jeudi 21 juillet 2022

Maquillage (Réactions Requises)

Dans la très intelligente comédie Don't Look Up d'Adam McKay, tournée pour Netflix, deux astronomes de petite envergure, le docteur Randall Mindy, interprété par Leonardo DiCaprio et une candidate au doctorat, Kate Dibiaski, interprétée par Jennifer Lawrence, tentent d'aviser les plus hautes autorités qu'une comète menace de venir mettre fin au monde. DiBiaski est celle qui découvre cette comète en direction de la terre et elle fait appel au docteur Mindy qui en sera tout aussi appeuré. 

Les deux font la tournée de tous les médias, se rendront même à la présidente (conseillée par son fils...) mais personne ne les prends au sérieux. Personne ne veut entendre la vérité. Tout le monde préfère prendre l'annonce avec la plus grande candeur ne voulant créer aucune vague. C'est une satire écologique brillante, comique, tragique aussi. qui fait de très nombreux clins d'oeil à la terrible présidence Trump, à l'inefficacité de la gestion de crise en général et surtout qui rappelle tout ce que les covidiots martèlent comme ignorance depuis le début de la catastrophe Covid. 

C'est tout à fait 2022, et si vous n'avez pas vu, il vaut la peine d'y jeter un coup d'oeil. Les acteurs et actrices impliqués à eux seuls impressionnent. DiCaprio, Lawrence, Timothée Chalamet, Jonah Hill, Ariana Grande, Mark Rylance, Sarah Silverman, Cate Blanchett, Merryl Streep pour ne nommer que ceux-là. 

Dans une scène où Mindy et Dibiaski sont invités à un populaire talk show du matin, The Daily Rip, animé par Brie Evantee (Blanchett) et Jack Bremmer (Tyler Perry) les deux astronomes sont alarmés de constater que personne, pas même les deux animateurs qui font des blagues, qui s'amusent et qui gardent le ton léger, ne les prends au sérieux. Excédée, Dibiaski pète un plomb et brise le ton amusé de ceux qui la reçoivent : "Are we not being clear? We're about to tell you that the entire planet is about to be destroyed!". Phrase qui pouvait aussi s'appliquer à la pandémie dans les efforts de conscientisation, surtout au début. Bremmer a un petit inconfort qui lui fait dire, "uh...well...". Evantee le vocalise plus clairement en disant "Oh.. that's something we do around here: we just keep the bad news light". Ne mesurant aucunement l'ampleur de la catastrophe et de manière irresponsable, jouant à pas vu/pas entendu/pas dit/pas pris. Dibiaski sera pointé du doigt pour son humeur, Mindy sera félicité pour être beau à l'écran.

McKay (et David Sirota co-scénariste) signent du vécu.

La fiction a rejoint la réalité. 

En Europe (partout sur terre en fait) la situation climatique est grave. On l'a vécu nous mêmes y passant deux semaines, la belle et moi, en juin dernier. En France, une semaine où il n'a jamais fait en bas de 32. En Suisse, la semaine suivante nous sommes arrivés à 37. Il a fait hier plus de 40 degrés Celsius, en Angleterre. On annonce potentiellement pire dans les jours qui s'en viennent et ce, possiblement jusqu'en septembre aussi. Les gens aux problèmes de respiration en meurent. Les personnes âgées. Les bébés aussi. Les animaux. À la piscine du 450 où bosse mon fils, un bébé à frôlé la mort suite à un coup de chaleur, dimanche dernier.

GBN, pour Great Britain News avait deux femmes, une humaine à la peau blanche et une humaine à la peau noire à la barre d'une émission en direct qui traitait de la UK heatwave (la vague de chaleur du Royaume-Uni). La seconde ne dira pas un mot dans l'extrait que j'ai vu. Le sous-titre disait Extreme wheater said to be more frequent and lasting longer. Traduction: Les températures extrêmes sont appelées à être plus fréquentes et à durer plus longtemps. Rien de rassurant. Le correspondant avec lequel on entrait en contact avait la mine sombre malgré le radieux soleil qui plombait sur lui. "Johnny est avec nous dehors, allons le rejoindre, sous ce merveilleux soleil, il ne fait pas trop chaud, n'est-ce pas ?" . Ce à quoi il répond qu'effectivement c'est actuellement très confortable (& lovely) il fait à peu près 20 degrés et c'est parfait. Mais rajoute responsablement: "...But on a serious note, folks...

Il garde son air grave et dit qu'on pourra probablement atteindre le 40 degrés d'ici peu (arrivé hier) et ceci pourra créer entre 100 et 1000 décès accélérés causé par la chaleur extrême. On aime tous la météo chaude mais ce ne sera plus de la météo agréable, ce sera de la météo fatale et effrayante. Ce sera brutal. 

Sur quoi, les deux filles ont perdu leur sourire et celle qui l'avait présenté le coupe en disant (on comprend un agacement) "Oh John! je nous veux content de la météo, heureux du bon temps, je ne sais trop ce qui s'est passé* mais quand on parle de météo depuis quelques temps tout le monde devient si fataliste...nous serions tous condamné(e)s. Tous les reportages, particulièrement à la BBC, en arrivent à la conclusion qu'il y aura des tonnes de décès, mais n'avons nous pas toujours eu de météos chaudes ? l'été de 1976 n'était pas justement chaud comme ça ? non ?"

Johnny est patient. Répond poliment non, comme on dirait à une enfant, non les bébés ne se font pas avec les becs sur la bouche. Rajoutant que ça arrivera plus souvent d'ici peu. D'ici trop peu. Il revient sur l'été de 1976 le qualifiant de moments "freak" (que personne ne voudrait nécessairement revivre est sous entendu) et insiste sur le côté extrême qui nait de tout ça.  

Il dit en somme, on pas de raisons d'être content.

Connasse de maquilleuse est aussi sous entendu.

Comment se termine Don't Look Up

Mal pour certains, mieux pour d'autres.

Selon leurs choix. 

J'ai appliqué à la ville afin de beaucoup moins utiliser ma voiture. 

*Les choix humains sur terre, madame la maquilleuse.

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