lundi 1 septembre 2014

Machine Usée

"What doesn't kill ya, what doesn't break. This life it seems, to bring you to your knees, you try you bleed, then finally you breathe."
                          -J.Bugg

Mon rythme de vie est parfaitement débile.

Travaillant de nuit, je n'arrive plus à opérer de jour dans le choses les plus simples.

Tenez, je devais aller magasiner des semences, non même pas magasiner, seulement m'informer afin de savoir si des semences à gazon à cette période de l'année étaient 1) disponibles en magasin 2) efficaces à ce moment de la saison annuelle. Ou si il fallait mieux attendre à l'an prochain.

Simple.

Et pourtant, je n'ai pas réussi à le faire pendant 6 jours. J'ai remis chaque fois. De plus, quand je ne me couche pas tout de suite, le temps devient une variable trichée. J'ai parfois l'impression qu'on tarde à me répondre par courriel car ça fait longtemps que je crois avoir envoyé mon courriel il y a longtemps, mais en temps réel, ça ne fait que 32 heures! Parmi lesquelles, facilement 8 à 10 où les gens normaux dorment.

Mais voilà, je ne suis pas normal.

Quand un patron à l'entrepôt, un grossier personnage, est venu me faire des recommandations sur ma manière de travailler, je l'ai trouvé si vulgaire dans sa manière de s'y prendre avec moi que spontanément, entre autre parce qu'il me retardait gravement dans ce que je faisais, je lui ai chantonné:
"Ah! Ah! Christ de Calisse! ôte ta graine de mon sandwich!"

(...)

Bon.

J'avais assurément les deux sacres en tête parce que je déteste me faire dire quoi faire et que quand je fait de l'inutile, comme piler des caisses de whisky les unes sur les autres dans la nuit, me faire dire comment faire de l'inutile par quelqu'un qui n'a pas son secondaire 5 et la maturité mentale d'un ado de 15 ans, ben ça sort l'ado de 15 ans en moi, aussi.

Mais "ôte ta graine de mon sandwich"...j'avais plus de difficulté à l'expliquer. Le visage du patron est resté en suspension, dans l'expectative d'une explication. Que je n'ai pas donnée. Il m'a tout de même donné congé pour la journée (nuit). Pour mauvaise attitude et insubordination et à mis une note au dossier. (Ce qui ne m'inquiète pas, j'ai toujours eu dans les 90% dans mes notes.)

Je tente de m'extirper de mon boulot de nuit à l'entrepôt. Mais je suis comme le hamster tournant dans la roue. Je ne vois pas le bout. Je suis en mode "machine". Je m'écoeure.

J'ai donc essayé de respirer.
D'être en communion avec tout mon être et la nature et tout.
Comme un yogi.
Assis en indien et tout et tout.
Méditer comme David Lynch.
Sans suivre les conseils de personne bien entendu.
Suivant mon instinct.

Même la chatte m'a trouvé étrange et m'a miaulé son désarroi avant de faire la poule avec ses yeux de hibou à me regarder.
Méditer.

Mais comme je n'avais jamais vraiment fait ça, tout ce que j'ai réussi à faire c'est de prendre de grandes inspirations, d'aussi grandes expirations, oui, de me sentir extrêmement détendu, si détendu que j'ai échappé un puissant pet putréfactoire qui a fait déguerpir le chat comme si elle avait soudainement aperçu une souris.

J'ai eu envie de dormir et j'ai dormi. Assis. Et détendu. Je me suis réveillé quand ma fille est rentrée de l'école.

"Papa? tu fais quoi?"
"Je...je fais des exercices"

Quand l'amoureuse est revenue du travail, ce fût moins simple.

"As tu été t'informer pour les semences?"
"er...je DEVAIS dormir, j'étais crevé"
"Tu as dormi?"
"Oui..."
(NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT j'ai écouté True Detective Episode 1 en plus de méditer)

"Alors qu'est-ce qui t'empêche de t'y être rendu, une fois réveillé?"
"je...je t'avais préparé à souper..."

Elle regarde partout. Pas de souper.
"Je voulais te préparer à souper, j'y vais à ce moment même"

J'aurais été un amoureux infidèle que je n'aurai pas eu l'air d'autre chose que ce que j'avais l'air en ce moment.

Une machine usée.
Gotta quit that nightjob.


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