La trilogie de livre de science-fiction de Frank Herbert, Dune, Dune Messiah & Children of Dune est un best seller en 1965.
Dès 1971, Arthur P. Jacobs achète les droits d'adaptation cinématographique de la trilogie. Comme il est très occupé avec le succès de la série de Planet of the Apes, il attendra quelques années avant d'entamer la production. Le temps de tourner Escape, Conquest et Battle of the Planet of the Apes. Il approche David Lean qui choisit de ne pas attaquer ce monstre. Charles Jarrott est aussi approché et refuse sagement à son tour. Robert Greenhut fait une première adaptation écrite puis Rospo Pallenberg met la main au scénario lui aussi avec Arthur P. Jacobs lui-même dans les plans pour réaliser le film. Le tournage prévu pour 1974, Jacobs décède en 1973. Dune est rangé sur les tablettes.
Décembre 1974, un consortium français achète les droits du film. Alejandro Jodorowsky obtient le poste de réalisateur. Il prévoit de tourner un film de dix heures (!!!). L'équipe d'acteur réunnit Orson Welles, Gloria Swanson, David Carradine, Geraldine Chaplin, Alain Delon, Hervé Villechaize, Mick Jagger et Salvador Dali. Ce dernier demande d'être payé 100 000$ de l'heure. Jodorowsky accepte et, rusé, s'organise pour tourner l'entièreté de son rôle en une heure, utilisant des mannequins ou des doublures pour ses autres scènes. Pink Floyd doit assurer la trame sonore. Les décors sont confiés à l'anglais Chris Foss pour la création des vaisseaux et des accessoires, l'illustrateur français Moebius pour les costumes et les créatures ainsi que le peintre surréaliste suisse H.R.Giger pour le château du méchant baron bulbeux Harkonnen.
En 1976, on découvre que le film est maintenant un film de 14 heures et que c'est le fils de Jodorowsky qui tiendrait le rôle principal. Les investisseurs paniquent et se retirent.
Dino Di Laurentiis achète les droits et commande un nouveau scénario à l'auteur original Frank Herbert. Celui-ci apportera une brique de 175 pages. Les scénarios sont à l'époque entre 90 et plus rarement 140 pages, il est alors aussitôt rejeté. Di Laurentiis engage Ridley Scott en 1979 et Rudy Wurlitzer au scénario. La production est si lente que Scott laisse tomber Dune en 1981 pour tourner Blade Runner dont la production est, elle, déjà prête.
La fille de Di Laurentiis, Raffaella, suggère David Lynch à son père après avoir découvert Elephant Man. À l'époque, Lynch se fait offrir beaucoup de films, dont le dernier tome la série de Star Wars, ce qu'il refuse. Il accepte de tourner Dune, d'en réécrire le scénario même si il ne lira pas le livre et (ERREUR FATALE) cède les droits de regard au montage final en retour. Ce sera la seule fois de sa vie que ça lui arrivera.
Le scénario sera réduit à 135 pages. La production demandera la construction de 80 décors dans 16 studios différents et sera tourné dans le désert du Mexique et dans les studios de Londres. Le film original durait pratiquement trois heures. Toutefois les producteurs souhaitaient un film "pas plus long que 2h17".
Lynch, à contre coeur, a dû retourner des scènes, ressusciter des personnages morts et négocier les coupures avec des producteurs sans vision artistique mais qui avaient un portefeuille. LE portefeuille. Le film coûtera 40 millions et en rapportera 10 de moins. Le récit, déjà archi complexe est encore plus mêlant pour le public qui n'embarque pas. Le nouveau montage des producteurs est un cauchemar pour Lynch. Il signera le film Judas Booth. Judas car il se sent trahi et Booth, inspiré du nom de l'assassin de Lincoln car il croit ferme que les producteurs ont assassiné le film.
Lynch garde un souvenir amer de ce film et ne voudra plus jamais y toucher/en parler/ le revoir. Même quand on lui suggère d'en faire SA version en 1991. La cicatrice demeurant trop grande.
En lisant une nouvelle de JG Ballard, The Cage of Sand, j'avais le décor de Dune en tête. Je réalisais du coup que je n'avais jamais vu de ce film que la scène de combat finale avec Sting. Et surement un peu de sable sinon je n'aurais pas eu ce décor en tête.
Francesca Annis, Brad Dourif, José Ferrer, Linda Hunt, Freddie Jones, Sting, Virginia Madsen, Silvana Mangano, Everett McGill, Siân Phillips, Jürgen Prochnow, Paul L.Smith, Patrick Stewart, Richard Jordan, Kenneth McMillan, Dean Stockwell, Max Von Sydow, Sean Young, Une très jeune Alicia Witt, Michael Bolton caché à la batterie pour un plan, David Lynch lui-même à la radio, Jack Nance, un complice d'Eraserhead qui le restera pour Blue Velvet, Wild at Heart, Twin Peaks et Lost Highway, Kyle MacLachlan, un autre qui allait l'être tout aussi longtemps mais qui commençait tout juste à devenir l'alter ego de David. Tout le monde brille dans ce film
Je sais exactement quand les producteurs dans le film y ont mis leur patte. Je connais suffisament Lynch pour ça. Bien que le film eût déçu tout le monde et son frère, j'y ai quand même trouvé mon compte.
I luuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuv Lynch.
Dune is not thaaaaaaaat bad.
Juste assez épicé pour goûter bon pour moi.
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