Je l'ai surconsommé, le fait toujours, l'ai étudié, en fût diplômé, y ai travaillé, en fût récompensé et en suis sorti. Mais le cinéma n'est jamais sorti de moi.
Je parles d'un film presque toujours tiré de ma collection personnelle de dvd/Blu-Ray, qui est toujours un film que j'ai aimé pour son audace, son originalité, son histoire, ses interprètes, sa réalisation, sa cinématographie, sa musique, bref, je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas mal tous les choix.Je vous parles de mon cinéma à moi.
STOP MAKING SENSE de Jonathan Demme.
En 1983, la formation New Yorkaise Talking Heads explore différemment. David Byrne a un album avec Brian Eno depuis deux ans. Tina & Chris, couple au civil, sont aussi membres de la formation Tom Tom Club qu'ils ont fondé avec les soeurs de Tina, Lina, Laura et leur frère Loric, ainsi que le guitariste Adrian Belew. Ils ont aussi un premier album depuis 1981. Fin 1983, on a le goût de relancer quelque chose ensemble.
Leur gérant Gary Kurfirst produira indépendamment un film concert du band et choisit Jonathan Demme, réalisateur qui n'a que 6 films à son actif et qui est encore loin de The Silence of The Lambs ou Philadelphia. On lui fait absolument confiance. Et on aura raison. On tourne 4 spectacles en décembre 1983, au Hollywood's Pantages Theater, pendant la promotion de leur 5ème album, Speaking in Tongues. David Byrne entre seul sur scène et nous montre un radio cassette duquel il prétend vouloir faire jouer Psycho Killer. Mais le son viendra de derrière dans le noir. Un bruit de coup de feu se fait entendre et Byrne (divulgâchis chez Godard dans l'hyperlien et la suite du paragraphe)feint de mourir à la Jean-Paul Belmondo à la fin d'À Bout de Souffle. Il parait étonné d'un violence inattendue.Pour chaque nouvelle chanson apparaîtra un nouveau membre des Talkings Heads, D'abord Tina pour Heaven, avec Lynn Marbry aux harmonies vocales aussi, puis Chris pour Thank You For Sending Me An Angel, et finalement Jerry Harrison se joint à eux pour Found a Job. On construit le reste de l'équipée tranquillement jusqu'à jouer tout le monde ensemble Burning Down The House. Certaines versions du film font jouer deux chansons avant celle-ci. 2 chansons du projet de danse The Catherine Wheel, que David Byrne a signé, sont aussi jouées.
Quand Byrne quitte la scène pour un changement de costume, Tina enchaîne avec du Tom Tom Club. Byrne réapparait avec son absurde costume démesurément trop grand pour lui, une trouvaille vestimentaire qui trouve écho jusqu'à nos jours. Byrne voulait représenter sa tête de la plus petite taille possible (5 ans avant Beetlejuice) et le seul moyen qu'il a trouvé qui ne soit un extravagant effet spécial, a été de grossir ses vêtements le plus possible. C'est resté magique mentalement. Perfect pyschological fit diront les critiques. D'une manière assez originale, mais pour des raisons pratiques aussi, on ne sent aucunement la foule. On ne la voit qu'un peu pendant la dernière chanson. Demme n'a pas voulu filmer trop la foule car ça demandait un tout nouvel éclairage, la foule était consciente des caméras et soudainement affectée sur soi-même, ne vibrant pas de la même manière. Le groupe se nourrit de ce que leur offre le public sur place. Quand Demme leur demande de jouer devant personne pour des "retouches" en fin de tournage, les performances sont si mauvaises rien ne sera utilisable.On présente 16 chansons, mais surtout un inoubliable costume d'hommes d'affaires démesurément grand et un band tout aussi inoubliable, ensemble. Certaines versions présentent 3 chansons de plus, 19 chansons.
Le band se sépare officiellement en 1991.
Le film fête ses 40 ans cette année.
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