lundi 17 février 2020

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable*******************Barabajagal de Donovan

Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma, dans les 10 premiers jours, et tout comme je le fais pour la littérature, dans les 10 derniers, je vous parle de l'une des mes trois grandes passions: la musique.

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté que j'en connais toute les paroles, toutes les nuances, toutes les notes, les sons faisant maintenant parti de mon ADN.

 Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot* d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2

B.I.B.I.,  c'est moi, c'est aussi la terminaison du terme Habibi, voulant dire en dialecte irakien, Je t'aime.

Musique, je t'aime.

BARABAJAGAL de DONOVAN

J'ai toujours adoré Donovan. Dès mon adolescence où une annonce des producteurs de lait canadiens avait acheté les droits d'une de ses chansons, pour décorer la trame sonore de beurre fondant sur du pop corn et mettant en vedette des ados de mon âge. Mes parents aussi étaient charmé par l'écossais. Ils ont baptisé une de mes soeurs Janiper Juniper, séduit par le dernier couplet en français d'un de ses titres ayant presque le même nom.

Entre 1965 et 1969, l'écossais est gigantesquement populaire. On le collera à Dylan, puis, aux Beatles. On lui offrira les meilleurs musiciens, lui qui se présente presque toujours seul avec sa guitare ou avec un(e) flûtiste et un(e) joueur de tambourin ou de basse. Il a de nombreux morceaux mémorables.

L'enregistrement de son 7ème album, dans une période très créative de sa part, sera la fin de sa collaboration avec le producteur Mickie Most pour un temps. Leurs opinions divergent et la fin de leur collaboration coïncidera aussi avec la fin du succès international de Donovan. Cet album de 1969 est aussi au coeur d'une dispute contractuelle qui empêchera les oeuvres de Donovan de traverser les océans pendant un certain temps.

En mai, Mickie Most veut habiller différemment la musique de l'écossais. Il enregistre une session avec le Jeff Beck Group comme band de soutien à Donovan Leitch. On gardera deux des chansons enregistrées de ces sessions. La chanson titre, inspiré du Goo goo j'boob, goo goo goo joob** de John Lennon dans I Am The Walrus des Beatles, est bluesée à souhait. Rod Stewart était alors avec le Jeff Beck Band. L'album commence en rock'n blues.

La chanson suivante avait été enregistrée pour la session de  l'album Sunshine Superman, mais non retenue. Je l'aime beaucoup. Il s'agit du bassiste de Led Zeppelin, l'excellent John Paul Jones, qui joue ici de son instrument.

La troisième chanson introduit la flûte de Harold McNair. La ballade a été enregistrée en mai 1968. On pourrait facilement se sentir valser comme un papillon sur un morceau comme ça. Léger et aérien. Donovan change sa manière de respirer en chantant en enregistrant ce morceau. Ce qui ouvre la porte au son de son album suivant.

La chanson suivante a aussi été enregistrée en mai 1968. Il s'agit d'un morceau pour enfants comme Doinovan aime en glisser un peu partout. Donovan venait de travailler avec Paul McCartney sur Mellow Yellow (et Donovan lui a rendu la pareille sur Yellow Submarine).  Dans les voix, on retrouve Lesley Duncan, Graham Nash et Micheal McCartney, frère cadet de Paul.

La chanson clôturant la Face A est aussi une chanson pour enfants. Plus jazzée avec piano et saxophone.

The Love Song ouvre de manière funky la Face B. Gardée dans les tiroirs depuis au moins un an, Donovan y distille un groove qui invite un animateur de foule en milieu de parcours. Groovy. Like Love.

Donovan n'a jamais été vraiment politique dans ses textes. Ce qui irritait Dylan auquel on l'avait comparé à ses débuts. Mais dans ce morceau, il raconte une lettre écrite du point de vue de Andy, soldat Étatsunien au Vietnam, écrivant son désarroi à son amoureuse Susan qui lui manque terriblement. La chanson était la face B du premier single de l'album.

Un single de l'album (l'autre étant la chanson titre) sera un bijou de Donovan. Un des mes morceaux préférés tout artiste confondus, moi homme des mers. Paul McCartney, qui avait passé un mois entier à la ferme de Donovan quand ce merveilleux morceau a été écrit, est soupçonné d'y avoir mis du sien. La structure de la chanson rappelle effectivement son Hey Jude. La manière de Donovan réattaquer la voix autour de 3:06 évoque la manière de Sir Paul d'attaquer la fin de Hey Jude autour de 5:08. Formidables mélodies.

L'avant dernier morceau est l'un des morceaux tiré des sessions avec le Jeff Beck Band. Avec Nicky Hopkins au piano. Donovan s'était aussi lié d'amitié avec feu Brian Jones. Jones était vivant en mai 1968. Il est soupçonné qu'il ait contribué à ce morceau. Donovan restera toujours un ami de la famille Jones. (C'est peut-être pour ça qu'il me rentre tant dans les oreilles).

Pamela Jo clôture l'album. Voilà une des chansons qui a scindé l'association entre Most et Donovan. Most voulant le rendre plus rock 'n blues. Ce que la chanson reste, au piano entre autre, mais Donovan invitait tout le monde en studio pour faire du chant chorale et gardait acoustique ce que Most souhaitait électrique. L'éthique de travail de Donovan a eu raison de son producteur. L'album se ferme sur un certain esprit de fête.

Pour amateurs de musique des années 60, de folk, d'acoustique, de blues, de psychédélisme, de rock folk et de psychedelic funk.


*Livre de Fyodor Dostoeievski que lisait Iggy lors de la confection de son album, et que je lis en ce moment même.
** Je comprenais Kookookachoo, j'ai eu un chat que j'avais même appelé Kookookachoo en l'honneur de I Am the Walrus

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