dimanche 10 octobre 2010

Maladresse et Mauvaise Adresse

Tout le tourment sur la publicité de la Fédération des Femmes du Québec de la semaine dernière était bien futile.

En fait pas pour la Fédération des Femmes et leur marche. Jamais on en aura autant parlé. Tout le monde s'est rappellé qu'il y avait une marche.

Du 12 au 17 octobre, des femmes et des hommes seront en marche partout au Québec. De nombreuses actions collectives seront prévues et les gouvernements doivent donner des réponses positives à toutes celles et ceux qui participeront à cette importante mobilisation populaire. Un rassemblement regroupant plus de 4000 personnes aura lieu le dimanche 17 octobre à Rimouski.

Une marche de 5 jours? les mardis, mercredis, jeudis, vendredis les gens ne travaillent pas? N'est-ce pas une peu maladroit de s'étendre ainsi sur 5 jours au risque d'étouffer ses revendications dans toutes l'actualité de la semaine? Suis-je bête d'y voir une certaine maladresse?

 La pub télé était encore plus maladroite parce qu'elle visait partout.

Être contre le recrutement dans les écoles c'est tout à fait admirable c'est même un message extrèmement important à faire passer.
Être contre le déploiement des soldats en Afghanistan et réclamer le retour des soldats c'est une position politique mais je doute que ce soit toutes les femmes qui souhaitent ceci.
Être contre la guerre en général c'est normal, c'est comme être contre la pauvreté mais soyons mature un peu, il y en aura malheureusement toujours des sales guerres.

Tout ça c'était dans la même pub. Garroché comme une mauvaise platée de viande agrémenté de trop de sauce de toutes les couleurs. Cette pub c'était trois pubs en une. Et le message le plus important selon moi, celui qui aborde la question du recrutement dans les écoles, a été complètement noyé dans la tempête.

J'écoutais la mère du soldat Couturier à la radio vendredi, celle qui avait parti le concert de plainte et demandé le retrait de la pub sur les médias sociaux. Je l'écoutais et j'avais un  peu de pitié pour son ignorance. Elle répétait sans cesse "On n'a pas le droit de leur dire si i' devraient aller dans l'armée ou non". Elle ne réalisait pas que c'est EXACTEMENT ce que dit la pub aussi. En s'inscrivant en faux sur le recrutement dans les écoles, la Fédération des femmes dit "Venez pas dire à des enfants encore verts que la vie est plus belle chez les artisans de la mort". Ils disent la même même MÊME chose, c'est-à-dire "Venez pas nous dire quoi faire."

On le voit souvent dans les films, les deux proganistes s'engueulent tout le film et pensent qu'ils ne se comprennent pas pour finir dans le même lit et follement amoureux. Ils ne s'écoutaient pas et criait la même chose de l'un à l'autre sans le remarquer. Juste avec des mots différents.

Parlons-en des mots justement. "La chair à canon" a insulté les parents de soldats? S'offusquer de l'expression "la chair à canon" pour un soldat c'est comme une danseuse nue qui s'offusquerait de ne pas se faire appeler une "artiste de la scène".

Partir à la guerre c'est courir la chance de mourir. La notion de sacrifice est 99.9% plus grande comparée à disons à "partir au bureau". Leur bureau à eux peut-être miné ou criblé de balles. Cette guerre n'est pas gagnable. Ce n'est que du "damage control". Même les soldats le disent. Une tonne de gens pensent que nous sommes les valets de pisse des États-Unis dans cette guerre. Parmi eux la Fédération des Femmes assurément. Mais là où c'est aussi maladroit c'est que cette guerre est aussi faite pour le bien être des femmes afghanes, pour leur (impossible) libération. Autre pas boiteux c'est cette arme déployée dans la pub, c'est une arme qu'on utilise même pas dans nos armées, c'est une arme de guérilla. Faites-vos devoirs comme il faut si vous voulez faire du contenu, mesdames.

Et la semaine dernière avec toute la chiasse molle qui est tombée dans le fan, avec la tête de chihuahua passée dans la laveuse de la repésentante de la Fédération des Femmes du Québec, personne n'a retenu l'essentiel du message: "LES RECRUTEURS N'ONT PAS D'AFFAIRES DANS NOS ÉCOLES".

Il est extrèmement dommage que l'on ai presque 100% évacué le coeur du problème en le squeezant dans la mélasse.

La Fédération des Femmes a frappé à la mauvaise adresse en voulant viser trop haut. Certains demande 50 000$ à leur employeur afin de s'assurer d'obtenir au moins 40-45 000$. La Fédération des Femmes, dans la même pub a demandé le beurre, l'argent du beurre, le laitier et la vache.

Dommage.

Aucun commentaire: