jeudi 27 octobre 2016

Le Parti Républicain (Partie 2: Perdre les Noirs, Gagner le Sud, GGG )

Quand Woodrow Wilson patrouille la Première Grande Guerre, ça ne plait pas beaucoup au Gran Ol' Party qui aurait préféré avoir un Président Républicain à bord, prendre toute la gloire Étatsunienne.

Ce qui plait encore moins c'est que Wilson y va de nombreuses réformes dites progressives qui, pour la plupart, accordent plus de pouvoir au gouvernement. Ceci rend les Républicains encore plus conservateurs.

Le premier vote impliquant des femmes, les élections de 1920, ramène les Républicains au pouvoir. Et ce, jusqu'en 1933. Les Républicains deviennent spécialistes des gens d'affaires. La prospérité des entreprises se développaient à leur goût et était bonne pour les États-Unis. L'idéologie tenait la route jusqu'en 1929 où le Krach ouvre la voie à la Grande Dépression. Les Républicains solidifient leur mentalité des trois "G". Pro-God, pro-Guns, anti-Gays. Tous reliés, dans leur drôle de mentalité.

Herbert Hoover n'arrive pas à faire redresser l'économie aux États-Unis et on donne aux Démocrates de Franklyn D. Roosevelt la 32ème Présidence. FDR, pour contrer la Grande Dépression ira de nombreuses mesures voulant relancer l'économie dont le New Deal qui fonctionne moyennement une première fois, avec des interventions gouvernementales qui ne plaisent jamais aux Républicains, puis on en fait une seconde mouture, avec des lois de protection syndicales et des programmes d'aides agricoles et pour travailleurs autonomes (appelés alors ittinérants).

Au Congrès, la majorité est Républicaine et on bloque à peu près tout. La cour suprême invalide plusieurs des points du New Deal. Le déficit national se creuse. Les Démocrates du Sud trouvent soudainement que leurs idées se rapprochent de celles des Républicains. La Seconde Grande Guerre sera opérée sous la main des Démocrates (encore). FDR décède en cours de mandat d'une hémorragie cérébrale, avant même que la guerre ne se termine. Harry Truman signera la paix et, bénéficiant de l'optimisme de la victoire de la guerre, sera Président jusqu'en 1953.

FDR et Truman étaient démocrates. Mais cette guerre gagnée, le fût pensé et coordonné (le débarquement de Normandie du moins) par le général Dwight Eisenhower qui lui, est tout à fait Républicain.

Le Sud déteste le new deal démocrate. Et peu à peu. se républicanise. La population noire a été loyale au Parti Républicain depuis ses débuts car ce sont eux qui les ont libérés de leurs chaines, toutefois, avec la Grande Dépression, on se rend compte que la situation des noirs n'est pas tellement prise en compte. On sauve les blancs d'abord. Même si c'est Eisenhower, Président de 1953 à 1961, qui envoie des militaires en Arkansas afin de s'assurer que les écoles de l'endroit sont bien non-ségrégationistes, il devient nettement plus facile pour la communauté noire de s'identifier aux Démocrates qui promettent de l'aide sociale et de la lutte en faveur de leurs droits civils. C'est le Démocrate Lyndon B. Johnson qui prendra tout le crédit et qui fera passer la loi sur les droits civils accordant une totale égalité aux noirs des États-Unis, en 1964.

Les Républicains vont de "perdre le vote de la communauté noire" à "perdre le vote de la communauté noire spectaculairement". 80% de ceux-ci supportent maintenant les Démocrates.

Le Sud, anciennement extrêmement esclavagiste, garde de vieux réflexes et devant ces droits accordés à leurs anciens esclaves, se cambre. Le Sud devient principalement Républicain. Dans les sociétés américaines du Nord, on commence à parler d'avortement. Il s'agit d'une idée en totale affront avec la religion. Les Républicains ont toujours été et restent encore extrêmement pieux. Le conservatisme Républicain se cimente. Les Républicains font nettement plus confiance aux syndicats de travailleurs qu'au gouvernement.

Leurs valeurs sont extrêmement favorables au développement des affaires, au protectionnisme, au patriotisme, et sur l'échiquier politique, ils se placent plutôt à droite. Conservateurs, ils sont traditionnels au possible et extrêmement redevables à ce Dieu fictif.

Dans les années 60, la génération des baby-boomers bouleverse l'ordre des choses.
Ils sont nombreux comme jamais une génération ne le sera à nouveau et des dogmes sont fragilisés.

La religion en est la première victime. Mais plus on tourne le dos à Dieu, plus les Républicains font le contraire. Tout le mouvement hippie est soit apolitique, soit Démocrate. Les Républicains se durcissent.

Richard Nixon, en 1968, profite de la réserve sur les modes de vies des mouvements hippies. Le choc post-traumatique collectif de la bande à Charles Manson, qui fait son massacre en 1969, semble confirmer que le peuple, moralement, a vu juste face en faisant de Nixon son 37ème Président. Le premier mandat offrira une ouverture sans précédent avec la Chine. Nixon veut aussi mettre un terme à la guerre du Vietnam qui tue 300 soldats par semaine et qui reste largement impopulaire et s'assure que les gouvernements socialistes étrangers, surtout en Amérique du Sud, sont renversés. Nixon remporte un second mandant en 1972, contre George McGovern, qui manque de souffle.
Pendant qu'un embargo est placé sur le pétrole arabe, en 1973, des rumeurs sur des espions font surface. Le scandale du Watergate fera lourde tache sur sa présidence. Il ne s'en remettra jamais. Il met fin à la Guerre du Vietnam afin de détourner l'attention de ce qui finira par l'étouffer. Il est menacé de destitution et forcé de quitter ses fonctions quand on confirme qu'il a bien enregistrer clandestinement des opposants, supervisé des équipes de voleurs de documents, accepté des cadeaux inappropriés, bref qu'il est corrompu. Tricky Dicky sera le seul Président à se retirer dans un tel déshonneur. Gerald Ford termine les deux dernières années de son mandat et est assez intelligent pour s'adjoindre Nelson Rockefeller comme co-listier, hommes d'affaires qui a l'admiration de la population. Ford sera Président de 1974 à 1977. En pardonnant Nixon, il s'aliène la population et les Démocrates reviendront au pouvoir dès 1977.

Mais on juge Jimmy Carter mou dans les relations tendus avec les Moyen-Orient et durant la crise du pétrole. Après un seul mandat, on élit celui qui resolidifiera les valeurs et l'image des Républicains; Ronald Reagan.

(suite et fin demain)




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