Pierre, 4 ans (au mieux 8)

C'était une conversation entre une journaliste et un enfant de 4 ans. 

Pardon, un candidat au poste de Premier Ministre du Canada, le leader du parti CONservateur du Canada d'Amérique. C'est même celui qui mènerait en ce moment dans les sondages. Pierre PoiLIEvre.

La journaliste: "Ceux qui ne supportent pas votre parti vous accusent de flirter et de vous rapprocher des extrêmistes."

PP: "Que voulez vous dire ?"

J: "Diagolon, entre autres..."

PP: "Qu'est-ce que c'est que ça ?  Je ne sais pas ce qu'est Diagolon"

Même si tout le monde a vu les photos, vu les films, entendu les propos de support, vu les regards bienveillants, plusieurs fois, LU Pierre commenter le groupe, entre autre quand il dénonçait les abus physique qu'aurait commis le fondateur de Diagolon sur sa femme et que cette homme lui eût serré la main. La journaliste a poliment, sourire en coin, expliqué gentiment ce qu'était Diagolon à celui qui faisait semblant de ne pas savoir c'était quoi. Exactement comme le paragraphe 465 du guide de Donald Trump qui disant que Jeffrey Epstein n'était qu'une connaissance, qu'il ne se sont jamais vraiment fréquentés. Après lui avoir expliqué ce qu'il savait déjà il dérive sur une pente de glissade.

PP: "Voilà un bel exemple de gaslighting (manipuler quelqu'un au point de le/la faire douter de ses propres gestes et de ses propres pensées) de la part du Nouveau Parti Démocratique et des Libéraux qui tentent de convaincre la population que celle-ci se trompe. Justin Trudeau, M.Blackface lui-même, qui s'est costumé en raciste tellement de fois qu'il ne se rappelle même plus combien de fois il l'a fait..."

Il s'agit du verbatim d'une vraie entrevue. Entre deux adultes. 

"...ils veulent appeler un camionneur raciste parce qu'il n'arrive pas à se payer une maison..."

Ce à quoi l'adulte la journaliste en a assez et ramène le focus:

"Bon, ce n'est pas vraiment répondre à la question n'est-ce pas ?"

Ce à quoi répond l'enfant Pierre, 4 ans "je sais à quoi vous faites référence, je parles d'autres choses..."

Donc il ne répond pas à la question , les deux pieds dans la vaseline, il glisse. Continue de dévier. Patine sur la bottine.

"Oh Pierre, you got it all wrong"

"Je vous parles d'un extrêmisme très canadien, celui du gouvernement Trudeau, qui prétend admirer le communisme chinois (non) et Fidel Castro (non plus) le Premier Ministre qui vote des lois de censure (non), que Margaret Atwood elle-même a fait rapprocher du totalitarime d'un de ses livres, tu connais Margaret Atwood ? elle parle de totalitarisme dans ses livres ? Est-elle une extrêmiste ? on ne dit pas ça d'elle "

La stratégie Steve Bannon, qui a merveilleusement fonctionné avec Donald Trump, était de lancer tellement de n'importe quoi en peu de temps que les médias ne saurait plus quoi traiter en priorité. Et oublierait que son client prend des étrangères qu'il trouve de son goût par la chatte si il les croise. Même pour la première fois. Elles aimeraient ça selon lui. 

PP demande ensuite si la journaliste est une fan de Margaret Atwood. 

Maman la reporter, digne et professionnelle, refuse de répondre à la question qui n'a rien à voir avec rien. Pierre a ensuite déglutiné du vomi qu'il a ravalé:

"On a bien entendu un gros problème d'extrémisme au pays, et c'est le premier ministre en est le pire extrêmiste".

(...)

"T'es laid"

"Non c'est toi qui est laid!" 

Ces 2 lignes c'est pas dans la suite, mais j'ai entendu ceci le jour même, dans une cour de récréation d'école primaire. C'était la rentrée. 

L'article se poursuit avec Pierre ne répondant principalement rien et devenant de plus en plus passif/agressif. Ce à quoi la journaliste ne mord jamais. 

"Le Premier Ministre veut décriminaliser le crack!"

(...)

Non. Pas du tout. Ça n'a même jamais été pensé sur un bol de toilette ou ailleurs. 

"Il veut aussi donner des opioïdes aux enfants payées par nos taxes..." (Non, dans quel film ?)

"ces électriciens qui doivent attraper la foudre du ciel..."

"Il veut bannir les automobiles pour empêcher les gens de bouger..."

Je n'invente rien. Sinon les deux passages sur la laideur plus haut. Pierre est weird. Même dans ses mensonges mal choisis. 

L'article a eu le professionnalisme de souligner que Pierre n'avait donné aucune référence précise sur tout ce qu'il avançait.

Réalisant probablement qu'il était affreusement mauvais et qu'une fois monté, ce serait pire, Pierre a ajouté "J'espère que ceci sera publié sans montage et tout à fait verbatim!" 

Ce à quoi la journaliste, plus mature, lui a répondu: "Tu le verras bien, tu enregistres aussi ce qu'on se raconte, tu pourras comparer".

Et elle lui a donné un suçon.

Non, ça aussi je l'ai inventé. Le suçon. Elle lui a offert un soupir prolongé. 

Mais le reste, calisse, ça ne s'invente pas.

Et il serait Premier Ministre demain si on passait au vote ?

Le Canada est plus brillant que ça.