jeudi 2 octobre 2025

Solides Premiers Albums

Faire une première excellente oeuvre n'est pas toujours si compliqué. On peut avoir commencé à la travailler, même avec les gens avec lesquels on grandit, de ses 12-13 ans à la jeune vingtaine. Et livré ainsi quelque chose de magique qu'on égalerait jamais plus parce que la demande exige plus de livraisons payantes.

Comme dans tout, la carrière professionnelle, la santé, l'amour, la fortune, la créativité, l'idée est toujours de durer. Certains artistes plus bas n'accoteront jamais leur premier effort musical sur disque. Mais la plupart et les plus futés/chanceux réussiront à se bâtir une petite fortune, et une suite créative tout aussi intéressante. 

Subjectivement vôtre, voici chronologiquement 40 premiers albums que j'ai personnellement trouvés très remarquables. Pour mes goûts personnels et pour le monde de la musique aussi. 

Chronologiquement vôtre:

1956: Elvis Presley: d'Elvis Presley. Celui qui a tout révolutionné. Qui a tout commencé. Électrique entrée déhanchée, et tout aux noirs emprunté. Rockabilly, blues, country. Naissance du rock.n roll.

1963: Please Please Me des Beatles. Éclat de jeunesse musicale du Mersey Beat, les boomers avaient leurs reflets. Ils ont aussi tout inventé, mais en ce qui concerne les groupes. Et les harmonies ingénieuses. Commençait une sorte de nouvelle révolution musicale.

1967: The Velvet Underground & Nico de The Velvet Underground & Nico. Chef d'oeuvre hanté. abrasif, genèse de l'exploration musicale envelopée par Andy Warhol, cool et trop cool pour pleinement le réaliser.

1967: Led Zeppelin de Led Zeppelin. Fusion de blues, hard rock et de mysticisme psychédélique. le band redéfinira le soul et fera naitre le métal rock accessible.  

1967: Are You Experienced? de The Jimi Hendrix Experience. Explosion de cordes psychédéliques ensorcellement cosmique funk, le gaucher guitariste reste peu égalé et fait tomber bien des frontières. Noel Redding & Mitch Mitchell sont aussi assez fameux.

1967: Songs of Leonard Cohen de Leonard Cohen. Austère mélancolique collection poétique de confessions musicales aussi douces que lyriques, une sorte de murmure folk qui serait presque un rituel sacré.

1967: The Doors de The Doors. Sombre et séduisante épopée sensuelle psychédélique, et blues existentiel. Mystique et menaçant. Sauvage.  

1970: Black Sabbath de Black Sabbath. Bruyant coup de tonnerre de distorsion, sinistre naissance du heavy metal, forgé lourdement dans la pluie, les riffs, et la peur. 

1972: Roxy Music de Roxy Music. Collision glam-art de style, de surréalisme, de futur proche, de décadence rock, d'étrange défiance croisé crooner et tremolo rockeur. Le premier morceau est un chef d'oeuvre de présentation de band. 

1973: The New York Dolls de The New York Dolls. Cru, rebelle, rock, glam-punk, underground au grain granuleux et cool. Art rock et chaos contrôlé. Maquillé.

1974: Harmonium d'Harmonium. Riche cordage, harmonies digne des Everly Brothers, mélange poétiques de folk et de musique progressive, leur album suivant sera un de mes préférés à vie. Mélodies immortelles pour le monde musical francophone. Feront même une tournée en français aux États-Unis. 

1974: Beau Dommage de Beau Dommage. Chaud et nostalgique écho de la vie montréalaise croisant folk, rock et style chansonnier rejoingant les 7 à 77 ans et créant de l'immortalité aussi pour l'univers francophone musical.

1975: Horses de Patti Smith. Furieuse éruption poétique, souvent en crescendo, ce qui n'est jamais pour me déplaire, attitude punk, sorcière rebelle sacré, aussi électrique que mélodique. 

1977: Pink Flag de Wire. Minimaliste punk brut comme une peau (un crâne ?) fraichement rasée, déconstruction tonale, intelligent propos, courts morceaux qui sont autant morsures sociales. 

1977: My Aim Is True d'Elvis Costello. Mordant, allumé, intelligent rock de pub Irlandais, new wave punk pop bière rousse.

1977: Never Mind The Bollock's Here's The Sex Pistols des Sex Pistols. Pur punk. irrévérencieux. Unique et influent. 

1978: Q.Are We Not Men ? A:We Are Devo ! de Devo. Saccadé new punk teinté de paranoïa syntéthique, grooves robotiques, personnages bédéesques, pop gomme balloune. 

1979: Entertainement de Gang of Four. Charge politique punko-rock, funk et critique marxiste, rebelle.

1979: Unknown Pleasures de Joy Division. Sombre et hypnotique descente dans l'isolation post punk et l'intensité hanté proto-rock.

1979: The B-52's de The B-52's. Mélodies sprechesang exotico-kitch, dance kaleidoscopique et de party. Surf rock, pop synthé, claviers science-fiction, joie new wave. Coupe  de cheveux en mode ruche d'abeilles.

1979: The Clash de The Clash. Féroce manifeste de punk de la rue. Reaggae blues rock, presque ska, classe ouvrière même si Joe Strummer et Topper Headon sont  issus de familles plutôt bourgeoises.  

1980: The Pretenders de The Pretenders. Finesse pop, appétit punk rock, aussi dur que tendre, naturellement cool. Chrissie est fameuse. Ses boys aussi. 

1983: Violent Femmes de Violent Femmes. Hargne adolescente, j'avais 11 ans, ça me parlait tant ce ton. Son acoustique, rock et folk punk, catharsis confessionnel. 

1983: Kill'em All de Metallica. Furieuse explosion trash, brut et déclaration métal qui fera école. 

1983: Murmur de R.E.M. Ténébreux charme cryptique sous guitares jangly et alt-rock, révolution tranquille new wave.

1984: The Smiths de The Smiths. Mélancolie poétique et immature, ce que restera Morrissey toute sa vie, Folk acoustique, bassiste et batteur sous estimés, Coeur brisé tourné en ritournelle rythmée harmonieuse. Emo aussi.

1987: Appetite for Destruction de Guns N' Roses. Hargneux rock guitarisé à haute octave un peu débauché, félin, chaos rock'n roll controlé laissant place à d'intéressants passages de cordes aériens. Mémorables riffs. 

 1989: Pretty Hate Machine de Nine Inch Nails. Sombre cri primal enlacé dans les synthés, potion électro rock de colère et de désire, rock industriel hanté par une certaine souffrance humaine.

1992: Delaware de Drop Nineteens. Bijou shoegaze baigné dans le rêve et la distorsion guitarisée. Brume indépendante si cool et enveloppante, à la voix mâle et femelle, charmante richesse musicale.  

1992: Les Insomniaques S'amusent de Daniel Bélanger. Atmosphérique jazzy pop rêveries enveloppées dans un folk ambient aux textures pop et intimes, mystico passé minuit jolis bruits. Poétique.

1992: Slanted & Enchanted de Pavement. Rauque explosion de fuzz et de poésie shoegaze, musique indépendante lo-fi. Excellent.

1992: Dry de P.J. Harvey. Cru et viscéral rock indépendant aussi vulnérable que volcanique, qui reste un des mes deux albums préférés de la belle PJ.

1994: Dummy de Portishead. fumeuse descente cinématographique donnant l'impression de plonger dans un film noir, trip-hop, soul, jazz, drumbeat, hanté, sensuel et hypnotique. De toute beauté. Feutrée.

1994: Souvlaki de Slowdive. Léchée plongée rêveuse trempant dans les guitares éthérées, shoegaze transcendant.

1995: Garbage de Garbage. Nappe granuleuse de rock alternatif, d'électronique, de colère animale, de féminisme affirmé, de rugissement sensuel, de séduction stylisée, de chaos industriel. Je suis encore amoureux de Shirley Manson.

2001: Is This It ? de The Strokes. Garage rock habile axé sur deux guitares, cool New Yorkais, enfants de la balle aux riffs contagieux, jeunesse désaffectée, style précis et band fort bien équilibré. Swag. 

2004: Funeral d'Arcade Fire. Épique célébration locale de musique originale, avant-gardiste, orchestrale par moments, anthémique,  gospelo indépendant. Leurs 4 premiers albums sont parfaits pour mon oreille. Des sans fautes d'un bout à l'autre. 

2004: Hot Fuss de The Killers. Électrique mélange de rock pop synthétisé, riffs accrocheurs, Duran Duran trempé dans la marmite rock. Néons sonores contagieux.

2005: Martha Wainwright de Martha Wainwright. Sorte de Leonard Cohen féminin, piano et guitare, soul et gospel, mise à nue, confessions brutales contre son célèbre père, honnêtes performance vocales, racines folk et vulnérabilité féroce. 

2019: When We All Fall Asleep, Where Do We Go ? de Billie Eilish. Sombre cauchemar pop presque murmuré défiant les tonalités, tordant les vulnérabilités, plein d'audace, hypnotique, axé sur la musique et non sur la vente du corps. 

Billie Eilish, J'adore.  

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