dimanche 7 septembre 2014

Marcia & Sonia

"We lost because American justice is distorted by race...corrupted by celebrity"

C'est Marcia Clark qui a dit ceci, il y aura 20 ans, l'an prochain.

Qui était Marcia Clark? La procureure qui a réussi l'impossible, soit perdre une cause où tout le monde connaissait le coupable, le savait coupable, sauf 12 jurés.

C'était un peu comme si les Canadiens de Montréal de 1977 avaient perdu un match contre une équipe Midget AAA. Sans tricher ou laisser de chance.

Marcia Clark avait acquis une certaine notoriété en Californie quand elle avait été la procureure en chef dans la cause de l'assassinat crapuleux de l'actrice Rebecca Shaeffer.

Elle allait aussi être la procureure générale contre O.J. Simpson dans la célèbre cause qui allait contre toute attente l'innocenter.

Les erreurs de Clark ont été multiples. Le cas des meurtres de Nicole Brown et Ronald Goldman n'a jamais été gagné par Johnnie Cochrane, Shapiro, papa Kardashian et compagnie. Il a été PERDU par Marcia Clark et son équipe.

"Je pouvais déterminer si un accusé était coupable d'instinct simplement à le regarder"

Peut-être a-t-elle trop compté là-dessus. Marcia Clark s'est justifiée en disant que dès le choix du jury, les dés étaient pipés...N'est-ce pas un peu comme si un psychothérapeute se plaignait que son patient ne voulait pas se soigner avant même de lui parler sérieusement une première fois? Même si c'était vrai, entrer dans la psyché des jury, les faire cheminer dans votre propre sentier mental, les diriger là où vous le voulez, n'est-ce pas l'ABC du métier d'avocat?

Marcia Clark s'est appuyée sur le fait que l'évidence aurait dû parler d'elle-même. Et cette évidence était sans équivoque. O.J. avait bien été sur place près des cadavres, le soir  maudit. Le gant qui ne lui faisait plus, 12 mois et 11 jours plus tard, était en cuir, il avait bien entendu flétri (le cuir flétrit) avec le temps. Le racisme du policier Mark Fuhrman était bien réel mais ne devait en aucun cas occuper tout l'espace et tenter de coincer un noir comme O.J., avec la montagne de preuves physiques, scientifiques et morales, montées contre lui, aurait demande l'apport de tant de complices qu'il était impossible que ce soit un coup monté contre l'ancien joueur de football. De plus, quelqu'un se serait très certainement ouvert la trappe si il y a avait eu complot contre O.J.

Marcia Clark a réussi en 1995 à NE PAS FAIRE VOIR l'éléphant dans la pièce aux 12 jurés cet automne là.

Elle a cru que la simple évidence physique allait condamner O.J.
"Blood will tell the truth" disait-elle.

Le sang ne parle jamais, oubliait-elle.
Les gens le font,

Quand Mark Fuhrman est allé témoigner, faisant chavirer les projecteurs, le procès plongeait vers la défaite.

On a jamais cherché d'autres coupables pour les meurtres terribles de Nicole Brown et Ronald Goldman.

On l'avait trouvé le coupable. On l'a échappé. Il s,est fait coincer pour d'autre conneries.
Mais pour la plus grosse, il a été blanchi (sans jeu de mots raciste).

Marcia Clark a été le symbole d'un échec. Son mariage n'y a pas survécu. Sa carrière aussi. Elle a été par la suite moins plaideuse que commentatrice invitée dans les différentes sphères médiatiques. Sur des cas de loi bien entendu (Trayvon Martin & George Michael Zimmerman entre autre...un autre échec lamentable du système de justice des États-Unis).

Elle a même fait des tournées, donnant des conférences (sur les grands échecs publics?).

Si vous lui voyez le visage de nos jours, vous remarquerez que celui-ci est moins construit de peau que de matière synthétique.

Elle est triste à voir et à se remémorer.

Sonia Lebel n'en est pas là encore.

Mais Tony Acurso et ses amis* dorment plutôt bien depuis une semaine...

*:
"Tony who?"
-Mick Jagger

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