jeudi 7 mars 2024

Lignes à Tracer (Courir La Beauté)

Nous partons direction Vegas dans la prochaine nuit d'Amérique du Nord. 

Le hasard a voulu que 2 de nos bons amis, s'y trouveront aussi 3 jours en même temps que nous. Eux, sur la fin de leurs vacances, nous au début des nôtres. Ils ont choisi de passer 3 jours à Vegas sur leur retour de l'Arizona où ils étaient majoritairement, chez une tante. 

Une tante plutôt riche. À Vegas, elle leur a facilité le séjour au Bellagio, voyageant avec eux. Rien de moins. L'hôtel le plus chic et le plus dispendieux des lieux. Nos amis nous ont demandé si on voulait se joindre à eux samedi, dans un resto du Bellagio qu'ils avaient réservé. 

On a dû tracer une ligne. Nous partons 4, deux amis et l'amoureuse et moi. On se connait tous les 6. Mais 200$ par personne l'assiette, c'est très dur pour nos portefeuilles. Assurément dur pour le portefeuille de nos amis qui nous invitaient à leur table, aussi. On a choisi de se les réserver pour la crème glacée ensuite ou quelques verres, ensemble. On sera à Vegas, où la valeur de l'argent désoriente les vôtres. Vos valeurs. Étant le moins payé des 4 que nous serons pendant la semaine qui débute demain, je vis déjà avec la hantise qui fera de moi celui qui aura plus souvent que les autres le pied sur le frein quand viendra le moment d'investir. Je ne jouerai probablement aucunement dans les casinos, puisque je ne joue pas ce que je n'ai pas, 200$ pour manger...une ligne de décence devait être tracée quelque part.

Dans le monde des voitures je suis celui qui pense vélo, dans le monde des souliers, celui qui préfère marcher nus pieds. Mais je me considères riche.  

On traverse donc les lignes du pays de Juju-la-larme pour aller au pays des armes à feu. Là où le pays aura à voter entre un vieil homme qui confond les présidents internationaux et un autre vieil épouvantail à la maturité d'enfant.

Cette semaine la Cour Suprème des États-Unis, le vestiaire sportif des Républicains, a confirmé que le nom de l'âne Trump doit se trouver sur les bulletins de vote dans tous les États. Ça pue le jackstrap sale.  

On refuse de tracer une ligne. Tout est devenu trop tard là-bas. Pour remplacer ou Trump ou Biden. Et l'horreur s'annonce trop vite. Il ne fait aucun sens qu'un homme accusé près de 100 fois en cour soit admissible à la présidence des États-Unis. Si l'imposteur était réélu, il serait encore en cour jusqu'à tard en 2025. Et vous pouvez être certaine qu'on "Vladimirise" les manières de ne plus jamais quitter le pouvoir chez les Républicains si on reprend le pouvoir. En commençant par gonfler les Républicains parmi les juges de la Cour Suprême. Rendant désormais toutes leurs décisions dénudées de réels jugement au profit de la partisanerie. Trump, c'est l'univers des tricheurs. C'est aussi une bile noire verbale qui se transforme en précieux dollars pour les gens déjà riches. Si les élections avaient eues lieues cette semaine Trump gagnait selon les sondages. L'appui aveugle à Israël et l'âge de Joe inquiète tant, qu'on préfèra le clown. Qui au moins garde riche et ferme les yeux sur les tricheries. 

Trump is a land of opportunity.

Mais nous dirigeons nous vers the land of the free pour vrai ? Human Liberty Watch chiffrait le Canada à 97% libre (Dictature! Trudeau!) et les États-Unis à 83%. Puisque dans trop d'États, et c'est appelé à croître, les Femmes n'ont pas de droits sur leur propre corps.

Nous partons tout de même le coeur léger, fraichement sorti d'un spectacle d'un de mes humains préférés, Fred Pellerin, qui me fait encore rire, l'oeil mouillé, et dont j'ai été ravi d'entendre qu'il arrivait aux mêmes conclusions que moi dans ses observations de la vie qui pousse. Même quand trop, elle tousse.

Être riche c'est avoir du temps. En faire ce qu'on en veut. Comme moi, présentement qui vous écrit sur mes heures de travail. 

Et surtout, surtout, on aura qu'un seul tour de manège dans la fête foraine de la vie. 

Un seul.

Je me demandais pourquoi de nos jours j'avais des larmes face à du beau plus souvent que quand j'avais de la peine. Comme la fin du film de Jojo Rabbit. Ou dans la foule face à Pellerin. Ou au volant écoutant Patrick Watson dans la nuit. Ou quand Brie Larson a un moment de pure spontanéité en direct et redevient celle qu'elle était à 8 ans avec sa mère tout près. 

C'est parce que le beau est devenu rare. 

Dans ce monde de plus en plus laid. 

On va côtoyer les deux à Vegas. Mais on va courir le beau. 

Et ce, pour tout ce qui nous reste du tour de manège.

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