vendredi 5 août 2022

Buzzs, Auras & Rendez-Vous

Buzz constant depuis quelques temps. 

Quand Marie-Pier Morin  a été premièrement connue, c'était comme candidate d'une émission de télé-réalité. Elle en a été évincée pour avoir tenter de faire un arrangement qui était considéré comme une tricherie par les concepteurs de l'émission. C'était les premiers contacts qu'on avait de cette Québécoise.

Ayant en aversion, plus que tout, de trois types de gens dans la vie, les menteurs, les tricheurs et les voleurs, qui ne sont souvent qu'un, très vite, elle ne m'a pas intéressé d'aucune manière. Mon respect envers elle, ou toute forme d'admiration restant sur le portique arrière de ma demeure intérieure. Toujours prêts à être balayés en bas du balcon. 

Safia Nolin m'a toujours agacé. Rien à voir avec son surpoids. Sa maturité, son manque de maturité, ses textes surestimés, m'ont souvent agressé. La critique de ses talents a été très vite considéré par elle comme de l'intimidation. Je ne crois pas qu'elle soit en mesure de porter de bons jugements sur son propre métier d'artiste. J'ai essayé par deux fois d'écouter ce qu'elle offre, et je n'ai pas trouvé que c'était pour moi. Ça n'allait pas plus loin. Je n'ai jamais eu de raisons de m'étendre sur pourquoi, ce qu'elle offre comme musique ne me plait tout simplement pas. Trop plaintif et nu. Nick Drake offre du quasi-aussi dépouillé, mais déjà, le ton est beaucoup plus agréable pour mon oreille. Et le propos plus mature. Même si il platement teint sa propre vie. Je n'ai pas à me justifier, Nolin ne me plait pas plus que Morin. En tout et pour tout. 

Quand elle a publié sa plainte (justifiée) contre MPM, de comportements déviants allant jusqu'à la brutalité physique contre elle, j'ai tout de suite eu de la sympathie pour Nolin et je ne suis pas resté tellement surpris de Morin, ça cadrait avec ma vision de la personne. Pour tricher, voler, mentir, ça prend un certain déséquilibre. Pour le faire, il faut être animé de l'envie de manipuler. C'est encore difficile, de ne pas penser qu'elle n'a pas ce réflexe naturel quand Morin dira par la suite "Ma chanteuse préférée, c'est Safia Nolin". Je ne sais pas ce qu'aurait offert le moment si l'intervieweur lui avait dit nomme moi tes trois morceaux préférés. Je trouve les deux filles assez pénibles.

Safia a décrié le retour sur les écrans de cinéma de Marie-Pierre Morin, personnage principal du dernier film de la réalisatrice/actrice Mariloup Wolfe, Arlette. Une comédie qui fait beaucoup d'échos entre fiction et réalité. Ce qui était un pari audacieux qu'on pouvait saluer. Mais ça prend un grand talent pour être en mesure de bien doser l'ironie en utilisant des personnalités controversées comme Gilbert Sicotte, Anne Casabonne, Marie-Pierre Morin et David Lahaye. 

Le premier a été dans l'actualité lorsque critiqué pour un côté jugé brutal, son agressivité, son caractère et ses méthodes auprès d'étudiants/étudiantes de théâtre passé, mais aussi défendu par plusieurs autres anciens élèves, qui ont alors qualifié, à mots couverts, les étudiants plaintifs, de pas tellement faits pour le métier. 

Anne Casabonne s'est ridiculisée en parlant de la pandémie, sous prétexte qu'elle avait fait des études passées en soins de santé, elle a multiplié ses interventions confuses en diffusant des tonnes de fausses informations sur les vaccins, sur ses effets, s'est présenté pour le parti politique d'Eric Duhaime en décriant la "dictature" du Premier Ministre. Elle a tout perdu, donc une première élection dans une circonscription, mais surtout, elle a perdu la tête. 

Marie-Pier Morin a fait acte de contrition, a assuré qu'elle prenait des mesures pour devenir une meilleure personne. Elle avait eu des propos sexuellement grossiers envers de multiples personnes, les as touché de manière inappropriée, a tenu des propos racistes, a mordu Safia Nolin. Sa couleur à elle, c'est ça. 

David Lahaye a aussi, comme Anne Casabonne, tenu des propos très disproportionnés sur la pandémie. Ils ne parlaient pas de reptiles ni de terre plate, mais était plus-que-réfractaire à tout le contenu scientifique autour de la pandémie.  Il a aussi épousé les théories du complot qu'il n'a pas complètement décrié encore. Le film de Mariloup Wolfe, scénarisé par Marie Viens, lui fait dire "Désolé, j'ai été vacciné contre les quêteux", ce qui est à la fois un clin d'oeil à sa résistance publique au vaccin contrant les effets de la Covid-19, et à la fois un geste de bon joueur de sa part. . 

Le film fait aussi dire à un personnage, qui lui, parle à Marie-Pier Morin: "Vous allez être guillotinée sur la place publique", autre clin d'oeil direct à la réalité Morin. 

Mais le ton, le buzz du bourdon, la piqûre qu'on tente de me faire sur l'envie de le voir, cette fois, c'est moi qui passerai mon tour. 

Mariloup Wolfe, c'est aussi l'ancienne amoureuse de l'acteur/réalisateur Guillaume Lemay-Thivierge qui a perdu ses contrats de travail quand il a été obligé de confesser qu'il n'était aucunement vacciné. Il s'est enduit de goudron et de plumes lui-même en paradant sur le net,  tentant de dire qu'il attendait le bon vaccin Québécois. Si le ridicule tuait, il tombait raide mort.  

Ils se sont aimés ces deux-là. Ils ont eux des enfants ensemble ces deux-là. J'aime mes réalistrices/réalisateurs pour leurs choix. Je vais manquer mon coup peut-être souvent avec Mariloup.

Quand je visionne Antonioni, quand j'écoute Dumas, quand je consomme Rejean Ducharme, je flirte en partie avec une portion de leur personnalité. Je fonds dans le mood de Jep du film de Paolo Sorrentino, La Grande Beauté. Je suis complètement avalé par Coeur de Pirate quand j'écoute la liste de lecture que je m'en suis faite. Je vole quand je lis Alessandro Barrico

    Maude Audet me fait de l'oreille. Je vais acheter The Velvet Underground que Todd Haynes a fait pour Apple TV, mais pour moi seulement, aussi. J'y arriverai. Après 2 Jean-Philippe Baril-Guérard, je m'en promets d'autres. Des rendez-vous, toujours.

Mais mes rendez-vous avec Mariloup, je pense les manquer un à un. 

Arlette est en salle à partir d'aujourd'hui au Québec. Allez vous y faire une tête. Ne serais-ce que pour nourrir les artisans du cinéma de chez nous. 


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