus aussi populaires qui l'on peut-être déjà été, ils ont besoin d'argent. 

Mais ils sont aussi passionnés par ce qu'ils font. Souvent, c'est la seule chose qu'ils ont perfectionné avec le temps, et qu'ils savent faire avec un talent relatif. De la musique.

Long préambule pour vous parler du "Festival" Totally Tubular, qui est en fait une tournée regroupant des anciennes stars de la musique des années 80. Une sorte de version du "Retour de Nos Idoles", mais pour la génération X. Voici qui était dans notre secteur mardi dernier dans le même spectacle. 

Eddie Munoz & The Plimsouls: Band de Californie formé en 1978 qui a pris son nom des souliers préférés de Beatles, ils ont tenté de marcher dans leurs pas en lançant deux albums, un en 1981 et un autre en 1983. Ça n'a pas marché comme les Beatles. J'avoue que je ne les connais pas du tout. Leur art ne s'est pas rendu à mes oreilles avec le temps. Peter Case en a été le premier chanteur, le guitariste Eddie Munoz est désormais celui qui ferait cette tâche. 

Tommy Tutone: Jamais entendu parlé non plus. Ils auraient eu un "hit" en 1981, mais encore, j'avais 9 ans en 1981, et le prétendu hit ne s'est jamais rendu à mes oreilles. Le band comprend Tommy Heath, qui chante, joue de la guitare et du clavier, instrument précieux dans les sons des années 80. C'est le Tommy qui donne le ton. 

Modern English: Là, on commence à arriver dans les bands que je connais, et dont j'ai des morceaux sur mon téléphone. Ils étaient comparés à Simple Minds et Duran Duran, deux bands que j'adore. Il n'est donc pas surprenant qu'ils aient au moins un morceau qui soit inscrit dans la durée pour mon plaisir auditif sur mon téléphone. Je les ai toujours confondu avec le band de John Waite, Bad English

Bow Wow Wow: En 1980, le gérant des Sex Pistols convainc 3 membres du groupe d'Adam Ant de partir leur band à eux. On auditionne et on se choisit, dans la controverse, Annabella Lwin, une chanteuse...de 13 ans, trouvée comme employée d'une buanderie. Qu'on dénude sans scrupules. On lui colle donc un adulte aussi comme co-chanteur, mais il ne dure pas. Il s'appelle George Alan O'Dowd. Il quittera assez vite pour former son propre band. Culture Club. Se présentant maintenant sous le nom de Boy George. J'ai au moins une chanson de Bow Wow Wow sur mon téléphone. Lwin & l'ancien bassiste d'Adam Ant sont toujours du groupe.

Thomas Dolby: Musicien Anglais, producteur, auteur-compositeur-interprète, entrepreneur et enseignant, il a son empreinte partout dans les années 80 où il a été derrière les succès personnels, mais aussi ceux de Foreigner, Thompson Twins, Def Leppard, Joni Mitchell, Belinda Carlisle et bien d'autres comme des trames sonores. Grand expert du synthé et gourou de la production sonore. Thomas Morgan Robertson n'a pas choisi son nom d'artiste innocemment. C'est un bidouilleur technique.

Wang Chung: À londres, en 1977, le guitariste Nick Feldman pose une annonce pour se partir un band. Jack Huies, guitariste aussi et chanteur, ainsi que Bud Merrick à la base et Paul Hammond à la batterie, répondent à l'annonce et "cloche jaune" en chinois nait. Il sévissent sur disque entre 1982 et 2019. Mais se considèrent duo (Feldman & Huies) puisque les autres rotationnent année après année. Entre 1983 et 1987, ils connaissent le plus de succès. Pour un film au scénario assez surprenant, et pour un album de 1987 qui offrira un single qui, en 1993, se fera parodier par la radio de Québec, l'année où les Nordiques auraient dû la Coupe Stanley.  J'ai 3 chansons de Wang Chung sur mon téléphone. 

Thompsons Twins: En 1987, j'avais 15 ans. Je travaillais fort pour devenir un jour, un joueur de la LNH. Les blessures (et mon intérêt pour les filles) ont eu raison de ma trajectoire. Mon père, qui avait comme bon ami le patron de l'aréna de Ste-Foy, s'était arrangé avec lui pour que le matin, entre 6 et 7, j'ai accès à une des 2 patinoires de l'aréna, pour y patiner et pratiquer tout seul ce qui me tente. Un matin, un vendredi surement, j'ai deux spectateurs inattendus qui me regardent près de la bande. Ils sont assez petits de taille pour des adultes. Il me semble les connaitre. Lui a les cheveux rouges et les mains dans ses poches et mâche une gomme. Elle est blonde platine et bouge davantage, comme impressionnée par le patineur que je suis qui en mets alors un peu plus pour les impressionner. CHRIST ! C'est Allanah Curie et Tom Bailey des Thompson Twins !!! On a pas de téléphones alors, j'ai dû me contenter de les faire signer sur un bout de papier. Mais j'étais content d'être en compagnie du band de Hold Me Now. J'ai 8 de leurs chansons sur mon téléphone. Ils étaient majeurs entre 1983 et 1987. Enfin peut-être pas tant, car ils donnaient un spectacle en soirée...au centre de L'anneau de glace Gaetan-Boucher...

Men Without Hats: J'ai une liste de lecture de 1h16 du groupe d'Ivan Doroschuck et sa voix de baryton. Bon, 10 chansons, les 10 autres sont de The Box (10 autres). Ça s'appelle Hats Without Boxes. Le frère d'Ivan est aussi des deux premiers albums. À la guitare et à la voix. Le premier gros hit de ce groupe de Montréal fait le tour du monde et reste un point marquant des années 80. J'ai particulièrement aimé leur effort de 1987, année qui est tout à fait à l'honneur dans ce pot pourri des années 80 sur scène.

Je ne sais trop ce que ça avait l'air, je n'y suis pas allé finalement. Mais j'en avais envie. Par curiosité

Et pour retrouver le coeur de mes 15 ans alors que j'adulte dur ces temps-ci. 

Aucun commentaire: