dimanche 22 mars 2009

Voyage au coeur du désespoir


J'y accordais une importance naive.

Ma visite au salon de l'emploi de Laval.

Et pourtant je savais que cet endroit, encore plus en période de crise économique mondiale, n'aurait qu'â offrir que quelques miettes. Des emplois "qui pourraient" (strike one) m'offrir "Jusqu'à" 11$ de l'heure (strike two) "si" je fais 18 mois de shift de nuit (strike three you`re out).
Mais fallait-il s'attendre à autre chose? Il faut quand même mériter son dû, travailler fort et bien. Fournir les efforts et souffrir pour atteindre ses buts dans la vie. Pas attendre que l'on vous offre un job de rêve sur un plateau dans un salon.

Je n'allais pas à un buffet. Mais ne m'attendais pas à une soupe populaire non plus. Il y a bien eu plus de 10 000 personnes qui ont foulé le sol de la Place Forzanni à Laval. Beaucoup beaucoup BEAUCOUP de gens ne parlant qu'anglais. Beaucoup de minorités visibles. Quelques uns ne semblant parler ni anglais ni français. Pour des kiosques à 99% francophones...D'autres plus mal pris encore avec leur femmes à leur côtés ou leurs deux enfants (dont certains pas propres et pas tenables)aux bras.

Quelle genre d'impression ceci laisse-t-il aux potentiels employeurs? Si tu traines tout ça ici que traineras-tu d'autres au bureau?

J'ai croisé beaucoup de visages très peu inspirant. Des regards de gars et de filles assez éteint. Me fondais-je bien dans cette foule bigarée? Humblement j'ai cru que j'étais un peu au-dessus de la mélée. Mais j'étais dans le champs gauche. Si je faisais la même file que tout le monde c'est que j'avais sensiblement les mêmes besoins. La seule différence c'est que pour l'instant je navigue. Mal mais je navigue. Alors que la plupart ici sont probablement à la mer du sans-emploi. A part ceux qui se promènent avec leurs verres fumés. Se croient-ils déguisés avec des verres fumés? Car plusieurs aussi, comme moi, ne veulent pas être vus en train de se magasiner un nouveau job pour ne pas donner un indice de notre inconfort là où nous sommes chez notre employeur actuel. Ce serait comme un gars qui continue de flirter avec les filles dans les bars alors que supposément en couple et en amour. un parfum de traitrise. Vous engageriez quelqu'un dont vous ne connaissez pas le regard vous?

Voilà qu'une femme d'origine arménienne dont je n'ai jamais su le nom mais qui a été flushé de ma grosse compagnie il y a deux mois me hèle.
"Hey Jones!"
"yo...ta yeule..."

On se jase un peu. On découvre qu'on ne se connait pas du tout. Je lui jase surtout en anglais la forçant à parler une langue qui ne lui est pas naturelle. Car je suis très inconfortable de jaser de mon problème de riche (J'ai quand même un bon salaire un job)par rapport à sa misère de femme dans la quarantaine au chômage. Elle me fait presque une entrevue de sa personne et me laisse avec son numéro de téléphone des fois que je vois quelques chose qui pourrait lui ressembler. Mais...mais je ne te connais pas fille...comment veux-tu...enfin...

Quelques jeunes filles se sont pensées sur des terrasses en été avec leur micro-jupe et leur camisole moulante. D'autres m'ont semblé se maquiller pour la toute première fois de leur vie. J'ai vu un homme avec un pantalon si scintillant j'ai cru que c'était une fille. Le rose surtout. Beaucoup d'hommes semblaient avoir oublié les bases de l'hygiène. Un homme avait dans sa demie-barbe une morceau de salade. je ne sais pas comment longtemps il a pu tenir ainsi sans qu'on lui dise. Il y avait aussi toute une série de mélange de parfums qui créaient une orgie malodorante. Beaucoup de très jolies femmes aussi mais je n'étais quand même pas venu dans un bar pour flirter. Juste avec la fille au kiosque de Simons mais c'est elle qui avait commencé avec son beau "allo" invitant!

Tant de désepoir.

J'étais parti avec 50 cv, suis revenu avec 48. Trop déprimant tout ça.

Pour me changer les idées, l'amoureuse et moi sommes allés voir Dédé à travers les Brumes.

Fort.
Et malsain.
Un véritable séjour au sein de la maladie mentale.
Un passage au sein de l'intensité incontrôlable.
Le film, un véritable hommage au moteur créatif et au sacré talent d'un homme trop lourd pour lui-même.

Avec ce film ma journée restais sous le signe du desespoir.

Le thème a été respecté quand j'ai vu le résultat du match des canadiens contre les atroces Maple Leafs de Toronto.

Y a p'us rien qui me fait rien si tu veux mon avis
Y a surement que'que chose qui est pas normal

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