samedi 11 octobre 2025

Chansons d'Halloween

Alors que les feuilles qui tombent des arbres suggèrent la mort, que les plus alarmistes pleurent l'été comme si on en aura jamais plus, que les couleurs deviennent plus sombres, que les coeurs célibataires craignent le Noël sans partenaire, que l'austère remplace l'estival léger, que le jour du souvenir  la fête des morts et l'Halloween se rapprochent, je vous proposent 1h33 de musiques de circonstances. Et vous expliquent un peu "la vibe" de chacune. Si vous ne souhaitez pas les écouter autant que les lire. J'aurais voulu vous en présenter 13, chiffre historiquement dangereux parait-il, mais j'avais trop de morceaux qui me naissaient dans ma saison préférée. J'ai opté pour une liste de lecture improvisée d'1h33. 

Durée dans laquelle se cache aussi le chiffre 13...

Monster Mash- Bobby Pickett

On commence doucement avec un classique doo-wop des années 60. Un hymne retro avec des voix féminines, ce qui sera rare dans cette liste, les femme ne font peur qu'après chirurgie plastique ou surmaquillée. Des ghouls pourraient y danser, des scientifiques fous semblent y trainer et son sent un peu l'air du cimetière. Mais plus espiègle qu'épeurant. Goofy maniéré.

Diamonds and Rust-Judas Priest

Cette reprise d'une chanson de Joan Baez est plus rock et plus hantée enveloppée dans la tristesse métallique. Elle transpire l'amour perdu, à la fois avec tendresse et mordant. C'est une chanson pour coeur brisé, une coeur de linox parfois et d'une souffrance réelle quand on se penche sur les paroles.

The Killing Moon -Echo & The Bunnymen

Atmosphérique et hypnotique, dure à écouter de jour, rêve de minuit au bord d'un précipice gothique. Cette chanson épique de la formation pré-shoegaze est baignée par de guitares célestes et un romantisme emo cryptique. À la fois élégant et mystérieux.

Gimme Danger- The Stooges

Brut, acoustico-rock, punk, enlacé par un effet de désespoir presque masochiste. Chaos séduisant jasant d'amour dangereux, lettre d'amour à ce chien qu'on voulait être pour l'autre. Blues sombre, ethos de punk avant l'heure.

Goo Goo Muck -The Cramps

Si Tim Burton est un réalisateur intéressant à explorer en Octobre (et en tout temps), il est aussi auteur créateur de la série à succès sur Netflix Wednesday, inspirée du personnage de la Famille Addams, mettant en vedette la délicieuse Jenne Ortega. Dans la première saison, ils ont eu l'excellente idée de ranimer ce bijou des Cramps qui me rappelle C.D. en secondaire 3, qui me faisait découvrir son corps ce band alors. Ce band a offert un concert à des patients d'un asile. Des bons bougres. 

Don't Fear The Reaper -Blue Oyster Cult

Classique sinistrement romantique, classique de la sonnaille (la cowbell), riffs hantés et ballade cosmique pour fumeur de joints du weekend, on y murmure la mort comme étant une étape de la grande aventure de l'amour. 

Lullaby -The Cure

Les araignées sont d'un naturel effrayant pour bien des gens. Mais quand une de ses victimes nous chante qu'il sur le point d'être le souper d'une dite, araignée, on est en territoire glauque. Et pourtant tout aussi charmant. Presque soyeux. Fièvre gothique au teint blanc mort, prononcé davantage par des lèvres de couleur rouge sang. Presque vampiresque. 

Wolf Like Me -Tv on The Radio

Morceau joué avec une certaine urgence et une énergie sauvage, presqu'animale, aussi. Croisement de luxure, de transformation sans trop de chaos. Mais une voix pleine d'effets troublants. Un cri de hibou dans la nuit. Vulnérable et terrorisant. Inquiétant. C'est presque la voix d'Ozzy qu'on emprunte ici. 

Season of the Witch- Donovan

Lana Del Rey en a aussi fait une version lasse. Qui aurait pu trouver sa place ici, puisque ça pouvait suggérer que c'était la sorcière qui chantait sa chanson et le ton Del Rey est toujours d'emblée, un peu las. Comme ses paupières. Donovan est le créateur original. Je ne savoure et honore en général que les versions originales. Son chant annonçant la saison des sorcières est dans le ton. 

Loverman- Nick Cave

Aussi sensuel que sexuel et inquiétant. Sombre, tordu, intense, menaçant, un plaidoyer pour un sort déguisé en amour. Romance toxique et magnétique. Cave est un personnage Halloweenesque.  Le diable attend à la porte.

Attack of the Ghost Riders -The Raveonettes

Indice de féminité avec Sune Rose Wagner comme 50% des créateurs du band et dans les voix. Surf-noir aux guitares distorsionées retro cool. On y galope sur cheval noir imprimé sur une moto fonçant dans le nuit. Stylé, lugubre et trempé dans le rock ancien Rock'n emo threat. 

My Girlfriend is a Witch- October Country

Le retour de la sorcière avec maintenant celle qui partagerait un lit. Ou serais-ce un cercueil ? Un tombeau ? Effluves des années 60, Psycho pop gomme baloune avec une twist. Guitares riches, charme halloweenesque, enchantement ado. 

Murder on the Red Barn- Tom Waits

Poussiéreux, gothique rural dans une grange de champs de maïs à l'aube et des secrets inavouables dans une brise mystérieuse. Folklore meurtrier austère, la voix de Waits à elle seule pourrait narrer n'importe laquelle des histoires, elle finirait par faire peur un peu. Cinématique. Je verrais un court-métrage là-dessus.


Werewolves of London
- Warren Zevon

Cette chanson qui ressemble tant à Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd*, parle de loups-garous de Londres. Plus léger musicalement, presque jazzé, cocktail cosmique plein d'humour pour ne pas toujours faire peur. L'Halloween, c'est les enfants aussi. 

Southern Man- Neil Young

Une des chansons qui a mis le feu aux poudres entre Neil Young et les habitants du Sud des États-Unis (mais pas les humains à la peau noire). Neil en avait peur, craignait, à juste titre, le racisme qui y régnait, et s'en est confessé en chanson. Les harmonies vocales du morceau sont formidables. Nils Lofgren, Ralph Molina et Danny Whitten font un trio de voix hantées derrière qui assure une frayeur et un chaos qui veut faire appel à une justice qu'on voudrait encore hurler dans les États-Nazis racistes actuels. 

London Dongeon- Misfits

Revenons au côté glauque de cette fête costumée avec ce ténébreux morceau menaçant claustrophobe, hymne plutôt punk sombre et aliénant qui nous rend captif du rock.

Evil Woman- Black Sabbath

Lourd blues des jeunes années Sabbath, trempé dans la trahison, l'amertume, l'attitude occulte. Groove sombre enveloppé de furieux riffs à 4 doigts et demi de Tommi. 

Evil Woman -E.L.O.

Nappe orchestrale de pop-rock avec un zest de glam et quelques clin d'oeil revanchard. Rien à voir avec le même titre de Black Sabbath. Coeur brisé stylisé avec un groove de cordes de guitare, de synthés et de douce assurance. Hymne à la rupture presque disco, question de plaire aux 7 à 77 ans.

Wild in the Streets- Garland Jeffreys

Hymne baveux axé sur la rébellion. Abrasif rock soul d'un artiste qui a trop souvent passé sous le radar. brillants angles politiques dans la chaleur des villes, chaos ado et révolution n'ont pas souvent sonné aussi urgents ou vivants.

96 Tears- ? & The Mysterians

Cet orgue hypnotique si 60's, ce rock de garage  et cette voix semi désespérée du gars blessé, agacé, vengeur, pas tellement amical, bravant les époques. 

Riders on the Storm- The Doors

Atmosphérique psychédélique blues bercé par la pluie croisant jazz, blues, spleen existentiel, groove hypnotique, fantôme d'un gars mort, mais pas mort encore, rêve dangereux et atterrissage effrayant dans le brouillard diffus d'une autoroute de nuit.

Où tout pourrait survenir...





*Qui chicane Neil Young dans la chanson. 

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