Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais toutes les notes, tous les sons, toutes les paroles, tous les tons, toutes les nuances, toutes les inspirations, bref, cette musique est composante de mon ADN.
Par ordre de création:Blonde on Blonde de Bob Dylan.
The Idiot d'Iggy Pop.
Low de David Bowie.
The Unforgettable Fire de U2.
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot arabe habibi. Voulant dire je t'aime.
Musique, je t'aime.
GOODBYE AND HELLO de TIM BUCKLEY.
Fin mai 1967, la musicale planète est stupéfaite.
Paul, John, George & Ringo , qui, moins d'un an avant, avaient annoncé ne plus faire de tournées après des menaces de mort des dangereux religieux des États-Unis, lancent le 8e album des Beatles qui révolutionnera encore plus que ce que les 4 garçons révolutionnaient alors. Avec Sgt.Pepper's Lonely Hearts Club Band, les Beatles redéfinissent le travail en production studio et à peu près tout le monde s'applique davantage quand vient le temps de créer et ajouter des éléments en studio.
Des centaines d'artistes tenteront de copier le modèle. Tim Buckley sera de son propre aveu très inspiré de cet album pour tricoter son second. Il a 20 ans, et en octobre 1966, il en a 19 quand son premier album est lancé. Et épate. Les projecteurs sont placés sur lui. Les mythiques Van Dyke Parks et Jack Nitzsche étaient de ce premier album. On attend le second avec anticipation et il ne décevra pas. Lancé un mois presque jour pour jour après l'album des Beatles, en retravaillant les arrangements et les ouvertures en studio, avec son partenaire d'écriture Larry Beckett, on anticipe même les expériences que feront les Beatles sur le White Album. On est définitivement en territoire exploratoire psychédélique.Riche en guitare, romantique, folk psychédélique, Tim rend un volontaire hommage à Fred Neil avec un morceau qui s'y apparente. Jerry Yester s'applique à la production tout en y jouant du piano, de l'orgue et de l'Harmonium. Ses flexions vocales peuvent paraître agaçantes, et c'est exactement ce qui m'a fait ne jamais vraiment aimer l'oeuvre tout aussi courte du fils qu'il n'avait rencontré que très peu de fois dans sa vie, Jeff. Ironiquement, les Beatles lanceront un single au mois de novembre suivant portant presque le titre de cet album. Explorant aussi la dualité. Yeah Coleman partage aussi la production.
Ce second album aurait pu en faire une superstar, le troubadour n'a que 20 ans et est une jeune version masculine de ce qu'était aussi au même moment Joan Baez dans le style. Le jeune troubadour aux cheveux bouclés et aux chemise bouffantes de jeune prince est une figure locale de la scène grouillante de Los Angeles. Il est dans l'élan qu'inspire Bob Dylan à la même époque, mais en plus charmant visuellement. Son émotif phrasé épouse ses mélodies bien accompagnées par la guitare à 6 et à 12 cordes.
Pyschédélisme fragmenté, explosions vocales, atmosphère hippie imprégnée, il était très attentif à ce qui était cool et ce qui ne l'était pas. Il n'était pas du tout junkie. Mais ne s'est pas trouvé cool, le 29 juin 1975 quand il a refusé un joint d'un(e) ami(e). Alors quand on lui a proposé de l'héroïne le même soir, il a voulu épouser l'idée romantique a dit oui sans vraiment savoir s'y prendre. Après tout Jim Morrison était si cool avec ses intoxications publiques, pourquoi pas lui ?
À 28 ans, ce soir-là, l'héroïne lui fait sauter le coeur. Il en meurt. Mais son oeuvre de 9 albums entre 1966 et 1974, dont ce second effort, subsistent.
Pour amateurs de folk rock, rock psychédélique, Joan Baez, Bob Dylan, Jeff Buckley, Heart, folk jazz, avant-jazz, avant folk, funk, psychédélisme expérimental, Anti Vietnam vibes, hippy acoustique, vocalisations aériennes.
Tim n'est plus de ce monde, il y a 50 ans, cette année.
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