lundi 15 juillet 2024

Le Jour Où Trump est (peut-être) Redevenu Président

C'était samedi, à Butler, en Pennsylvanie.

Où étions nous samedi ? À Québec, au Festival d'Été. De jour, au moment des faits, nous avions visité le nouvel appartement de la conjointe du beau-père. Nous étions contents pour elle, mais en même temps inquiets. Elle montre d'important signes d'Alzheimer. Répète de nombreuses conversations aux 45 minutes, mots pour mots. Rappelle pour qu'on lui mentionne son rendez-vous, une heure avant le rendez-vous. Puis quand on l'appelle, confirme qu'elle l'avait oublié. Ne trouve pas une manière de se rappeler de sa nouvelle adresse. Affirme des choses qu'il faille contredire tout de suite.

"L'air climatisé était déjà ici quand vous avez emménagé ?"

"OUI!"

"Non, intervient le beau-père, c'est nous qui l'avons fait installer"

"Avez vous la lampe du plafond pour la cuisine ?"

"NON!"

"Oui, intervient le beau-père, tu l'as payée, elle est dans sa boite dans la chambre". Il va la chercher, l'apporte. Nous la montre.

Et ainsi de suite. Il faut la surveiller de près. Déjà qu'il faille lui parler de très près, et pas dans des endroits bruyants, elle est sourde à 85%. (et le beau-père, à 30%, c'est dire les difficultés de communications). 

Cette dame dont nous avons visité l'appartement n'est plus complètement autonome. À l'aube de ses 80 ans.

Cette dame, c'est aussi Joe Biden. Qui, avant samedi, avait une présence publique sur laquelle il comptait beaucoup pour montrer qu'il était encore l'homme de toutes les situations.  Il s'est encore noyé. En présentant très très très difficilement le président Zelensky, il l'a présenté comme le président Putin, Peu de temps après, il parlait de sa vice-présidente à lui, Kamala Harris en la nommant comme la vice-présidente... de Donald Trump. Rarement pouvait-on voir une personne âgée avec un poste d'envergure décisionnel, aussi égarée en direct. Sa noyade était cruelle. Déjà, toute personne saine ne pouvait pas dire: "Voilà mon homme ! j'ai confiance en lui !". Ce n'est pas de l'âgisme, c'est de l'ordre mental, qui déraille. Sur quoi, son adversaire politique, DJ Trump, ne se qualifie aucunement d'emblée.

Mais 2 jours plus tard, un illuminé tente d'assassiner le candidat Trump. Ne l'atteignant qu'à l'oreille. Et l'acteur, savant toujours comment faire un bon clip, de soulever le point, et d'irresponsablement (encore) crier les très dangereux mots "FIGHT! FIGHT! FIGHT! FIGHT!". 

Combattre qui ? quoi? la maladie mentale ? les armes à feu ?Il a pointé un coupable. Un groupe coupable. Comme toujours, de manière erronée.  Le tireur a été identifié comme un républicain qui avait sa carte de membre.

Il pointait la gauche, les "antifa", les Démocrates qu'on appelle, pensant les insulter, les Liberals. Ce ne fût pas très long, sur les infâmes réseaux sociaux que le mot "antifa" a été lié au tireur, tué sur place, mais non pas sans avoir fait une victime innocente de 50 ans. Il faut s'inquiéter de l'idée qu'être contre le fascisme soit le pire des défauts. Si le tireur réussit son coup, c'est une guerre civile qui commence le soir même et tout le monde tire sur tout le monde au moindre doute. Tu es de la gauche ? prends-ça à ton tour ! tu es pro-Trump ? Prends-ça à ton tour ! En ratant son coup comme il l'a fait, il n'est pas interdit de croire qu'on se tirera à la Kyle Rittenhouse à la moindre esclandre et comme argument final d'une discorde quand même. Trump a fait appel à tous les Rittenhouse des États-Unis. Ne vous inquiétez pas, ils/elles seront innocenté(e)s par la Crook Suprême des États-Unis. (sic) 

Trump sort horriblement, et je pèse mes mots, gagnant de ce qui s'est passé samedi. Il passe à l'histoire parmi les candidats survivants d'une tentative de meurtre. Comme une victime de l'autre clan. Comme un indestructible aussi pour son culte. 

Entre une personne âgée fantastiquement égarée en public, et un homme qui brandit le poing promettant résistance face aux épreuves, la très grande majorité penchera une certaine vigueur post- 11septembrienne. 

Donald J. Trump est redevenu président, samedi dernier. En 2025. À moins de nouveaux grands coups d'éclats.

Ce qui est presque promis puisqu'il a promis et suggéré batailles aux gens qui sont derrière lui et le soutienne et protège. 

Inutile de dire que la garde rapprochée de tous les politiciens d'Amérique (et d'ailleurs) a repensé stratégies de vigilance. Trump a toutes les raisons de rester caché assez longuement. De même prendre de longues vacances. Le temps que le mythe gonfle. 

Et Joe, qui confirme de présences en présences qu'il est dans un état confus...

Nous sommes toujours très près d'un point de bascule. 

Depuis la pandémie, depuis Trump, les fragilités de toutes sortes sont partout et dures à vivre. 

Biden a bien dit que personne ne lui disait qu'il allait perdre, alors il ne se retirera pas.

Il est temps qu'on lui dise maintenant. 

Depuis samedi, à moins que Kamala ou quelqu'un d'autre ne le remplace d'ici 2025.

Il va perdre. 

Un seul des deux candidats a exigé plus de violence. L'autre a plutôt indiqué qu'en politique, il n'y a pas de place pour la violence contre personne et contraire à tout ce que nous sommes. 

Cette fois, il n'était pas égaré. Quelqu'un l'a entendu ? Quelqu'un entendra l'autre. J'en ai bien peur. 

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