jeudi 19 mars 2009

Particules d'essentiel


Quand mon collègue m'a dit qu'il avait vu un film épouvantable ce week-end, je savais qu'il s'agirait d'un film que j'aurais aimé.

Effectivement, I'm Not There de Todd Haynes est non seulement un film que j'ai adoré mais je l'ai tant aimé que je l'ai même acheté.

Même chose lorsqu'une autre ma dit "Vu une comédie hier, maudit que c'étais pas drôle"

Burn After Reading des frères Coen. Un film qui m'a fait pleuré de rire.

En parlant à un troisième collègue d'une employée d'ici qui me tombe définitivement dans l'oeil. Tous ses arguments pour me la rendre plus désagréable m'ont fait l'apprécier davantage.
"Elle n'est pas tellement aggressive, c'est une artiste"

C'est
une
artiste

Faudra que je m'y fasse "être un artiste" c'est une tare semble-t-il. Je me rapelle dans un emploi précédent il y a 10-12 ans, dans une formation de travail quelconque l'enseignante avait demandé "nommez-moi des défauts qu'il ne faudrait pas avoir en position de leader" un homme avait clamé "être un rêveur". Alors que je m'attendais à ce que l'enseignante le revire comme un crêpe, au contraire elle avait secondé avec un tout à fait, très bon! qui m'avait tant jeté à terre que j'étais tombé convenablement "malade" en m'absentant pour les formations suivantes.

Rêver? un défaut? Je comprends qu'il fût probablement entendu que l'on parlait ici de ne pas avoir les pieds ferme connecté sur la réalité. Mais avant d'associer le verbe "rêver" a un terrible défaut faudra me démonter en morceau et me remonter complètement. Je ne suis pas construis comme cela.

Encore moins dans le moule du "c'est une artiste" afin de justifier les faiblesses de quelqu'un. Quand on me dit "c'est une artiste" on me dit par la bande que cette personne est humaine, sensible, alerte.

Pour moi c'est des petites particules d'essentiel ça.

Comme la musique quand je travaille. Quand je travaille dans ma grosse bâtisse de moron en tout cas. Dans mon emploi de robot.

Je lisais cette semaine qu'écouter son Ipod rivé à son ordinateur pouvait être perçu comme étant de la nonchalance a travail...

En ce qui me concerne je ne travaille jamais plus concentré que lorsque j'ai mes écouteurs. Mon travail est si "mécanique", il y a tant de bruit autour, tant de matantes qui racontent leur week-end et qui en trois phrases te font regretter de faire parti de la race humaine; Si je n'ai pas un contrepoids musical afin de rééquilibrer le cerveau (en perdition lorsque je travaille)je serais certes devenu fou depuis longtemps.

Je me rends à la folie quand même...lentement...

A force de vivre dans un monde où tout doit être rapide et stressant, on finit par ne plus s’en faire. A force de vivre dans un monde qui veut notre attention constante et qui prend peu-à-peu le contrôle total de notre vie, il ne faut pas se suprendre de vouloir garder la main sur quelques repères qui nous rappelle qui nous sommes. Inévitablement on se replie un peu sur soi-même dans ses moments-là.

Lou Reed qui me sussure qu'il n'est pas trop désolé maintenant que son amour est parti.
Jimmy Smith qui me donne du rythme de son chicken shack.
Lilly Allen qui met un peu de soleil dans mes journées grises.


Indispensable.

C'est une artiste?
Wanna date?

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