mercredi 20 mars 2024

Bob Marley, Brutal Ginnal

Ginnal: trickster or con artist.

Contrairement à la pensée populaire, Bob Marley n'était pas "one love" où chantre de la paix et de l'amour tout le temps. 

L'enfant chéri de la Jamaïque était brutal.

Il posait élégamment dans sa musique un esprit de paix et de communion mais au civil, le roi du reggae vivait une autre histoire. Au privé, il était un violent enfant des ghettos capable d'agressions, d'intimidation, d'excès de rage et de vengeance Rastafari. 

Dans sa vingtaine, Bob avait déjà 7 enfants de 4 femmes différentes. Avait besoin de l'argent des tournées et des ventes de ses disques pour maintenir son style de vie et ne s'était pas gêné pour placer un fusil sur la tempe d'un de ses musiciens qui ne voulait pas faire la tournée qui s'annonçait. Comportement de gangster.

Mais les vrais gangsters pour Marley, c'était les diffuseurs de musique, les gérants et les gens de l'industrie qui tentaient de tirer toutes les ficelles de la business musicale. Il n'y avait que 2 stations dans toute l'île. Une qui jouait du disco et l'autre qui tentait d'imiter la BBC avec ses DJ Britanniques. Les deux stations ignoraient la musique locale, le reggae, la musique du peuple Jamaïquain. Voilà pourquoi, en compagnie de 3 acolytes, il était intervenu dans un poste radio afin de forcer par l'intimidation la diffusion de son single Small Axe. Justement un morceau pouvant symboliser son côté fondamentalement tranchant. Parmi les trois gorilles entourant le petit (de taille) Bob, il y avait un intimidateur au surnom peu subtil de "Take Life" (ce qui dit tout en 2 mots) un homme connu pour en avoir assassiné un autre et un ancien joueur de football de 6'5.  Les enfants du ghetto étaient brutaux. On a réclamé de faire jouer Small Axe à toutes les heures. Ce qui a été fait afin d'éviter des reconstructions faciales forcées. Le message était la paix, l'amour et la révolution, et si il fallait faire quelques menaces dans le processus pour que le message passe à la radio, on sortirait les muscles. 

La vie en Jamaïque était dure depuis sa souveraineté en 1962. La CIA est toujours impliquée dans les nouveaux pays. Pour suivre le mouvement des eaux. Micheal Manley, président aux affinités communistes, n'était pas le favori de la CIA. Mais pour Manley, qui cherchait à se faire réélire, Bob Marley, qui avait une influence encore plus grande que la sienne sur son peuple, était d'une importance capitale. 

Bob était un lien avec les États-Unis et le monde. En 1973, en tournée avec Marvin Gaye, Marley avait fait la rencontre du gérant Don Taylor qui allait devenir le sien. Les Rolling Stones, Paul McCartney, Paul Simon, commençaient à intégrer des éléments de la musique reggae dans leurs oeuvres. Keith Richards et Mick Jagger travaillaient avec l'ancien collègue de Marley, Peter Tosh. Stevie Wonder avait écrit un morceau SUR Bob Marley. Eric Clapton allait reprendre I Shot the Sheriff. Clapton était Dieu. Si Dieu jouait du Marley, ça faisait quoi de Bob ?

Quand Bob Marley a annoncé un concert unificateur du peuple Jamaïquain, Michael Manley a tout de suite demandé si il ne pouvait pas faire ce concert sur le terrain de sa maison. A aussi devancé la tenue des votes de deux semaines donnant l'impression qu'un concert de Marley serait un appui pour lui. Mais Bob ne voulait pas endosser publiquement Manley. Le concert prévu serait quand même vu comme un appui à son parti et la CIA le parti adverse des hommes armés tenteraient de tuer Marley en tirant sur lui et son entourage 2 jours avant le concert. Badass pour vrai, Bob jouera le concert 2 jours plus tard, balles de fusil dans le corps. 

Et dans un concert filmé par un fils du boss de la CIA...

Tout le monde ayant survécu, 2 ans plus tard, tous les tireurs impliqués dans la tentative de tuerie massive, auront disparu. Un kangaroo court serait tenu, présidé par le roi du reggae, après 2 ans d'exil en Angleterre. Pays où il y fera la rencontre du journaliste Nick Kent qui portait du eyeliner dans cette ère de glam rock. Ça a suffit à Bob et son entourage pour l'intimider dans la salle de bain. One love, Bob ?

Les hommes de mains de Bob ont pendus 2 des tireurs. 2 autres ont été empoisonnés. 2 autres ont eu la gorge soudainement tranchée dans les montagnes. Un autre, retrouvé à New York, l'orchestrateur, serait retrouvé mort avec une balle en plein front et finalement, un dernier serait enterré vivant. Vengeance Marley. Fallait me tuer les boys.

Quand viendra le moment de toucher à tout son argent, que son propre gérant lui volait dans les recettes de ses spectacles, l'entourage de Bob pendera par les pieds de la fenêtre du 7ème étage Don Taylor, dans un hôtel du Gabon, jusqu'à ce qu'il signe, fusil sur la tempe, une renégociation de contrat à l'avantage de Marley.

Let's get together, and feel alright.

Un nouveau film sur Marley a récemment été lancé. One Love que ça s'appelle.

Ce ne semble pas tout à fait le snuff film rasta qu'il a vécu. 

Je suis curieux de l'espace réservé dans ce film à ces moments moins zen de Bob Marley. 

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