dimanche 7 août 2022

35x 6 Albums Magiques de Suite

"That doesn't include me"
Pour tout artiste, homme ou femme, ou entre les deux, ce qui compte est de durer. Dans l'histoire de son art, dans la mémoire des amoureux de cet art, dans leur coeur.

Plusieurs perdent leur mojo très tôt. Après un seul album, des fois après 2 ou 3. Mais en faire 6 de suite qui gardent l'intérêt commun happé, qui remplit encore les salles, qui restent dans le ton de l'époque, qui influencent encore, c'est du grand talent, du flair exceptionnel, du cool exposant 6. 

J'ai comme théorie que pour les grands créateurs, une période d'à peu près 10 ans suffit (parfois moins/parfois plus) pour se faire un nom mémorable. Russell Crowe en est un exemple. Avant L.A. Confidential, l'acteur Néo-Zélandais, était, justement, assez confidentiel. Jusqu'en 2007, il était partout, gagnant 2 fois l'Oscar du meilleur acteur. Il n'a jamais cessé de travailler mais est moins intéressant dans ses choix. On le connait maintenant pour des photos de sa famille publiées sur Twitter. On peut faire ce type d'observations sur un paquets d'artistes.

C'est justement quand quelqu'un me demandait quel album de Stevie Wonder je préférais sur sa période 1972- 1979 que j'ai réalisé que seuls les vrais géants de l'industrie musicale étaient capables d'être aussi créativement inspirés sur une si longue période. Dans la durée. Graal de l'artiste.

J'ai sélectionné 35 d'entre eux, tous populant ma bibliothèque musicale d'une liste de lecture de morceaux de mon choix (d'inégales durées), sur mon téléphone. Ce que je choisis est discutable, si tel est le cas, discutons. Mais surtout, découvrons.

L'inspiration.  

Par ordre alphabétique:

Beatles, The (1965-1969): Rubber Soul, Revolver, Sgt Pepper's Lonely Heart Club Band, The White Album, Yellow Submarine, Abbey Road.

Au 6ème album, les 4 garçons dans le vent ont rencontré Bob Dylan et leurs textes et les explorations musicales ont évolués. Ils sont plus subtils et plus audacieux. Pour une rare fois, on enregistre le premier des ces albums,-le second seulement entièrement avec du matériel original-libre de tournées en spectacles, qui seront terminées à jamais dès l'année suivante parce que John fait une référence au déclin du catholicisme. Tant mieux, après avoir réinventé la présentation musicale, ils réinventerons le travail en studio.

Bowie, David (1974 à 1979): Diamond Dogs, Young Americans, Station To Station, Low, Heroes, Lodger.

Bowie prend un gros risque en sacrifiant son personnage de Ziggy, Mick Ronson et ses araignées de Mars et pensant très grand en voulant faire une adaptation en musique et sur scène de 1984 de George Orwell. Mais l'album de 1974, dont le plus populaire single est inspiré d'un riff travaillé avec Mick Jagger, est tout simplement formidable. Et le suivant, plus audacieux encore avec sa Plastic Soul. Station To Station est plus mystique et ouvre la porte aux expériences de la trilogie "Berlinienne" avec Eno/Alomar/Murray/Davis/Visconti/Pop/Fripp/Williamson. 

Cohen, Leonard (1967 à 1979): Songs of Leonard Cohen, Songs From a Room, Songs of Love & Hate, New Skin For The Old Ceremony, Death of a Ladies Man, Recent Songs

Ce qui est toujours un peu gossant chez certains grands, c'est qu'ils durent plus longtemps et c'est pas nécessairement 6 "de suite" qui les rendent immortels. En effet notre poète local lancera Hallelujah sur son 7ème album, (je vous présente ses 6 premiers), chanson qui sera la plus reprise dans le monde entier, et I'm Your Man, en 1988, qui comprenait 6 singles importants. Et The Future, franchement non négligeable, en 1992. Mais je ne pouvais lever le nez sur ses trois premiers non plus, qui établissait sa couleur musicale. Si parfaite dans le film McCabe & Mrs Miller de Robert Altman, excellent film également, au demeurant.  

Coldplay (2000-2014) Parachutes, A Rush of Blood To The Head, X&Y, Viva la Vida or Death & All His Friends, Mylo Xyloto, Ghost Stories. 

Ici aussi, je trouve cruel de laisser tomber leur 7ème et surtout leur 8ème que je considère leur absolu meilleur. Les Australiens ont percé en 2000, à la naissance de la splendide fille d'un grand ami à moi, le bon Docteur Breton, qui, sur Yellow, vivait de très grandes émotions. The Scientist, trois ans plus tard, me faisait vivre la même chose avec ma fille, principalement la ligne "You don't know how lovely you are". Ils n'ont pas manqué de s'assoeir au sommet de la planète pop durant cette période devenant un des artistes les plus rentables autant en ventes d'albums qu'en tournée. 

Coltrane, John (1958 à 1962) Blue Train, Giant Steps, Coltrane Jazz, Lush Life, My Favorite Things, Olé Coltrane. 

Aaaaaaaaaaaaaargh! ne pas inclure Coltrane Plays The Blues ? Africa/Brass ? Coltrane ? Duke Ellington & John Coltrane ? John Coltrane & Johnny Hartman ? A LOVE SUPREME ? Tiens en voilà 6 autres, entre 1962 et 1965!  Cocaïné jusqu'à sa précoce mort, le légendaire saxophoniste enregistre pas moins de 19 albums en seulement 4 ans! Bebop, hardbop, improv, il avait commencé avec Miles Davis sur ses meilleurs albums, était aussi passé par le grand Thelonious Monk. Très spirituel et arraché à la vie à seulement 40 ans, il a laissé derrière lui de fameux sons, une femme radieuse, elle-même harpiste et pianiste, et trois enfants, eux aussi, musiciens. 

Costello, Elvis (1977 à 1982) My Aim Is True, This Year's Model, Armed Forces, Get Happy!, Trust, Almost Blue

L'irlando-britannique, de son vrai prénom Declan MacManus, épate dès ses trois premiers albums, lui et ses attractions, atttracts attention. Il sabote sa propre popularité en 1979, alors que son troisième album le propulse assez haut dans les ventes. En effet, dans une soirée trop arrosée, il s'en prend verbalement à la bande à Stephen Stills, considérée comme la vieille garde, Costello et ses boys étant la nouvelle vague, et échappe le mot en N. pour parler péjorativement de James Brown et Ray Charles. On lui cassera le bras dans un bar. Il perd presque tout. Mais réenregistre et son album suivant sera même plus soul. Il parle de l'incident sur un de ses morceaux. Costello sera assez brillant musicalement pour se ressusciter, et longtemps. Et fera presque tous les genres sauf le trash metal. Il trash de la gueule de toute manière. Comme tout bon irlandais.  

Cure, The  (1982 à 1992) Pornography, The Top, The Head on The Door, Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me, Desintegration, Wish.

Ce groupe m'a accompagné très heureusement de mes 13 à 17 ans In Between Days me les faisait découvrir quand j'étais en Secondaire II. À l'aube de ce blogue, en 2008, j'irai les voir pour la seule fois de ma vie. Ils avaient été excessivement généreux et c'était un show justement pour les fans de toujours. Fameux band qui, sur ses 6 albums de suite, passe d'un certain minimalisme musical à de très riches morceaux, souvent longs, précédés de longues intro en crescendo. J'adore encore certains soirs, quand l'araignée tente de me gober pour souper.

Davis, Miles (1957-1960) Walkin', Cookin', 'Round Midnight, Milestones, Kind of Blue, Sketches of Spain.  

Ohlàlà...difficile encore de se limiter à 6 car sur cette même période j'omets 7 autres albums lancés les même années. Hyperproductif, et brillant leader inspiré, il fait valoir sur ces disques les talents de John Coltrane, Horace Silver, Kenny Clarke, Red Garland, Paul Chambers, Philly Joe Jones, Julian "Cannonball" Aderley, Bill Evans, Gil Evans. Le dernier de ces albums est inspiré du flamenco espagnol et est plus orchestral, et splendide pour l'oreille. Davis est aussi suave que bouleversant. À écouter verre rempli en main. Peu importe le jour.

Depeche Mode (1984 à 1997) Some Great Reward, Black Celebration, Music For The Masses, Violator, Songs of Faith & Devotion, Ultra

Mon entrée à l'école secondaire s'est faite sur l'air de People Are People. Vous étiez "prep" (Depeche Mode) ou "métal" (Iron Maiden). Habilement, j'étais les 2. J'ai politiquement toujours su habilement me faire des amitiés franches dans tous les clans. DM nous proposait 3 claviers et un chanteur ! Pas de batterie, peu de guitares et pas de base. Le 6ème de ces albums était le premier sans Alan Wilder qui quittait, frustré de ne pas avoir la reconnaissance musicale qui lui revenait dans les droits d'auteurs. Martin Gore s'en gardait beaucoup pour lui alors que Wilder collaborait grandement aux arrangements. Le temps donnera raison à Wilder. Le groupe ne sera plus jamais aussi intéressant après son départ.

Doors, The (1967 à 1971) The Doors, Strange Days, Waiting For The Sun, The Soft Parade, Morrison Hotel, L.A.Woman

Leurs 6 seuls. Et quelle carrière en seulement 5 ans ! Rarement l'orgue aura été aussi brillamment intégré au blues et au rock. On tâte même du flamenco et du rockabilly. On oublie, sous les frasques excessives de leur chanteur comment les trois autres, Ray Manzarek, Robbie Krieger et John Densmore, étaient aussi de fameux musiciens. Le film d'Oliver Stone sur eux est un fantasme de fan, mais la musique, elle, ne ment pas du tout. C'est très inspiré. Jusqu'au dernier souffle de Morrison.

Dylan, Bob (1963 à 1966): The Freewheelin' Bob Dylan, The Times They Are a-Changin', Another Side of Bob Dylan, Bringing It All Back Home, Highway 61 Revisited, Blonde on Blonde

Du héros folk, écho involontaire d'une génération, au "traitre" qui est passé à l'électrique, ce qu'il a toujours préféré, jusqu'à cet accident de moto/prétexte qui l'a fait se garder à l'ombre de son gérant qui en abusait. Dylan, avec le dernier de ces 6-là, a The Hawks comme musiciens. Des musiciens qui deviendront The Band. On a aussi Mike Bloomfield à la guitare et Al Kooper, dont l'orgue sera inspirant. Zimmerman aura quelques moments inspirés post-1966, mais pas autant que sur ses 6 albums consécutifs.

Gabriel, Peter (1975 à 1992) I (Car), II (Scratch), III (Melt), IV (Security), So, Us. 

Lorsqu'il a choisi de quitter Genesis, son succès n'était pas garanti. Il s'est adjoint les services de Robert Fripp pour les trois premiers albums, et de Kate Bush sur deux de ses albums. Et a Tony Levin sur les 6. Il commence sombre, mais toujours diversifié, ce qui ouvrait la porte aux explorations africaines des années 80 et aux développements technologiques dans les années 90 et les suivantes. Sur son dernier (de ses 6 premiers) il est amer du divorce qui le gruge, d'avec Rosanna Arquette. Vous remarquerez que je fais fi des albums en spectacle, des trames sonores ou des compilations. Je parle musique, pas argent. 

Gainsbourg, Serge (1962 à 1971) Serge Gainsbourg #4, Gainsbourg Confidentiel, Gainsbourg Percussions, Initials B.B., Jane Birkin/Serge Gainsbourg, Histoire de Melody Nelson.

Génie musical qui explore la musique classique et le jazz pour mieux glisser vers la pop, on le retrouve tribal, cannibal, sexuel, avec Bardot, avec Birkin, toujours mélodiquement astucieux et dérangeant à l'image comme au texte. Content au moins de vous trouver un héros francophone. On a un Montréalais (Cohen) et un représentant de l'Hexagone. Un des fameux plus grands. Qui aura marqué son temps. Et après aussi, longtemps. 

Genesis (1971 à 1976) Nursery Cryme, Foxtrot, Selling England By The Pound, The Lamb Lies Down on Broadway, A Trick of The Tail, Wind & Wuthering

Les 4 premiers, qui sont les albums 3, 4, 5 et 6 du band, auront comme chanteur Peter Gabriel et pencheront davantage vers la musique progressive. Les 6, sont les seuls comprenant Steve Hackett à la guitare. Après le départ de Gabriel, les deux albums qui ont suivi portent beaucoup l'empreinte d'Hackett dont les cordes sont assez fameuses. Tony Banks y brille aussi passablement. La transition vers autre chose est assez parfaite. Les 2 derniers de ce 6-pack sont lancés la même année, l'année où quitte Hackett, et on a encore rien trahi du son original. C'est par la suite qu'on glissera beaucoup vers le pop. 

John Elton (1970 à 1973) Elton John, Tumbleweed Connection, Madman Across The Water, Honky Château, Don't Shoot Me, I'm Only The Piano Player, Goodbye Yellow Brick Road.  

Elton n'avouera pas avant tard dans sa vie qu'il est gay. Pourtant tous les référents s'y trouvent. Incluant la mélancolie récurrente, les costumes de scène et les hommages à Judy Garland. Il lance deux albums en 1970 et deux autres en 1973. Your Song, Take Me To The Pilot, Border Song, Tiny Dancer, Honky Cat, Rocket Man, Daniel, Crocodile Rock, Funeral For a Friend/Love Lies Bleeding, Candle In the Wind, Bennie & The Jets, Goodbye Yellow Brick Road, Saturday Night's Alright For Fighting y sont crées, ce qui est beaucoup du meilleur de Réginald Dwight.  

Led Zeppelin (1969 à 1975) I, II, III, IV, Houses Of The Holy, Physical Graffiti. 

Les 6 premiers du band de Jimmy Page sont légendaires. Les ancêtres du hard rock présentent un combo guitare/batterie lourd et électrisant. Mélodique, largement emprunté et réarrangé, et toujours pertinent de nos jours. On entend encore beaucoup d'accords qu'on leur emprunte, eux qui étaient maitres emprunteurs. Rock, folk, mystique, blues, toujours agile de la 6 à la 12 cordes, ce sont, à mes oreilles un 6 sans fautes en ce qui me concerne. Tout ce qui se fait post 1975 ne m'intéressera jamais autant que les 6 premiers. Les deux premiers étant pratiquement brûlés pour apparaitre trop sur ma liste de lecture. J'ai encore le III et Physical Graffiti dans les albums que je me tape de temps en temps. Quand je me sens raw comme le whiskey. 

Mitchell, Joni (1969 à 1975 aussi) Clouds, Ladies of the Canyon, Blue, For The Roses, Court & Spark, The Hissing of Summer Lawns. 

C'est extrêmement dommage que Mitchell se soit retirée de Spotify. J'étais plutôt fier de ma liste de lecture d'1h25, qui était parfaite certains matins, au bureau. Je n'avais jamais été très attentif à elle, la connaissant exclusivement de ses albums des années 80 (et +) ce qui ne m'avait jamais tant intéressés. Entre 1969 et 1975, elle est presque parfaite. Je commençais tout juste à me la trouver indispensable. Les deux premiers albums sont brillamment folk. Les deux du milieu marqués par sa relation avec James Taylor. Les deux derniers commençant à verser vers le jazz folk. Elle me manque. ravise, Joni. J'étais gagné à toi. Je n'ai que 6 minutes de ta musique sur mon téléphone, maintenant. 

New Order (1981 à 1993) Movement, Power, Corruption & Lies, Low-Life, Brotherhood, Technique, Republic. 

Les 6 premiers albums des restes de Joy Division sont marqués par de nombreuses transitions. Le tout premier est parfait et presque 100%, du Joy Division. À partir du second, on commence le virage électronique. Age of Consent a encore un parfum de Joy Division, mais dans la version d'Amérique on a aussi Blue Monday. Complétement ailleurs au niveau du son. Dansant. L'album suivant sera assez bien équilibré osant intelligemment l'harmonica. Jonathan Demme leur donne de l'image, en clip. L'album suivant offre le classique Love Bizzare Triangle. Sommet d'une adolescence qui était mienne sur les pistes de danse. Le suivant sera le dernier avant la fin de l'étiquette Factory qu'ils avaient co-fondé et comme ils perdent beaucoup d'argent avec The Hacienda, un bar dont ils sont co-propriétaires, le 6ème album est celui qu'on fait pour se renflouer, et où on se hait en studio. Mais les albums de 2001, 2005, 2013 et 2015, plus axés sur la guitare, seront aussi très forts. Peut-être même plus (2001, 2005)  que les 2 derniers de ce 6 pack.

Pink Floyd (1970 à 1977) Atom Heart Mother, Meddle, The Dark Side of The Moon, Wish You Were Here, Animals, The Wall

Les 5 derniers albums crées ensemble, Waters, Wright, Gilmour, Mason, et The Wall, entièrement Waters ou presque. Même si pas tous crédités équitablement (Animals) ils ne seront jamais plus unis, ces 4 là sur les 5 avant The Wall. Le premier de ce 6 pack est un chef d'oeuvre. C'était aussi le préféré de Stanley Kubrick. Le second, un autre bijou avec son morceau fleuve qui faisait "Écho" glorieusement. Dark Side of The Moon sera historique. Wish, bouleversant et aérien. Heure de gloire de Rick Wright. Animals, formidable. Une équipe sonore. The Wall, effort claustrophobique de Roger Waters, mais épique tout de même. Le band ne sera jamais meilleur que sur cette période.

Prince  (1982 à 1987) 1999, Purple Rain, Around The World In a Day, Parade, Sign O' The Times, Lovesexy. 

J'ai adoré Prince. Il m'a accompagné dans les oreilles dès mes 13 ans. J'ai ses 3 films et par ses 6 albums, je le trouve impeccable. Fameux homme orchestre qui aimait beaucoup tout faire par soi-même, il s'entourait aussi de beaucoup de collaborateurs mais aussi de fameuses collaboratrices. Extrêmement sexuel, il faisait écho à ma libido testostéronée adolescente. Funk, pop, rock, jazz, soul, à sa mort, je l'ai musicalement redécouvert dans ses dernières années. Il ne jouait plus nulle part commercialement mais n'avait jamais arrêté. Un album instrumental, entre autres, me plait beaucoup. Mais sur ceux là, des trésors partout, toujours aimable: Suave Red Corvette, Électrisant Let's Go Crazy*, When Doves Cry sublime et sans base,  Cocktail Pop Life, funky Kiss, groovy U Got The Look, ma préférée sur le dernier: Alphabet Street.  

 R.E.M. (1983 à 1988) Murmur, Reckoning, Fables of the Reconstruction, Life's Rich Pageant, Document, Green. 

 

Les 6 premiers, les 6 sous étiquette indépendante I.R.S. Mais il ne faudrait pas non plus négliger les 6 autres suivant, enregistrés et encadrés par Warner, où ils sont au sommet du monde pop, jusqu'en 2001. (Sans Bill Berry depuis 2 albums maintenant). Dans les 6 premiers, ont les sens libres. Ils sont créatifs, bruts par moments à la guitare de Buck, inspiré aux voix parfois Stipe, parfois surprenant Mills. Visuellement, ils impressionnent en clip. Ils sont marquant pour leur époque qui sera de ma 5ème année d'école primaire à l'université. Des années dorées. 

Radiohead  (1993 à 2003) Pablo Honey, The Bends, Ok Computer, Kid A, Amnesiac, Hail To The Thief.

Ça faisait 2 ans que je sortais avec l'amoureuse, quand elle me dit "Tu sembles souvent repérer les bons artistes avant tout le monde" Ce commentaire sur mon flair m'avait fait un immense bien. Un talent de Bowie avait rejailli sur moi. Je venais de lui faire découvrir coup sur coup, l''année d'avant, les premiers albums de Radiohead et The Cranberries. 1994 allait leur faire offrir mieux encore. Les 6 premiers de Radiohead les font passer du rock plus grunge à la techno de manière assez formidable. Kid A est un fameux album qui a fait transitionner la direction musicale très intelligemment.  

Reed, Lou & The Velvet Underground (1967 à 1973) The Velvet Underground  & Nico, White Light/White Heat, The Velvet Underground, Lou Reed, Transformer, Berlin. 

Je triche légèrement ici, en plaçant ce que Lou faisait avec VU. Il composait 97% de ce que Vu faisait. J'ai pas compté le dernier de VU où il n'y est pas à 100% (6 chansons sur 10). 3 albums dans son band, 3 solos. VU, j'ai tout en coffret d'eux. Je les ai adoré. Vraiment. Ils faisaient de tout. De l'expérimental comme du très traditionnel. Son premier en solo reprendra d'ailleurs des morceaux qui était préparés avec VU. C'est son second solo, travaillé avec Bowie, qui le rend riche. Et l'album concept qui suit, que j'adore aussi, me présentait Bob Ezrin, qui recoupait ma passion pour The Wall, de Pink Floyd, qu'Ezrin a produit. Jai eu beaucoup de peine à la mort de Reed.

Rolling Stones (1967 à 1973) Their Satanic Majesties Requests, Beggar's Banquet, Let It Bleed, Sticky Fingers, Exile on Main St., Goats Head Soup

J'aurais pu terminer avec It's Only Rock'n Roll, dernier album avec Mick Taylor à bord, ma version préféré des Stones, album dont la chanson titre avait été travaillée avec Bowie et qui comprends un de leurs plus beaux morceaux, selon moi. Mais j'ai franchement beaucoup aimé l'expérience de 1967 où on avait accordé une dernière chance à Brian Jones pour un certain contrôle du son, au final. Jones ne se remettra jamais du désavoeu du band autour de cet album qui ne pouvait pas être plus Brian Jones (plus blues, oui, peut-être). Rock, country, blues, folk, Jagger apprend la guitare, Jones meurt, Keef & Anita ont Angie, ensemble, Wyman chante, Taylor, ado, arrive. Taylor devient addict à l'héro grâce à Keef. J'adore cette période. Animale. 

Rush (1976 à 1982) 2112, A Farewell To Kings, Hemispheres, Permanent Waves, Moving Pictures, Signals.

Quand j'ai besoin d'être performant au bureau, rien de mieux qu'un band de performeurs. Le trio canadien n'a jamais cessé de m'impressionner. Quand je fais l'épicerie, c'est étrangement aussi cette liste de lecture que j'applique souvent. Mais mon épicerie ne dure jamais 3 heures. À partir de 2112, chacun est parfaitement maitre de son instrument, Peart compose tous les textes qui seront à la fois ésothériques, fantaisistes, dystopiens. Quand je les vois, très ado, au Colisée de Québec, j'ai le culot de quitter après avoir entendu Subdivisions et Red Sector A. Ils étaient le show principal mais ce qui m'intéressait alors, c'était le première partie, Marillion. Quelle arrogance/suffisance de ma part !  

Smiths, The (1984 à 1987) The Smiths, Hateful of Hollow, Meat is Murder, The Queen is Dead, Strangeways Here We Come, Louder Than Bombs. 

Je triche ici aussi. J'y inclus deux compilations. Mais y a explication. The Smiths n'avaient pas de gérant. Toute leur courte carrière. Et ils ont offert davantage de 45 tours que d'albums. Donc deux albums compil qui ne réunissent que des singles qui n'étaient sur aucun album: le second et le dernier. Les mélodies, le groove de la base, le style torturé de Steven, le combo Rourke/Joyce. Ce band m'a aussi accompagné toute mon adolescence. Clo & moi n'étions qu'un, là dessus. Avant que nos chemins ne se séparent à l'aurée du monde adulte.  

Springtsteen, Bruce (1973 à 1984) The Wild, The Innocent & The E Street ShuffleBorn to Run, Darkeness at The Edge of Town, The River, Nebraska, Born In The USA. 

Il avait la drive de sa mère italienne. Rock'n roll nostalgique et R & B inspiré du soul, Bruce est ferme leader de son band. Il a un passage plus folk, country et chante l'américana avant de conquérir le monde avec son album de 1984. Son meilleur reste selon moi son hommage au Grapes of Wrath de Steinbeck, en 1995. Mais sur cette période, avec ce 6,  il grave son nom dans le moule des légendes issues des É-U.

Stevens, Cat (1967 à 1972) Matthew & Son, New Masters, Mona Bone Jakon, Tea For The Tillerman, Teaser and the Firecat, Catch a Bull at Four.

Avant qu'il ne devienne Yusuf Islam, les 6 premiers albums de Steven, qui se choisit Cat comme premier nom, "parce que tout le monde aime les chats", ne veut que ça, être aimé. Il fait donc le plus pop possible. Mais son folk, jazzé, son timbre de voix , doux/rappé, son piano, tout finit par plaire de toute manière. Surtout sur cette période. Ricky Gervais en sera très grand fan. Moi aussi. 

De Stevens, et de Gervais.

Supertramp (1973 à 1985): Crime of the Century, Crisis ? What Crisis?, Even in the Quietests  Moments..., Breakfast in America, ...Famous Last Words..., Brother Where You Bound

La formation aux 2 pianos, ceux de Roger Hodgson & de Rick Davies, a toujours été en concurrence indirecte avec Pink Floyd. Les 2 bands n'ont pas du tout les mêmes sons, mais ils ont tous les deux lancé des albums majeurs, en 1973, 1975, 1977 et 1979. Famous Last Words sera le dernier avec Hodgson qui se lance ensuite, en solo. Davies prend les commandes des voix pour le dernier de ce 6 pack. Supertamp reste encore très agréable et accessible en oreille.

Talking Heads (1977 à  1985) Talking Heads 77', More Songs About Buildings & Food, Fear of Music, Remain In Light, Speaking in Tongues, Little Creatures.

Punk, art rock, funk & world music couvrent cette période. Ils seront très inspirés et identifiés au courant new wave. Je ne les découvrent pour la première fois, que vers leur fin. Mais revisiterai largement rétrospectivement leur catalogue. Et leurs 6 premiers. Leurs meilleurs selon moi. Eno n'était pas vraiment dans le band quand il travaillait avec eux. Byrne se sent extra terrestre aussi. Nous savions qu'il était des nôtres. Pas lui. Ik l'a découvert.

U2 (1981 à 1991) October, War, The Unforgettable Fire, The Joshua Tree, Rattle & Hum, Achtung Baby. 

De 1981 à 1991, j'ai de 9 à 19 ans. U2 est un de ses bands qui étaient toujours près de moi, au bons moments. Quand je découvre que beaucoup de jeunes filles s'intéressent à moi, In The Name of Love ou Sunday Bloody Sunday sont les chansons les plus dansées dans nos écoles secondaires. Quand With or Without You se fait entendre, le ciel s'ouvre et c'est dans les partys de maisons, la nuit, qu'on l'entends, en flirtant. Leur film est un flop, mais la musique s'écoute. C'est pas juste une trame sonore, ils sont dedans. Et quand j'entre à l'Université, ils vivent leur trip Berlinois à la Bowie/Pop.  

Waterboys, The (1983 à 1993) The Waterboys, A Pagan's Place, This is The Sea, Fisherman's Blues, Room To Roam, Dream Harder.  

Probablement les moins légendaires de tout ceux dont je vous parle aujourd'hui, mais je suis aussi à moitié irlandais de par mon père. Les sons proposés par Mike Scott et toux ceux et celles qui l'entourent sont au début plus rock et de plus en plus irlandais à partir du 4ème. Leur 6 premiers sont dans ma bibliothèque. Bien que trop axé sur la religion et le mystique, vers la fin surtout, il a toujours été riche en influence. Un de mes morceaux préférés, ever, est sur leur 3ème

The Who (1965 à 1973) My Generation, A Quick One, The Who Sell Out, Tommy, Who's Next, Quadrophenia.

 Les 6 premiers du band de Pete Townshend son aussi forts intéressants. On passe des grooving sixties au rock des années 70, en passant par(dans ce 6 pack) 2 opéras rock. Tommy sera un des premiers CD que je me procure quand le CD fait son apparition dans les années 90. J'ai aussi ce film en DVD. J'avais aussi enregistré Quadrophenia sur VHS lors d'un passage sur les défuntes ondes de Musique Plus, mais ne l'ai jamais écouté avant que les supports VHS ne disparaissent. Ce sont 6 des 7 albums sur lequel l'animal Keith Moon apparaît. 

Wonder, Stevie (1971 à 1976) : Where I'm Coming From, Music of My Mind, Talking Book. Innervisions, Fullfilingness' First Finale, Songs In The Key of Life.

Lil' Stevie, qu'on connaît depuis son adolescence, devient un homme, et son propos se politise.Sa musique est plus expérimentale, il reste soul, pop, jazzé et funky, il devient papa, il n'est jamais plus intéressant que durant cette période.   

Young, Neil (1969 à 1975) Everybody Knows This is Nowhere, After The Gold Rush, Harvest, Time Fades Away, On the Beach, Tonight's The Night.

J'avais aussi une liste de lecture de Neil Young qui est à la source du boycott de Spotify qui fait trop de place au plus-que-ridicule Joe Rogan. Mon 2h29 est devenu 30 minutes...Dommage. À partir de son second album solo, il se démarque de ses amis de Buffalo Springfield et de Crosby, Stills & Nash. Le second de ce 6 pack devait être une trame sonore d'un film co-scénarisé par Dean Stockwell et Herb Bermann, film qui n'a jamais vu le jour. Harvest est son apogée musicale. L'intro à elle seule, l'harmonica, est tout simplement splendide. On The Beach, plus sombre, plus amer aussi, reste mon préféré. Tonight's The Night est déchirant. 

Mentions à Frank Zappa  qui en sort 6, seulement en 1979. Dont Sheik Yerbouti. Mais Frank travaillait vite. Et pas toujours bien. 

Son ami et buddy de premières parties au passage des années 60-70, Tom Waits n'a pas pu être inclus non plus car ses meilleurs ne sont pas "de suite" selon moi ses 6 meilleurs: The Heart of a SaturdayNight, Small Change, Blue Valentine, Rain Dogs, Franks Wild Years & Mule Variations



*Me donne encore le frisson. J'ai 14 ans là dessus.



Merci d'avoir tout lu, patiemment....maintenant allez écouter!

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