vendredi 8 mars 2024

PJ Harvey

Je suis amoureux de Polly Jean Harvey. 

Il faudra que je me l'avoue une fois pour toute.

Elle n'a qu'un an de plus que mon amoureuse qui est née en 1970, et je sais que si on s'était côtoyés à l'école, j'aurais triché beaucoup des yeux vers elle. 

J'ai découverte PJ en même temps que je rencontrais l'amoureuse. En 1992. Par la maison Columbia que je volais allègrement de 12 CD par année, me déclarant mort sous de fausses identités après les premières douze livraisons qui nous étaient gratuites en échange de l'achat d'un album par moi par la suite. Je reçcevais les disques et me déclarait mort par la suite sur mon courier dès la première lettre de menace de payer.  En 1992, Polly Jean lançait son premier album solo. Et parmi ce que je volais à la maison Columbia se trouvait Dry. Du moins, il me semble. Je me rappelle ne pas l'avoir vraiment payé. Et tout de suite, alors que le grunge polluait les radios d'une agressivité et d'un manque de créativité irritant, je me réjouissais de cette jeune artiste qui était tout juste plus âgée que moi de 3 ans. 

Alors que Madonna, Kylie Minogue, En Vogue nous invitaient à désirer leurs corps, je tournais mon attention vers cette britannique du Sud-Ouest, dont les parents étaient des amis proches de Ian Stewart des Rolling Stones, et qui avait commencé sa carrière musicale au saxophone. Instrument ironiquement plutôt absent de l'ensemble de son oeuvre. 

Amie et partenaire de John Parrish depuis très jeune, elle travaille avec lui dans des bands et se choisit, avec Ron Ellis et Parrish le nom du PJ Harvey Trio quand aucun des noms de groupe ne semble vouloir rendre justice au son du band. Un son encore un peu difforme. En effet, lors de leur tout premier spectacle, dans un bar, il y a une cinquantaine de clients/spectateurs. Après une seule chanson, il n'en reste que moins de 5. Une femme se rend à Ellis pour les supplier d'arrêter et même de les payer au besoin pour cesser. 

Croyant n'avoir qu'un seule chance de faire un album, elle met le paquet sur le premier album, qui me fera un immense bien aux oreilles. Bien que le production y soit terrible, parmi ses meilleurs morceaux s'y trouvent. Une série de poèmes accompagnés de guitares du début des années 90, mais aussi d'une base solide de textes acerbes. Clever est un adjectif chinois qui convient à cet album. C'est cette année là que je rencontre la femme de ma vie, mais ne lui présenterai jamais tant Polly Jean, aux oreilles. Même si je suis PJ depuis aussi longtemps qu'elle. Comme un cocufieur culpabilisé. 

Le second sera plus brut. Ne me plait pas beaucoup. Peut-être trop parfumé grunge que je n'aime pas du tout. Je retiens très peu de cet album, mais il plait aux critiques. Et fait promettre un nouvel album, produit par elle-même dans une chambre d'hôtel beaucoup plus intéressant dont je conserve au moins 2 morceaux sur une liste de lecture personnelle lui rendant hommage, tandis que pour Rid of Her, je ne conserves rien, pas même la méconnaissable reprise de Bob Dylan

Quand je vois le très bon film The Basketball Diaries de Scott Kalvert, sur la vie de Jim Carroll, jouée par Leonardo DiCaprio, j'entends le premier extrait de son album de 1995, qui me la faire redécouvrir avec bonheur. Elle ne se gêne pas pour explorer les thèmes glauques. Elle détonne chez les femmes du milieu. Vend de la musique et des textes. Elle collabore avec Parrish et avec Flood. Le refera. Car on créé pas mal bien ensemble. Mais c'est surtout agréable. On aura une seule vie, rendons nous là agréable.

 Elle chante les Stones avec Bjôrk aux Brit Awards. Le thème de l'abandon est omniprésent dans ses écrits. 

Elle lance un projet clairement identifié avec John Parrish, lance un 4ème album solo studio, fait du cinéma pour Hal Hartley,  avant de lancer son chef d'oeuvre en 2000. Un album qui lui fera gagner le précieux Mercury Prize. 9 des 12 chansons se glissent dans ma liste de lecture. Développant un petit quelque chose avec Nick Cave, elle collabore musicalement avec.  

Son album suivant est aussi surreprésenté dans ma liste de lecture, faisant glisser 8 des 14 morceaux. Clairement mes 2 préférés. Elle vise excessivement juste avec moi. Elle croise blues primal de Janis Joplin et intimité bouleversante. Elle rammasse sur disque ce qu'elle a fait chez John Peel avant de lancer un nouvel album où Flood & John Parrish sont toujours derrière la vitre de la production. Elle devient plus hantée. Avec Parrish on refait un projet à deux.

Hantée, disais-je ? Il n'est donc pas surprenant que son album solo suivant comprennent des textes parlant aux gens impliqués dans la guerre en Irak et en Afghanistan. Elle gagne une second fois le Mercury Prize avec cet album, mais aussi, le Ivor Novello Award de l'album de l'année. T.S.Eliot, Harold Pinter, Salvador Dali, Francisco de Goya, The Doors, The Pogues, The Velvet Underground, Stanley Kubrick, Ken Loach sont évoqués sur cet brillant album. 

Elle ira visiter le Kosovo et l'Afghanistan post conflits guerriers et en revient troublée. Elle tourne avec Seamus Murphy et sera critiquée pour son album suivant aux propos politiques

Je trouve son album de l'an dernier exceptionnellement bon. Me le rejoue régulièrement. 

Et depuis une semaine, jour pour jour, j'ai sur mon téléphone un billet pour aller la voir sur scène, à Laval, le 21 septembre prochain.

Ce que je considères presqu'un rendez vous intime entre elle et moi car j'irai seul. 

J'ai fait écouter à l'amoureuse qui n'y a pas trouvé agréabilité.  

PJ me plait passionnément.

Is this desire ? je ne sais pas. C'est du respect certain. 

Cette date au calendrier est encerclée.

Cette Femme en ce jour de la Femme, est mon choix de présentation. 

D'hommage sincère.

Elle a toute mon admiration.





Nous sommes en direction de Las Vegas.

Ce blogue sera peuplé tous les jours d'ici notre retour.  

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