La plate-forme pétrolière louée par la compagnie pétrolière BP était semi-submersible et avait 9 ans d'existence. Elle pouvait forer jusqu'à 3000 pieds sous les eaux. Elle était conçue (en Corée) pour explorer les sols marins afin d'y dénicher du pétrole. Une fois le pétrole trouvé. un autre type de plate-forme allait prendre le relais afin d'extraire ce pétrole.
BP en était l'opérateur principal, possédant 65 % de la plate-forme, Anadarko Petroleum Corporation: 25% et Moex Offshore 2007: 10%. L'équipe de travail sur la plate-forme était composée de quelques 130 travailleurs.
En avril 2010, vers 9h45 du matin, du gaz au méthane remonte à même les tubes prolongateurs pour atteindre les appareils et les installations de forages. Après 9 ans de vie, on avait signalé que des inspections de sécurité devaient être faites de manière urgente, mais à des oreilles sourdes.
Une explosion majeure suivi de plusieurs foyers d'incendie s'en suivent. La première explosion est sous-marine donc, personne ne comprend tout de suite. De plus, le système d'alarme est bien en marche, mais le système de détection de sécurité automatique , censé prévenir toute fuite après un accident sur la plateforme, lui, ne s'enclenche pas. Les explosions suivantes ne laissent aucun doute.
Des 126 employés sur la plate-forme alors, 17 sont blessés et 11 manquent à l'appel. On récupère beaucoup de gens à la mer dans le Golfe du Mexique. 94 seront sauvés par bateau moteur ou par hélicoptère.
Trois fuites importantes sont en cours dans le Golfe, le feu fait rage, même dans l'eau dans laquelle plonge les travailleurs, et presqu'aussitôt qu'on comprend qu'il y a problème, BP envoie des robots marins afin de colmater les fuites. Une seule est colmatée, la plus petite, et ce, 16 jours plus tard.
Le 22 avril au matin, la plateforme coule.
Après 3 jours de recherche, on détermine que les 11 disparus le resteront pour vrai et à jamais.
On estime la coulée de pétrole dans le golfe à 1000 barils par jour au tout début. puis à 5000, avant de réaliser que ce serait davantage 70 000 barils de pétrole par jour qui se déverserait dans le Golfe.
8 jours après l'explosion marine, une nappe de 3000 kilomètres se dessine jusqu'au Mississippi et l'Alabama. Le courant marin entraîne la pollution jusqu'en Louisiane en longeant la Floride. Un mois après l'incident, les plages de Key West sont affectées. Certains des nuages ont été détectés jusqu'à 600 mètres de profondeur. En juin, la nappe de pétrole est aussi large que la superficie du pays de la Sardaigne en entier (24 000 km). Soit entre 72 et 113 millions de litres de pétrole brut. Des boulettes de pétrole seront aussi observées jusqu'au Texas.
Seulement le 15 juillet réussit-on à bloquer toutes les fuites, après voir fermé les valves du nouvel entonnoir placé sur les restes du puits endommagé.
En 87 jours entre 2 et 4 millions de barils de pétrole se déversent en mer. 26% serait toujours à l'état de pétrole brut depuis 2011, 17% aurait été récupéré à la tête du puits, 16% ce serait dilué naturellement, 3% aurait été récupéré par des bateaux-écrémeurs. 5% aurait été brûlé, 25% se serait évaporé et 8% aurait été dilué chimiquement. Mais on se s'entend pas sur ces chiffres. Ça semble trop optimiste. Ce que l'on sait, c'est qu'il s'agit de la pire catastrophe pétrolière en mer de la planète terre.
1,84 millions de gallons de dispersant est envoyé en mer afin de désintoxiquer le désintoxicable. La toxicité contaminant les espèces marines n'est toujours pas vérifiable à ce jour, mais est certaine.
On blâmera BP et le contracteur Halliburton, pour la mauvaise supervision de la sécurité et pour la qualité du ciment, respectivement. Ils écoperont d'amendes (4,525 milliards) et jusqu'à ce jour, le terrible accident meurtrier aura coûté près de 45 millions à BP.
En juillet 2015, BP a accepté de verser 18,7 milliards de dollars afin de mettre cette histoire derrière eux.
Cette histoire refait surface en salle de cinéma depuis hier dans une version cinématographique des événements menant à la catastrophe et ce qui a suivi.
Peter Berg en assure la réalisation, Mark Wahlberg, Kurt Russell, sa fille, Gina Rodriguez et John Malkovich figurent au générique.
On les présente comme des héros, mais survivre à tout ça n'a rien à voir avec l'héroïsme.
L'héroïsme implique des choix. Ces gens n'ont jamais choisi le drame qui les as frappé.
Mais le film a tout à voir avec la survie face à l'incompétence fatale.
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